Mon « j’aime pas » du Corona

Je n’aime pas l’ambiance, les sentiments que je ressens et que je perçois chez les autres : l’envie et la frustration, loin devant. Je les ai prises en pleine figure dès la première semaine de confinement.

J’ai enviée ceux qui avaient une maison et surtout un jardin. J’ai détesté les petites phrases condescendantes et pourtant sans arrières-pensées distillées sur les réseaux sociaux : « On profite tellement de notre jardin, youpi, quelle chance, je plains vraiment ceux qui vivent en appartement ». Celle qui vit en appartement avec deux jeunes enfants te remercie pour cette pensée attendrie, mais se savoir plainte n’améliore pas son moral, au contraire.

J’ai envié ceux dont les enfants et leur maman semblaient se découvrir une passion pour l’école à la maison. En Allemagne, avant six ans, les enfants ne sont pas scolarisés, ils sont seulement « gardés » au jardin d’enfants. Mes fils ne reçoivent donc aucun exercice à faire, c’est toujours ça de pression en moins. Il n’empêche que j’ai été inondée via les réseaux sociaux d’idées d’activités, d’images douces, de mamans institutrices épanouies et d’enfants surdoués. Ici, confinés, mes fils passent la plupart de leur temps a. à se disputer b. à faire la bagarre sur le canapé. Les activités manuelles leur plaisent, c’est vrai, et j’ai d’ailleurs moi aussi mon lot de jolies photos. Elles ont cependant un ratio temps d’investissement de maman / temps d’occupation des enfants très peu efficace. Les livrets d’activité plus scolaires, ils acceptent de s’y mettre pour me faire plaisir… trente minutes par jour maximum.

J’ai été peinée de découvrir le grand ressentiment provoqué par l’exode des parisiens. Je vis depuis trop longtemps en Allemagne pour choisir un camp, mais j’ai trouvé ça triste, dommage, cette union manquée.

J’ai été choquée enfin – et je le suis toujours – de voir, sur les réseaux sociaux toujours, des images de gens dehors, filmés ou photographiés à leur insu pour être dénoncés. Je comprends, qu’on ait peur, qu’on soit en colère aussi. Mais ça ne se fait pas, c’est une question de principe.

A partir de la deuxième semaine, j’ai été enviée aussi, je le suis sans doute encore, et ça me rend un peu honteuse, illégitime. La première semaine, dans ma ville d’Allemagne, toutes les crèches et écoles ont été fermées, sauf pour les enfants dont les deux parents étaient considérés comme « personne-clé ». Cette catégorie, définie par notre ville, comprend les soignants, les personnes travaillant dans l’alimentaire, celles qui assurent le fonctionnement des télécommunications… Ce genre de services ou d’infrastructures indispensables. Leurs enfants pouvaient bénéficier d’un accueil d’urgence, quelques heures par jour, dans leur classe, avec leurs éducateurs ou professeurs habituels. La première semaine donc, nous n’en avons pas bénéficié, et j’ai trouvé cette semaine terriblement difficile. Mon mari continuait de travailler à son cabinet – avec le stress que cela implique – et moi j’avais l’impression de dépérir H24 avec les enfants et le télétravail à gérer en parallèle, tant bien que mal.

La deuxième semaine, notre ville a revu les conditions de cet accueil d’urgence en l’ouvrant à tous les enfants dont l’un des deux parents est une personne clé et l’autre travaille – nous en sommes donc devenus bénéficiaires, et avons décidé d’y avoir recours. J’ai reçu depuis beaucoup de commentaires acerbes… J’imagine qu’on nous reproche de ne pas en avoir vraiment besoin, puisque je suis « juste » en télétravail, et de mettre ainsi à mal la stratégie d’isolement. En avons-nous vraiment besoin ? C’est une question que je comprends, et qui est compliquée à répondre. Mais ce n’est pas nous qui avons décidé des règles, c’est la ville, nous ne faisons que les appliquer. Est-ce que nous mettons ainsi à mal la stratégie d’isolement ? Via l’accueil d’urgence, mes enfants sont désormais en contact chaque jour avec deux autres enfants d’une même fratrie et deux éducatrices. Ils ont donc trois sources potentielles de contamination supplémentaires, c’est beaucoup ou peu, c’est selon.

