Manger bio quand tu es fauchée

Consommer bio pour pas cher

Je vais partager avec toi quelques astuces pour ne pas être obligée de manger mal si tu n'es pas Liliane Bettencourt.

Ce sujet me touche particulièrement, puisque Monsieur Bisounours est maraîcher diversifié en agriculture biologique, et que nous prévoyons une installation pour l'année qui vient. Je serai donc totalement partiale, et je l'assume !

Consommer bio pour pas cher

Crédits photo (creative commons) : Michael Stern

Pourquoi manger bio et local, c'est important ?

Tout d'abord, je ne pense rien t'apprendre en te disant que les fruits, légumes, céréales (en farine, pâtes, pain, etc.) sont bourrés de pesticides, et que la viande est bourrée d'antibiotiques. Et que ça, c'est quand même bof pour ta santé.

Toi qui aimes les pommes, par exemple (ou même si tu n'aimes pas ça), sache que pour certaines variétés, c'est plus de dix traitements qui sont nécessaires par saison ! Et franchement, quand tu vois qu'il est interdit de rentrer dans une parcelle traitée pendant quarante-huit heures, tu te demandes ce que tu manges (je l'ai vu à l'époque où j'étais apprentie en arboriculture) !

Alors, je ne vais pas te mentir, en bio aussi, l'utilisation des pesticides est autorisée et ultra surveillée. Mais à la différence de l'agriculture conventionnelle (ou chimique – d'ailleurs, je l'appellerai comme ça à partir de maintenant), les pesticides autorisés en agriculture biologique sont tous naturels (c'est-à-dire qu'on les retrouve dans la nature : chez une plante, un insecte, un champignon, une bactérie, etc.).

Le deuxième avantage de l'agriculture biologique par rapport à l'agriculture chimique, c'est le respect de la terre. En effet, les engrais directs (c'est-à-dire ceux qu'on donne directement à la plante) sont formellement interdits. Les engrais sont autorisés, mais ils doivent nourrir le sol (fumier, compost, etc.). Le sol est nourri, et peut donc nourrir la plante ! L'intérêt est d'améliorer la terre au fil des ans, pour limiter par la suite les intrants.

Pour ce qui est de l'agriculture locale, c'est plus facile en province qu'à Paris, je le concède ! Cependant, il est important de prendre garde à la provenance de tes produits. Une tomate qui vient d'Espagne sera moins fraîche dans ton assiette que celle qui vient du producteur d'à côté. De plus, qui dit transport, dit énergie fossile, dit pollution, dit gaspillage des ressources, etc.

Oui, c'est bien mignon, mais maintenant, je fais comment ? (Sans vendre un rein ?)

Déjà, pour tout ce qui est non transformé, fuis les supermarchés ! Les produits bio sont souvent sur-emballés (genre quatre pommes dans une barquette en plastique !!) et beaucoup plus chers.

J'en viens donc à un point important : privilégie toujours la vente directe ! Moins il y a d'intermédiaires, moins les prix gonflent (Captain Obvious). Choisis aussi des produits de saison : pas de tomates en hiver ou de foie gras en été !

Du coup, à toi les marchés, AMAP et magasins de producteurs ! Cependant, autant tu es sûre de tomber sur des producteurs dans les AMAP et magasins de producteurs (Captain Obvious #2), autant trouver un producteur sur un marché généraliste peut être plus compliqué. Si tu veux un indice, fuis les stands trop fournis et où les produits sont calibrés et brillants. Tu achèterais, dans ce cas, la même chose qu'en supermarché.

(Tu noteras que je ne mentionne pas La ruche qui dit oui. C'est normal, puisque la plateforme de la ruche agit comme un intermédiaire. Je ne dis pas que c'est mal, juste que ce n'est pas vraiment de la vente directe.)

Pour les produits transformés (genre les petits suisses pour tes enfants – ou pour toi, y'a pas de raison !), regarde les marques distributeurs. Elles se sont toutes mises au bio, et leurs prix sont équivalents à ceux des grandes marques !

Pour en revenir à mes petits suisses, j'ai été étonnée de voir que la marque leader du marché n'avait aucun fruit dans ses yaourts, mais coûtait deux fois plus cher que la marque distributeur qui, elle, en contenait (et contenait aussi moins de conservateurs et de colorants artificiels). Du coup, si tu penses avoir de la meilleure qualité en achetant une marque reconnue, je te conseillerais de bien lire les étiquettes : tu risques d'avoir des surprises !

Enfin, si tu veux réduire ton budget courses, il faut…  ! Je ne pense rien t'apprendre en disant ça, mais plus tu cuisineras toi-même, moins ça te reviendra cher.

