Je suis bisexuelle

bisexualité

Je suis bisexuelle.

Et j'ai l'impression que c'est encore plus tabou que d'être homosexuelle… D'ailleurs, concernant les bisexuels, on peut lire ici ou là des commentaires du genre : « C'est un homosexuel qui ne s'affirme pas complètement… » Or, c'est vraiment différent. Aujourd'hui, je brise le tabou, et je viens t'en parler !

bisexualité

Crédits photo (creative commons) : Kurt Löwenstein Education Center

Comment je m'en suis « aperçue »

Je m'en suis rendu compte assez tard. Au collège, je regardais les filles, mais je pensais que c'était par admiration et/ou rivalité. Les garçons ne me plaisaient pas plus que ça, mais moi, je ressentais le besoin de leur plaire… Pour me sentir femme, et aussi parce que je manquais énormément de confiance en moi.

J'ai connu mon premier amour au lycée, un garçon. C'était une relation assez destructrice pour moi, mais je m'y accrochais, car je pensais que personne d'autre ne voudrait de moi… Quand je te parle de manque de confiance et d'estime de soi, tu comprends à quel point ? Quand il m'a jetée au bout d'un an de relation, sans aucune explication, je me suis effondrée. C'était sûr, je deviendrais vieille fille, avec mes quinze chats dans mon appartement plein de coussins et de napperons !

C'est à ce moment que je suis tombée amoureuse d'une fille. On faisait de la danse ensemble, je la trouvais très belle, et puis, je pensais tout le temps à elle. Je lui écrivais des poèmes que je ne lui envoyais pas. Et plus le temps passait, plus je fantasmais sur elle, sans jamais rien dire ni montrer. J'étais moi-même un peu perturbée…

Comme j'ai toujours été assez proche de ma mère et que nous avions peu de secrets l'une pour l'autre, je lui ai parlé de cet amour qui me troublait et m'obsédait. « C'est normal, tu te cherches… » m'a-t-elle dit. J'étais déçue qu'elle ne comprenne pas que ce n'était pas ça.

J'ai arrêté la danse. J'ai aimé une autre fille, dans mon lycée, et en même temps, je cherchais à plaire aux garçons. En fait, je savais, ou croyais savoir, ce qui plaisait aux hommes (des clichés, genre les cheveux longs, les jupes courtes, les fortes poitrines…), et donc je savais quoi faire ou quoi mettre en avant pour « draguer » des garçons. Mais pour les filles, je ne savais absolument pas comment faire…

Les « expériences » ratées

J'ai donc continué à sortir avec des garçons. Déjà, ça me rassurait : je ne finirais pas seule, dévorée par mes chats au milieu de mes coussins.

À la fac, j'ai découvert les soirées arrosées, et l'alcool aidant, j'ai osé embrasser des femmes « pour rire et parce que j'étais saoule ».

J'ai même « failli » sortir avec une fille de ma classe qui, elle, était clairement homosexuelle, et de qui j'étais amoureuse. Nous avons passé une soirée et une nuit ensemble (où il ne s'est rien passé ou presque, en fait !). Finalement, il s'est avéré qu'elle sortait juste d'une rupture douloureuse et ne voulait rien construire avec moi. Par dépit, je suis sortie quelques jours avec un garçon (le pauvre !).

Ma moitié

Finalement, j'ai rencontré MrMonsieur. Il était beau, drôle, et vraiment, vraiment, vraiment gentil/adorable/attentionné. Nous nous sommes aimés, nous ne nous sommes plus quittés, nous nous sommes mariés, et aujourd'hui, nous essayons de fonder une famille.

Ça paraît simple, comme ça, et la happy end est réelle, mais je suis tout de même passée par des moments de doutes énormes. Une des périodes les plus difficiles psychologiquement pour moi a été l'avant-mariage. Je devais m'engager pour la vie. Avec un homme, donc. Et ce n'était pas si simple.

Quand je me relis, je réalise qu'on peut penser que ma mère avait raison, et que je me cherchais. Que les hommes me plaisaient beaucoup moins, et que je sortais avec eux par facilité. Ou qu'au contraire, c'étaient la curiosité et le challenge qui me portaient vers les femmes, parce que je ne savais pas comment m'y prendre et que je n'avais pas encore expérimenté une relation homosexuelle.