Je ne crois pas du tout à l’idée que cette crise nous rendrait plus solidaires, plus écolo, meilleurs en tout. J’ai une vision beaucoup plus noire de la nature humaine, étayée par tout ce que j’ai observé et raconté ci-dessus, assortie de l’adage : « chassez le naturel, il revient au galop ». Mais j’ai aussi, quand même, quelques « j’aime » du Corona : j’ai bien cherché, j’en ai trouvé. J’essaierai de te raconter ça la prochaine fois !

Et toi, il y a des choses qui t’ont choquée ou attristée pendant le confinement ?

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22 Comments

  • Marina

    21 avril 2020

    Je compatis et je te suis sur la plupart des points. Pour la garderie, je trouve que ca n’est pas très logique ce que propose ta ville et qu’en effet ca va contre le confinement. Mais puisque ta ville le propose, je ne vois pas de raison de t’en priver.

    Pour ce qui est des enfants, tous les parents ne sont pas aussi doués que les instits ou assistantes de crèche et c’est bien normal. Mais malheureusement, les garder occuper avec des activités nombreuses et variées c’est souvent un bon moyen d’éviter « l’anarchie ». Encore faut-il avoir le temps (et télétravailler en même temps, ca complique bien les choses), les idées et le matériel.
    (En France non plus les enfants de moins de 6 ans n’ont pas de d’exercices à faire. Mais plusieurs écoles maternelles et crèches ont eu la bonne idée de suggérer aux parents des idées d’activité.)

    Par contre, je suis plus mitigée sur les dénonciations. Filmer ou photographier quelqu’un et l’exposer sur internet, le hall de l’immeuble… c’est intolérable et stupide.
    Dénoncer les gens dangereux à la police, ca me parait plus discutables. On dénoncerait bien j’espère une personne violente ou maltraitante. Si cette personne met en danger les autres, il faut le signaler.
    Le problème étant la définition du danger. Est ce que faire 3 joggings par jour est dangereux ? Organiser une soirée dans son appartement ? La limite me parait mince et difficile à évaluer.

    • Die Franzoesin

      21 avril 2020

      Je n’ai pas de problème avec l’idée de dénoncer à la police un comportement répréhensible. Mais les photos volées diffusées sur les réseaux sociaux c’est autre chose de mon point de vue, un côté « donneur de leçon » sans preuve (parce que les gens dehors peuvent aussi être autorisés à y être, on n’en sait rien finalement).

  • Lumi

    21 avril 2020

    Il est sûr que ce genre de crise ne révèle pas que du bon en nous… Mais il y en a aussi, heureusement (et j’attends donc ton prochain article ;)).
    Pour mon avis personnel, je trouve incroyablement difficile de télétravailler en assurant la garde d’enfants en bas âge, je comprends donc tout à fait que vous ayez eu recours à la solution autorisée, sachant qu’il n’était pas possible de vous relayer.
    Et puis en France les assistantes maternelles ont été assez rapidement autorisées à reprendre leur activité : pour mon fils ça aurait entraîné un contact avec 4 autres foyers… J’ai choisi de ne pas l’y mettre, mais je ne télétravaille pas ou très très peu !
    Enfin, j’essaie de lui proposer des activités variées, mais la bagarre sur le canapé tient une bonne place dans son top 3 !

    PS : tu as désactivé ton blog personnel ?

    • Die Franzoesin

      21 avril 2020

      Eh oui mon blog perso c’est fini ! A la suite d’un problème technique j’ai perdu toutes mes archives (franchement désespérant) suite à quoi j’ai oublié de renouveler mon nom de domaine…
      Pour le reste je découvre avec ses commentaires que les assistantes maternelles travaillent encore en France je ne le savais pas ! Et quelque part ça me soulage je me sens moins seule avec ma solution de garde 🙂 . Ici télé-travailler avec mes fils est juste impossible j’ai trop besoin de concentration…

      • Marjolie

        27 avril 2020

        Je ne savais même pas que les ass mat avaient le droit de reprendre, autour de nous aucune n’a repris en charge les enfants.
        Bah zut pour ton blog!!

  • Madeleine

    21 avril 2020

    Coucou.
    Nous aussi, on met notre fils chez la nounou, alors qu on teletravaille tous les deux. Je suis médecin, mais enceinte. Mes collègues ont refusé que je vienne travailler (j aime mes collègues!), du coup je teletravaille, je fais les teleconsultations. Autant dire que les teleconsultations avec un petit de 2 ans, bah, c est pas possible !!
    De plus, il ne faut pas oublier que les mesures de confinement ne servent qu’à une seule chose (les gens semblent l oublier), ne pas saturer les systèmes de santé. Et non pas une protection personnelle.
    Ce n est vraiment pas le cas en Allemagne, le système de santé a l air de bien tenir le choc, donc voilà, tu fais bien de les mettre si ça te permet d etre plus sereine, ton mari aussi. La bonne santé psychique est importante aussi…

    • Die Franzoesin

      21 avril 2020

      Oui tu fais bien de rappeler la situation un peu particulière de l’Allemagne et le fait que ce n’est pas nous que nous protégeons via le confinement mais le système de santé… deux éléments qui jouent bien sûr aussi dans notre décision 🙂 .