Personnellement, je n'achète plus ou peu (on ne va pas se mentir) de pâtes à tarte à dérouler, de pizzas surgelées, de mayonnaise, de confitures, de biscuits, de chips, etc.

J'ai aussi réduit notre consommation de viande (je dis « notre », parce qu'autant moi, je n'aime pas trop ça, autant Monsieur Bisounours est plutôt viandard, à la base). Nous ne sommes pas végétariens (parce que j'aime trop le saucisson !), mais nous mangeons de la viande rarement.

À la place, on cuisine des œufs et beaucoup de légumineuses (fèves, lentilles, pois chiches, haricots en tout genre, petits pois, etc.). Si tu ne peux pas te passer de burgers ou si tes proches sont récalcitrants aux légumes, sache que l'on trouve des centaines de recettes de steaks végétaux sur Internet (répète après moi : « Pinterest est mon ami. »).

Pour conclure, il faut savoir qu'en privilégiant l'agriculture biologique à l'agriculture chimique, tu permets la création de milliers d'emplois non délocalisables. En effet, le désherbage étant manuel (rapport au fait que les herbicides sont interdits, tout ça, tout ça), il faut de la main-d'oeuvre ! C'est aussi pour ça que les prix des fruits et légumes bio sont plus élevés que ceux issus de l'agriculture chimique.

Et toi, tu manges bio ? Pourquoi ? Comment t'y prends-tu pour ne pas y laisser un rein ? Viens nous dire !

Toi aussi, tu veux partager des conseils ? C'est par ici !

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15 Comments

  • Marie Obrigada

    1 juillet 2016

    Bon courage et bine du succès pour l’installation de ton mari !
    J’ai hâte de lire tes prochains articles, les thèmes que tu mentionnes dans ta présentation m’intéressent beaucoup. 🙂

    • Madame Bisounours

      4 juillet 2016

      Merci Marie ! Le chemin risque d’être long et cabossé, mais on y croit !

  • Leaureine

    1 juillet 2016

    Même si je suis bien d’accord avec ce que tu dis, concrètement, dans la réalité, je n’arrive pas à faire tout ce que tu conseilles.
    Nous faisons notre marché, tous les samedis, auprès de petits producteurs aux mains calleuses, qui vendent des produits de qualité, moches, pas lavés, mais délicieux (les fraises Mara des Bois du Calvados…..miaaaaam).
    Nous cuisinons énormément, parce que nous aimons ça. En revanche, impossible pour nous de nous passer de pâte à tarte toute prête, de mayonnaise, de chips, de farine pas bio ou de ketchup par exemple : c’est le temps qui manque ! et l’envie parfois aussi ! Par contre, il n’y aura jamais dans mon frigo de plats tout prêts…et nous mangeons « à la gamelle » tous les midis !
    Je ne suis pas sûre que tous les produits que je consomme soient bio. Et je ne sais pas s’il est absolument nécessaire qu’ils le soient tous. Je pense surtout qu’il faudrait que chacun se raisonne, réfléchisse à sa consommation (la viande, c’est bon, mais tous les jours à tous les repas?), prenne conscience qu’une tomate en plein mois de décembre, ce n’est concevable que dans la dînette des enfants…. Ce serait déjà de grands pas en avant.

    • Madame Bisounours

      4 juillet 2016

      Je suis tout à fait d’accord avec toi, si les gens arrêtaient d’acheter des tomates en hiver ce serait déjà un grand pas.
      Après c’est vrai que pour cuisiner un max il faut avoir le temps ! C’est plus facile pour moi qui suis à la maison que pour quelqu’un qui travaille, c’est indéniable !

  • Flora

    1 juillet 2016

    Je suis d’accord avec toi mais dans ma ville pleine de bobos, il y a plus de demandes de produits bio que de producteurs. Du coup les produits sont vendus à des prix scandaleux… Bref j’essaie de faire attention à la provenance et compagnie mais le 100% bio ce n’est pas pour tout de suite.

    • Madame Bisounours

      4 juillet 2016

      C’est vrai que je vis dans une région particulièrement privilégiée par rapport au maraîchage bio (sud Vaucluse en bord de Durance) On trouve facilement des AMAPS et des marchés de producteurs. En revanche, quand je retourne chez mes parents qui vivent dans une région hyper touristique et peu fertile (golfe de St Tropez/massif des Maures) j’hallucine sur les prix que pratiquent certains producteurs (comment dire mais 8€50 tes tomates anciennes pas anciennes et même pas bio, c’est pas possible)
      Le 100% bio est difficile à atteindre même pour nous, mais manger des légumes locaux et de saison est plus accessible. D’autant plus que certains producteurs ne sont pas en AB mais n’utilisent pas de pesticides pour autant.