En réalité, il y avait une part de tout ça : la facilité, la curiosité… Mais je savais déjà que je ne pourrais pas me résoudre à choisir d'aimer seulement les hommes ou seulement les femmes.

J'ai lu des témoignages de bisexuels qui disaient qu'ils aimaient une personne pour ce qu'elle était, et non pour son sexe. Qu'ils tombaient amoureux de l'âme et que le corps n'avait pas tant d'importance. Pour moi, ce n'est pas du tout ça. Au contraire ! Les deux corps me plaisent intensément, pour des raisons bien différentes…

En vrac, un petit aperçu de mes attirances :

  • la voix grave des hommes,
  • la rondeur des seins et des hanches des femmes,
  • la puissance d'un torse d'homme,
  • la délicatesse d'un dos nu féminin,
  • des mains fines chez un homme ou une femme,
  • une bouche délicate chez un homme et charnue chez une femme,
  • le côté protecteur de la gent masculine,
  • la pseudo-fragilité de la gent féminine…

Construire une relation sur du long terme, avec l'un ou l'autre des genres, c'était donc faire un choix draconien. Certes, dès que l'on s'engage auprès de quelqu'un, on fait un choix, et on fait une croix sur les autres (enfin, c'est ma vision du couple, avec la fidélité tout ça… chacun fait comme il veut…). Mais là, c'était renier aussi une part de moi-même, celle qui aime l'autre genre !

J'ai cherché sur les forums des témoignages, pour savoir comment faisaient les « autres bi ». Ce que j'y ai lu ne me correspondait pas du tout. Beaucoup construisaient leur vie avec un autre bi, et chacun avait une vie sexuelle libérée de son côté. Je suis une femme extrêmement exclusive (et donc plutôt jalouse) et ce que j'attends de l'autre, je dois me l'imposer aussi. D'autant plus que MrMonsieur n'est pas du tout attiré par les hommes, ce qui règle la question.

Bref, je n'ai pas trouvé de réponse, si ce n'est de renoncer effectivement à une part de moi-même, par fidélité et par amour pour l'élu de mon cœur. D'un côté, je me disais aussi que mon choix définitif s'étant porté sur un homme, ça facilitait quand même mon accès à la maternité et le fondement de notre famille !

Aujourd'hui, je te rassure, je suis tout à fait heureuse et posée dans mon couple, depuis sept ans et demi, et je ne me pose plus toutes ces questions. Mon mari connaît bien sûr mon histoire et ma « double attirance ». Parfois, je le taquine s'il regarde une fille dans la rue avec un « Ouais, elle est pas mal du tout, hein ? » et on en rit.

Toujours une ambiguïté

Il persiste cependant toujours une pointe d'ambiguïté dans mes amitiés. Nombreux sont ceux qui disent qu'une amitié fille-garçon est possible sans aucune arrière-pensée, mais pour ma part, je n'en ai jamais connu. Et donc, une amitié fille-fille, pour moi, c'est pareil…

Autant je me confiais à mes amies proches lors de mes interrogations sur ma bisexualité, autant les autres copains/copines et proches ne s'en sont jamais douté, puisqu'ils m'ont toujours vue avec des hommes. Les nouvelles amies que je me suis faites depuis et qui m'ont toujours connue en couple avec MrMonsieur ne connaissent pas cette partie de ma vie. Est-ce important ?

Pour moi, oui, un peu, quand même. Parce que jamais, je n'ai fait de « coming out » à proprement parler. J'ai donc toujours l'impression de trimballer un secret, et je n'aime pas les secrets.

J'ai aussi peur de la confiance que mes amies peuvent mettre en moi, en se déshabillant devant moi, par exemple, parce qu'on est « entre filles » et que donc, il n'y a rien à cacher. J'ai peur qu'elles apprennent plus tard « ce que je suis » et qu'elles regrettent cette confiance qu'elles ont mise en moi, qu'elles s'imaginent que j'ai profité de leur ignorance à ce sujet, par exemple. Ce que je ne fais pas du tout, bien sûr !

Deux fois dans ma vie, j'ai commencé à être attirée par des « amies », auxquelles je pensais assez souvent. Mais quand je me suis aperçue que mes pensées n'étaient plus tout à fait « innocentes », j'ai immédiatement mis un terme à ces amitiés, de peur de les salir et de trahir leur confiance. Je ne leur ai pas dit pourquoi, par contre… Je le regrette aujourd'hui, j'aurais préféré les mettre au courant… (Joyce, si tu me lis !)