  • Madame Zou

    21 avril 2020

    Ton article est ultra intéressant ! Et je comprends ton ressenti. Surtout ne culpabilise pas de bénéficier de cette aide. On est deux à télé travailler et ça devient dur. Moralement. Pourtant on adore nos enfants. Mon mari a eu un gros gros coup de déprime ce week-end après avoir été « taclé » par ses chefs. Malheureusement nos supérieurs n’ont pas d’enfants en bas âge. Ils ne comprennent pas comme ça peut être compliqué de gérer un bébé alors qu’il faut se concentrer sur des tâches complexes. Pour ma part je récupère en travaillant de 20h à 23h, sur les siestes, le week-end… ça devient pesant mais je gère. Je réfléchis à mettre le grand un peu chez notre assmat. Elle serait ravie mais en même temps j’essaye de respecter au max le confinement en fait… Je ne sais pas comment expliquer alors qu’en soit je serai totalement légitime puisqu’on travaille tous les deux. Bon courage en tout cas pour la suite !

    • Die Franzoesin

      21 avril 2020

      Au bout de la première semaine, j’en ai un peu honte, mais j’étais vraiment aussi (déjà) à bout, à ne plus rien supporter… Comme vous mes supérieurs n’ont pas d’enfants et étaient dans l’incompréhension. La garde d’urgence m’a tellement soulagée…

  • Madame Fleur

    21 avril 2020

    Tu le sais déjà mais je trouve tout à fait normal que tu puisses bénéficier d’une garde d’enfants. Je trouve moins normal qu’en France il faille que les deux parents soient des personnels clés.
    Pour le reste, je partage ton j’aime pas des gens qui te plaignent de ne pas avoir de jardins sur les RS.
    Je suis plus mitigée sur l’exode des grandes villes (parce qu’on parle des parisiens mais ce n’est pas les seuls). Quand le confinement a été décrété j’estime que l’état n’aurait pas dû laisser la possibilité de bouger. Ce qui m’énerve plus c’est que la plupart des gens qui ont bougé se trouvent des justifications comme pour chercher l’assentiment des autres. Le confinement c’est quelque chose de collectif et là c’est quand même des gens qui la joue perso.
    Et puis ces gens qui sont partis en plus d’avoir disséminé le virus, ils vont rebrasser du virus en revenant par la suite. Je comprends tout à fait qu’être 4 dans 45 m2 c’est difficilement vivable, mais curieusement ce ne sont pas ces gens là qui ont pu partir. Mais comme tu dis cela fait juste ressortir certains aspects des gens (et j’avoue que dans certain de mes amis, cela me déçoit beaucoup).

    • Die Franzoesin

      21 avril 2020

      Hey mais j’ai dit que je ne voulais pas prendre parti dans la rubrique confinés des villes / confinés des champs 🙂 . En tout cas ce qui est sûr c’est que les confinés des villes / avec enfants en bas âge / sans garde d’urgence méritent aussi d’être applaudis tous les soirs de je crois !

      • Madame Fleur

        21 avril 2020

        Je connais des parents de la crèche dans cette situation et franchement, je les admire beaucoup moi aussi !

  • Virg

    21 avril 2020

    Nous télétravaillons tous les 2 et c’est contre notre volonté que notre fille est privée de sa nounou et de la crèche. On a jardin et tout l’espace nécessaire mais nous avons dû nous résoudre à laisser notre fille regarder la tv, alors que je suis archi contre car le télétravail avec enfant est juste une vaste plaisanterie. La nana de la pmi m’a pris pour une mauvaise mère lorsqu’elle a appris que c’était la nounou qui refusait d’accueillir ma fille et non moi qui protégeait mon enfant. « Vous travaillez à domicile, vous pouvez garder votre enfant. Il faut faire un effort madame ». Sauf que, si c’était possible, je n’aurai jamais fait appel à une nounou. Bref, je pense qu’on en est toutes là.
    Pour ma part, je jalouse un peu mes amies qui, en arrêt garde d’enfant, peuvent réellement profiter de temps de qualité avec leurs bambins. Ce n’est pas du tout notre cas puisque, encore une fois, dans télétravail, il y a travail. Toutefois, je me fais une raison en observant aussi nos avantages : à la campagne, grand terrain, nous ne sommes pas enfermés.
    Je suis d’accord avec toi, les contraintes révèlent le pire comme le meilleur, il suffit de voir ceux qui en profitent pour faire de l’argent avec des masques puis ceux qui en fabriquent bénévolement.
    Expérience vraiment étrange mais un moment d’Histoire, à toi de voir ce que tu en retiens car tu devras aussi le raconter à tes enfants.