  • Pitch

    1 juillet 2016

    je te rejoins complètement dans ta démarche…en théorie 🙂 parce qu’en pratique pour moi c’est un peu plus compliqué. J’essaie d’acheter bio tant que je peux dans les magasins bio, mais comme j’habite à la campagne, les magasins bio les plus proches sont à 30km… pareil pour les AMAP et les marchés se font le mercredi et jeudi pendant que je travail… du coup j’y vais souvent 1 fois par mois mais les légumes aussi bons soient-ils ne tiennent pas 1 mois 😉 et comme toi je n’achète plus de pates toute faite, je la fait moi même avec mon robot en 5mn et j’en congèle pour en avoir toujours une d’avance au congélo ! par contre pour les chips, tu veux dire que tu les fais toi même? on est fan des chips de légume et on se demandait comment en faire nous même alors si tu as une recette je suis preneuse 🙂

    • Madame Bisounours

      4 juillet 2016

      Comme je disais à Flora, c’est vrai que j’ai de la chance de vivre dans une région particulièrement bien fournie en Amaps et marchés de producteurs en tout genre. Si tu es intéressée et que tu as le temps, tu peux aller voir sur le site des Colibris, il y a des fiches pratiques bloque créer une amap ou un marché de producteurs.
      Pour les chips c’est tout simple mais il te faut une friteuse (mais je crois qu’on peut le faire au four aussi) et une mandoline. Tu fais des lamelles de légumes et hop dans le bain de friture. Par contre c’est hyper rapide, il faut vraiment être à l’affût au risque de manger un petit bout de charbon !

  • Tamia

    1 juillet 2016

    Merci pour cet article qui fait travailler les neurones ! Depuis quelques temps déjà, nous sommes dans une réflexion sur notre manière de consommer. Plus de bio (surtout au niveau des légumes), plus de fait maison, moins de viande (pas évident pour mon mari viandard). Je remercie pour ton partage d’astuces et souhaite bonne chance à ton mari pour son projet !

    • Madame Bisounours

      4 juillet 2016

      merci pour ce commentaire. Je suis toujours contente (je ne suis pas madame bisounours pour rien) lorsque je vois que de plus en plus de monde se met à changer ses habitudes alimentaires pour manger mieux (que se soit pour soi ou la planète)
      Pour convaincre ton mari, tu peux lui dire que manger moins de viande c’est manger de la viande de meilleure qualité. Et si vraiment il ne veut pas se passer de protéines animales, il peut se lâcher sur les œufs (bio ou label rouge c’est bien, fermiers c’est top)
      C’est le plan d’attaque que j’ai utilisé et ça a plutôt bien marché

  • Miss Chat

    1 juillet 2016

    Article très intéressant, merci pour toutes ces informations et bons conseils !
    Il y a certaines choses qu’on ne fait pas par manque de temps mais d’autres aussi par manque d’opportunités (très peu de magasins bios pas chers ici dans ma capitale).

    • Madame Bisounours

      4 juillet 2016

      C’est vrai que je connais mal la problématique spécifiques aux capitales. La plupart des parisiens que je connais (ou bruxellois ou montréalais) utilisent des plateformes d’achat style La Ruche qui dit oui. cependant le site des Colibris met à disposition des fiches conseil sur comment créer une Amap. Si tu connais d’autres personnes dans ton cas et que vous êtes motivés ça peut être une solution.

      • Miss Chat

        28 juillet 2016

        Merci pour ton conseil mais je suis justement bruxelloise donc l’AMAP n’existe pas ici 😉
        Nous sommes passés aussi par une plateforme l’année passée mais leurs zones de livraison sont trop loin de chez nous et pas en adéquation avec nos horaires et les autres que j’ai trouvées sont chères ! Bref, on continue à chercher 🙂

  • Bibichu

    4 juillet 2016

    Ici nous faisons beaucoup la cuisine. Presque deux mois que nous n’avons pas acheté de biscuits puisque j’ai décidé de les faire moi même dorénavant. Cependant, l’accès aux produits bio n’est pas universel. Au Québec, le bio est très dispendieux. J’essaie également de limiter nos déchets, mais aucuns moyen de faire plus que de mieux trier… Le bio c’est bien quand c’est accessible…

    • Madame Bisounours

      6 juillet 2016

      Waouh ! Chapeau pour les biscuits ! Je n’y arrive pas du tout ! Ils sont soit trop cuits, soit pas assez ! Je ne sais pas si tu es à Montréal, mais si c’est le cas, tu peux voir avec les fermes Lufa (qui font de l’agriculture urbaine sur les toits de la ville)
      Sinon, je pense qu’il est préférable de manger local et de saison plutôt que du bio qui a fait deux fois le tour du monde !

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