Donc même si je ne me pose plus autant de questions aujourd'hui (d'autant que je suis à fond dans ma future maternité), il reste cependant cette question de l'honnêteté en amitié. Je préférerais que mes amies actuelles me connaissent bien, et que si elles décident de ne pas être pudiques devant moi, elles le fassent en connaissance de cause (c'est arrivé, il n'y a eu aucune gêne à ce moment-là !). Et en même temps, je ne vois pas vraiment comment leur annoncer ça ! « Tiens, salut Marie, ça va depuis mardi ? Au fait, je t'ai pas dit, je suis bi ! ». Ha ha ! J'imagine leur tête !

Et toi ? T'es-tu déjà posé des questions sur ta ? Es-tu aussi attirée à la fois par les hommes et par les femmes ? Comment gères-tu tes histoires d'amour dans ce cas ? Viens nous en parler !

Toi aussi, tu veux témoigner ? C'est par ici !

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27 Comments

  • Virginie

    3 mai 2016

    L’autre jour, j’ai écouté une émission à la radio sur le sujet et j’ai trouvé très juste le raisonnement du psy : ce n’est pas que tu renies une part de toi-même, c’est simplement que tu es amoureuse. Les vrai bi construisent de magnifiques histoires avec des partenaires des deux sexes là où les hétéro en construisent plusieurs avec des partenaires de l’autre sexe. C’est tout. Dire que tu renies une partie de toi-même revient à dire que les hétéros renient leur attirance pour un autre homme/femme, ce n’est qu’une question de fidélité.

    Pour l’amitié … j’avoue ne jamais y avoir pensé alors que je sais que ma belle-sœur est bi. En fait, je m’en fous ! mais je ne sais pas comment réagiraient mes amies si c’était mon cas. C’est une vraie bonne question. Après, si ce sont réellement des amies… qu’une histoire vous lie, je me dis que ça devrait passer, peut-être en passant par une phase transitoire de gêne mutuelle…

    • Mlle Moizelle

      3 mai 2016

      J’aurais aimé écouter cette émission!
      En fait, je n’ai pas vraiment « peur » de la réaction de mes amies, c’est juste que j’aime être claire et je déteste les secrets. Or, j’ai toujours l’impression que c’en est un, malgré moi… Oui, je peux leur dire, c’est juste que si l’occasion ne se présente pas (et ce n’est pas un sujet qui vient facilement sur le tapis), il n’y a aucune raison que je le leur annonce de but en blanc! J’aimerais justement trouver cette occasion afin que tout soit limpide…

  • Pitch

    3 mai 2016

    J’avoue que moi même je ne sais pas trop ou je me situe… plus généralement je ne pense pas qu’on soit 100% hétéro ou 100% homo, mais je pense qu’il y a une multitude de variation entre ces 2 extremes. Je me considère attiré par les hommes à 75% et par les femmes à 25%. Je n’ai jamais eu k’occasion, ou l’opportunité de sortir avec une femme mais cela ne me dérangerait pas notamment car je ne tombe pas amoureuse d’un corps, mais d’un esprit. (bon le corps compte quand même, mais ce n’est pas ce qui fera pencher la balance). Après, sur ce que tu dis vis à vis de tes amis, je ne pense pas qu’il y rien à leur ‘avouer’, ca reviendrait à mettre l’homosexualité et le bisexualité dans une case case différente. Personne ne nous demande de faire un coming out de notre hétérosexualité, ba pour moi c’est pareil, on ne devrait pas faire de coming out tout court, ca devrait être normal et ne poser de problème à personne. si tu pense que tes amies pourraient mal le percevoir, je suis désolé, mais pour moi ce n’est pas des amies. On devrait tous pouvoir se détacher du côté sexuel du corps nu, de la même façon que les medecins le font 🙂

    • Mlle Moizelle

      3 mai 2016

      Je ne suis pas vraiment d’accord… Nous sommes des humains avant tout, et nous n’avons pas tous ce recul des médecins qui, je trouve, déshumanise souvent le corps, le détache trop de l’esprit, alors que tout est lié.
      Je crois que l’on tombe effectivement « amoureux » d’un esprit, mais ça n’empêche que l’on peut être « attiré » par le corps des 2 genres qui sont bien différents les uns des autres (je crois qu’en fait dans mon article je n’exprime pas assez cette différence attirance-amour…).
      On n’avoue pas son hétérosexualité, on ne fait pas de coming out quand on est hétérosexuelle, mais tout le monde part du principe que c’est le cas si tu ne t’affiches pas autrement; même si tu trouves cela dommage, c’est un fait qui aujourd’hui est loin de disparaître.