    • Die Franzoesin

      21 avril 2020

      Je suis presque rassurée de lire que d’autres n’arrivent pas à télétravailler avec leurs enfants… et du coup je te souhaite vraiment bon courage pour la suite.

      • Virg

        21 avril 2020

        Merci ! Mais en lisant les commentaires, je m’aperçois que mes clients sont plus compréhensifs que vos patrons … encore un truc qui m’éloigne de l’idée d’un retour au statut salarié 😉

  • Maye

    21 avril 2020

    Enfait je crois que cette crise (comme probablement toutes les autres) font ressortir ce qu’il y a en l’espèce humaine de façon exacerbée, que ce soit le meilleur comme le pire. Toi (dans cet article) tu te focalise sur le pire mais autour de moi les gens se focalise sur le meilleur et il est vrai que des tonnes et des tonnes d’actions solidaires se mettent aussi en place. Il y a beaucoup de jugements mais aussi beaucoup d’empathie. Comme d’habitude finalement, mais d’une façon très exacerbée.
    Sinon ma maman est ass-mat et elle a le droit d’accueillir les enfants comme d’habitude. Les parents ont choisi de ne pas le faire mais ils pourraient. Ma mère a le droit de refuser aussi. Et elle a exceptionnellement le droit de garder deux enfants en plus s’ils ont des parents soignants. Alors évidemment les écoles et les crèches sont fermées mais on n’empêche pas les enfants d’être gardés en France quand même.

    • Die Franzoesin

      21 avril 2020

      Oui en fait au début je voulais écrire un j’aime / j’aime pas du Corona mais c’était trop long donc j’ai du couper l’article en deux… mais promis je vois aussi des côtés positifs 🙂 . Cependant j’ai l’impression que la solidarité est plus présente en France peut-être parce que la situation est aussi plus grave… En Allemagne en tout cas je ne l’ai pas constatée personnellement.

      • Virg

        21 avril 2020

        @Maye tu mets des mots sur ce que je pensais; donc merci. Je pense effectivement que les situations « extrêmes » exacerbent le pire comme le meilleur.
        @Die Franzoesin je ne connais pas la situation allemande car j’ai fait un exit info, sauf info officielle et ce à quoi je ne peux pas échapper par les réseaux sociaux mais je confirme également de très belles initiatives en France. Le Président a fait allusion à des choses auparavant possibles qui le deviennent, en réalité, elles l’ont toujours été, simplement, la situation permet à tout à chacun d’innover à sa manière sans trop se préoccuper des aspects juridiques, très assouplis en ces temps de pandémie.
        D’ailleurs, je pense que la France devrait se réjouir de compter autant d’esprits inventifs en son sein. Surtout quand c’est au service de la solidarité. Et le « gouvernement » ou l’administration en tirer quelques leçons pour que cela continue.

  • Madame C

    22 avril 2020

    Alors femme de soignant et hospitalisée au début du confinement, aucun moyen de garde nous a été proposé bien que nous ayons retourné la terre entière.
    École et crèche nous ont abandonnés, les 3 babys sitter aussi, la société de garde d’enfants à 23€ de l’heure également..
    J’ai eu la responsable de la PMI du département qui m’a proposé… sa fille pour garder nos loulous car nous ne rentrions dans aucune case.

    Nous avons pu compter sur nos voisins et mes parents pour garder nos enfants : 4 ans et 10mois. Ils ont dû y aller 3 semaines.

    Aussi, d’autres amis dans la santé ont rencontré ce même genre de problème ( ass mat’ qui les lache, mode de garde possible mais de 9h à 16h).