  • Madame Fleur

    3 mai 2016

    Merci pour ton témoignage sincère et touchant.
    De la même manière, qu’il est délicat et gênant de se rendre compte qu’un ami (garçon me concernant) est en fait attiré par toi, je pense que cela peut être gênant pour l’objet de ton attention fille ou garçon sans distinction. Quand les sentiments ne sont pas partagés c’est compliqué. Et si on rajoute à cela le côté bisexuel, ben oui cela devient encore plus tabou.
    Je suis contente de lire ton ressenti. J’ai déjà eu des doutes sur une copine en particulier. Me déshabiller devant elle ne m’aurait pas vraiment gêné (un peu comme maillot de bain et sous vêtements). Par contre, j’avoue que je n’aime pas son côté assez tactile avec tout le monde (filles ou garçon) là cela me gène plus ! Mais cela me gène avec beaucoup de gens donc bon, ce n’est peut être pas lié au côté fille.

    • Mlle Moizelle

      3 mai 2016

      Je ne suis pas attirée par mes amies hein! (elles ne sont « l’objet de mon intention »…) Mais tout comme elles ne se déshabilleraient pas devant un homme, même en couple et normalement désintéressé, elles ne le feraient peut-être pas devant moi non plus. Parce que le regard n’est pas le même (mais je pense que je suis moi-même assez gênée, donc ce regard, je le détourne!).
      En tout cas, merci pour ton gentil commentaire! 🙂

      • Madame Fleur

        3 mai 2016

        Oui je me doutais bien 🙂
        Je me place plus du point de vue de ton amie qui pourrait à fortiori le voir de cette manière.
        Merci à toi d’avoir partagé 😉

  • Mme Dragon

    3 mai 2016

    Merci pour ce témoignage.
    J’avoue ne pas tout comprendre car, étant moi-même homosexuelle assumée pleinement (mariée à ma chérie et enceinte de notre premier enfant), j’ai tout de même du mal à comprendre la bisexualité.

    J’ai essayé, lorsque j’étais jeune et que je ne m’assumais pas pleinement, d’être et de construire quelque chose avec un garçon mais me suis vite rendu compte que cela me semblait contre nature… Contre MA nature du moins.
    Et j’ai du mal à imaginer que l’on puisse aimé être aux cotés d’un homme ou d’une femme de manière +/- identique (c’est tellement différent, surtout physiquement et sexuellement, que je ne pensais pas que l’on puisse être épanoui(e) autant avec l’un qu’avec l’autre).

    Donc, tu m’apprends quelque chose et ouvre une nouvelle vision chez moi de la bisexualité. J’avoue que je comprends mieux ton point de vue que « je tombe amoureux(se) d’une âme »… Je suis consciente que je peux m’entendre avec des hommes, et avoir un attachement pour eux… Partager la vie d’un homme ne me répugne pas ou ne me repousse pas mais je sais d’expérience que c’est au niveau du contact physique que cela se passerait mal pour moi.

    Au niveau de tes amies, n’aies pas peur de leur en parler… Elles auront peut être un mouvement de recul au départ (au sens figuré, j’espère pour toi) mais tu seras la même après leur avoir dit qu’avant et elles finiront par s’en rendre compte et toi, tu ne porteras plus ce poids de « secret ». Il ne faut pas avoir peur ou honte d’être ce que l’on est…

    Je te souhaite plein de courage pour la suite et aussi pour les « essais bébé » !

    • Marina

      3 mai 2016

      L’attirance pour une autre personne est toujours un mystère pour moi. L’être humain a quitté il y a fort longtemps sa seule condition animale : dans ce cas on devrait pouvoir penser que toute personne peut indifféremment être sexuellement attirée par un homme ou une femme (c’est ce que je pense à titre personnel en tout cas). Et pourtant non. Si en grande majorité les hommes sont attirés sexuellement par les femmes et vice versa, on peut se dire que c’est juste notre condition animale qui se manifeste, mais dans ce cas comment expliquer que des personnes ne peuvent ressentir aucun désir physique pour l’autre sexe, et ne concevoir des relations sexuelles qu’avec le même sexe ? A quel niveau expliquet-on l’attirance sexuelle (plutôt le désir d’ailleurs) pour l’un ou l’autre sexe ou les deux ? c’est génétique, biologique, culturel, social, hormonal ?? Et faut-il faire encore des distinctions selon que l’homme est viril ou efféminé, la femme sensuelle ou plus masculine ? C’est difficile d’aborder ces questions parce qu’on a toujours peur du jugement des autres, des malentendus et peur de blesser. Et pourtant c’est un sujet passionnant…

      • Mlle Moizelle

        4 mai 2016

        Marina, je ne sais pas vraiment si tu attends des réponses… Je ne veux pas ignorer ton commentaire, mais j’avoue que je ne sais pas bien où tu veux en venir. En tout cas, si ce sujet te préoccupe/passionne/intrigue, et que tu veux me poser des questions, je ne jugerai pas et essaierai de répondre sans me sentir blessée…

        • Marina

          6 mai 2016

          Non, je n’attends pas particulièrement de réponses, je faisais simplement état de mes interrogations… Qu’est-ce qui fait qu’un être humain particulier sera attiré exclusivement par l’autre sexe, un autre exclusivement par le même sexe, un troisième par l’un et l’autre… comment explique-t-on le désir… je ne sais pas. Le sujet est vaste… ce qui m’agace c’est d’entendre des propos condamnant l’homosexualité au motif que ce serait « contre nature »… c’est tellement réducteur de ne voir l’être humain que par l’animalité…

    • Mlle Moizelle

      3 mai 2016

      Je ne crois pas qu’on aime être aux côtés d’un homme ou d’une femme de manière identique… Personnellement, j’aime être aux côtés de l’un ET l’autre (pas en même temps ^^) pour les différences justement: je trouve qu’il y a du beau chez chaque sexe!!! On est complémentaires… Et j’aime ce tout formé! ^^
      Et je n’ai pas honte de ce que je suis, j’exprimais juste mon besoin d’être connue justement, pour ce que je suis, alors que la plupart de mon entourage pense que je suis autre (hétéro). Si j’avais honte, cela m’arrangerais d’être prise pour une hétéro, mais c’est justement l’inverse! C’est déjà pour ça que je viens témoigner ici, et j’attends l’occasion de le pouvoir le dire à mes proches plus tard! 😉
      Je sais que ça peut déranger, ces étiquettes, et souvent quand on nous en colle une, on râle… Moi justement, je déplore le fait que le monde me colle sûrement une étiquette qui ne représente pas la vérité (et j’aime la vérité). Certains s’en ficheraient, mais pas moi, je ne sais pas exactement pourquoi…
      Merci pour le soutien pour les essais bébés! et belle grossesse à toi! 😉

  • Cherryblossom

    3 mai 2016

    Je me reconnais plutôt beaucoup dans ton témoignage. Je ne suis jamais tombée amoureuse d’une fille mais depuis toute petite j’ai toujours ressenti une attirance sexuelle pour les filles, autant que pour les hommes. Je n’ai jamais eu l’occasion de le mettre en pratique, parce que je me suis mise en couple jeune avec mon homme, parce que comme toi je ne sais pas comment on fait savoir à une femme qu’on est attirée, parce que je suis fidèle…
    Je suis très heureuse en couple, depuis de très nombreuses années (plus de 15 ans), le corps de mon conjoint m’attire toujours autant et je suis amoureuse de lui, mais j’avoue que c’est un vrai manque de ne pas avoir essayé avec une femme… Je nous vois bien partie avec mon homme pour passer encore de nombreuses années avec lui mais je suis sûre que si je fais toute la vie avec lui ce sera un vrai regret pour moi. Et si l’avenir nous sépare je me bougerai pour connaître cette expérience.
    Je ne me définis pas pour autant bissexuelle. Ni hétéro. Je suis moi c’est tout. Je n’en ai jamais parlé à personne mais seulement pour ne pas mettre mes amies mal à l’aise, moi çà ne me pose aucun problème. J’ai des amis hommes comme des amies femmes qui sont très attirants, il peut m’arriver de rêver à une intimité avec eux, mais je ne vois aucune différence entre les uns et les autres.
    J’ai un peu de mal à comprendre pourquoi tu peux avoir l’impression que tu trahis tes amies, au point de mettre un terme à une amitié si tu sens que tu désires ton amie. Mais si effectivement comme tu dis tu ne crois pas à l’amitié homme-femme… Tu ne crois pas que même dans une relation d’amitié, sans aucun sentiment amoureux (HF ou FF ou HH peu importe), tu peux avoir une attirance physique marquée pour ton ami(e), de façon saine ? Cà porte atteinte à l’amitié pour toi ?