    Au final, mon mari n’a plus le droit d’exercer (excepté teleconsultation) mais je redoute la reprise où il va faire du 6 jours sur 7, voire 7 sur 7…
    Quid de mes enfants. La grande en PS est dans une classe de 30, donc ira au mieux 2 jours par semaine à l’école et pour la crèche, aucune info…
    Donc grosse journée à prévoir avec les loulous et du télétravail…

    Bon courage à toutes

  • Charlotteauxpetitspois

    22 avril 2020

    Je trouve aussi que cela est une période très compliquée car on est tous, en train de juger ses propres pratiques à l’aune du jugement que l’on porte sur les autres. Je trouve que Déborah de Sea you son en parle très bien dans son article : https://seayouson.com/2020/04/20/peut-on-arreter-ce-match-du-meilleur-confinement-sur-instagram/
    Il y a beaucoup de jugements alors qu’en fait, on fait tous comme on peut avec ce qu’on a.
    A titre personnel, une copine m’a inondée de messages très agressifs à propos du fait que je maintenais mes RDV médicaux pour mon suivi de grossesse sous prétexte que ce n’était pas essentiel. Alors, je n’ai même pas osé (lui) dire que j’ai dû aller chez l’ostéo en urgence car je ne savais plus sortir de mon lit tellement j’avais mal au dos. Oui, c’était peut-être pas essentiel car non vital mais d’un autre côté, rester allongée des jours durant en espérant que la douleur passe d’elle-même ce n’était pas tenable au point de vue familial et professionnel.
    Tout cela est très compliqué, comme le télétravail avec des enfants. Bien que j’aie, honnêtement, une petite fille relativement indépendante qui a de l’espace pour jouer… Je ne suis pas aussi productive qu’en temps normal (coucou les « Je peux aller au toilettes toutes les trois minutes qui t’interrompent dans ton travail »). En Belgique, il n’y aucune perspective claire pour un retour en classe des enfants de maternelle. Cela me pose problème à plus d’un titre. D’abord pour eux… Ma fille a appris un matin que c’était son dernier jour et depuis, elle n’a plus vu un enfant. Me dire que la situation va perdurer jusqu’à la naissance du ou de la petite qui naitra 2 semaines avant la rentrée à l’école où elle n’aura plus été depuis…6 mois, me brise le coeur. Par ailleurs, je ne vois pas comment ils comptent remettre les gens au travail sans structure. Et je crains que cela soit même source de discrimination entre les travailleurs en télétravail avec des enfants dont les classes ne réouvriront pas et les autres. Bref, beaucoup de questions… Et peu de réponses. Mais d’un autre côté, avons-nous le choix?
    Désolée, c’est un long très long commentaire très décousu.
    Courage en tout cas… Vraiment. Que vous soyez en ville ou à la campagne, seul ou en famille, au travail ou non, … Aucune situation vaut mieux qu’une autre.

  • Elodie

    22 avril 2020

    Je trouve que cette crise a fait ressortir la bêtise humaine et ça me met hors de moi…J’arrête de lire les réseaux sociaux je deviens folle.
    On est soignants tous les 2, moi enceinte de 7 mois donc notre fils va chez la nounou. Parfois j’arrive à fermer le cabinet un peu plus tôt dans l’après-midi ben je laisse qd même mon fils chez ma nounou pour avoir 1h pour moi…

  • Verone

    11 mai 2020

    C’est un peu par hasard que je suis tombée sur cet article et je comprends pourquoi je regrette tant la fermeture de ton blog. L’impression d’une mise en perspective sans jugement et selon ton point de vue bien argumenté est quelque chose qui bien souvent me manque. J’aimais tellement lire les mots sur diefranzoesin.
    J’ai un confinement rêvé, des enfants grands qui ont retrouvé leur chambre (et ne sont pas restés dans leur appart d’étudiants, par conséquent je ne peux critiquer qui que ce soit) et une vie de famille qui a retrouvé ses plaisirs d’antan (j’aime passer du temps avec mes grandes, les entendre rire, se confier).
    Que puis-je dire hormis que j’aimerais que tout le monde eût ces conditions? elles ne sont d’ailleurs pas simplement liées au jardin, aux enfants grands mais aussi à un salaire qui n’a pas diminué, un télétravail qui m’a certes épuisée (enseignante, la continuité péda m’a ruinée) mais qui préservait de bien des maux, personne de mon entourage qui n’avait à côtoyer le virus… Et le goût de la lecture, des jeux de société… Tout ce qu’il faut pour être bien.
    Je crois qu’on ne gagne jamais rien à envier les autres, qu’il ne faut regarder que ce que l’on peut faire ou non en toute bienveillance.
    Et aujourd’hui, en ce premier jour de déconfinement, mon petit plaisir aura été de trouver ces mots.

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