    • Mlle Moizelle

      3 mai 2016

      Oui, je comprends ce que tu dis.
      Je suis très très amoureuse et attirée par mon mari, mais je pense aussi que si jamais je ne fais jamais l’amour avec une femme dans ma vie, j’aurais loupé quelque chose… :-/ Pourtant, j’espère de tout coeur vieillir auprès de cet homme que j’ai choisi! Mais il est clair que si jamais la vie nous sépare, « je me bougerais pour connaître cette expérience » aussi… Et pourtant, tout mon être aime follement d’amour celui avec qui je fais ma vie! Du coup, c’est à moitié culpabilisant, ou en tout cas déstabilisant -je trouve.
      Et oui, je trouve que fantasmer sur des amis c’est très très bizarre (pardon) et je préfère dans ce cas prendre mes distances… J’aurais l’impression d’être fausse si j’affichais une amitié « innocente » tout en pensant à une relation « moins innocente »!!! Comme le dit Madame Fleur, « Quand les sentiments ne sont pas partagés c’est compliqué »!

      • Cherryblossom

        3 mai 2016

        Ben échangeons nos numéros pour plus tard au cas où alors 😀

        Nan je plaisaaaaaaaante !!!!

        • Mlle Moizelle

          3 mai 2016

          Tu veux dire plus tard, quand nous serons grands-mères et grands-pères, toujours avec nos supers maris, pour philosopher ensemble sur la vie? ^^ Ok!

  • Banane

    3 mai 2016

    Je trouve ça très intéressant!
    En particulier ta description de ton attirance physique pour les 2 sexes, parce que j’ai du mal à me la représenter (et avec ses exemples au contraire ça paraît assez naturel).
    Bref, merci et on espère avec vous pour le bébé!

    • Mlle Moizelle

      3 mai 2016

      Merci! 🙂 Et tant mieux si tu as apprécié les exemples! ^^

  • Madame Bisounours

    5 mai 2016

    pour être amie de longue date (depuis le collège) avec des filles homosexuelles et bisexuelles, je ne me suis jamais dit qu’elles imaginaient autre chose avec moi que de l’amitié (mais c’est la même chose avec les hommes hétérosexuels, je suis peut être naïve !)
    si tu n’imagines pas tromper ton mari avec une autre femme ou un autre homme, je ne vois pas où se trouve le probleme de parler de ça avec tes amies. Si elles le prennent mal, c’est que ce ne sont pas tes amies ! (Désolée d’être un peu dure)
    je pense qu’il serait interressant d’en parler avec elles (dans des moments adéquats, pas forcément au moment de se taper la bise ?!) pour faire le tri. Est ce que tu as vraiment envie d’avoir des amies qui assumeraient que tu veuilles les séduire ?
    Ça ne doit pas être facile pour toi de cacher une partie de ce que tu es !

  • Nya

    7 mai 2016

    Merci pour ce témoignage car comme tu dis, il existe une certaine biphobie qui a tendance à faire des bisexuels des personnes qui se cherchent, voire des nymphomanes.
    J’apprécie que ton témoignage indique que tu es bisexuelle même si tu n’as pas eu d’expérience sexuelle avec une femme. On prend souvent l’existence d’une expérience pour valider une orientation sexuelle non hétéro alors que si les sentiments et l’envie existent, il n’y a pas vraiment d’ambiguïté possible. On ne dirai pas d’une personne hétéro mais vierge qu’elle se trompe dans son ressenti…
    Le danger d’un petit mot comme « bisexuel » est qu’il renvoie à plein d’identités différentes : homoromantique, asexuel, personnes qui aiment les relations sexuelles avec un sexe mais préfèrent les relations sentimentales avec l’autre, etc.
    Comme toi, je me suis renseignée dans la communauté bi récemment car je me rends compte que mon attirance pour les hommes n’est pas si exclusive que ça. J’ai toujours aimé le corps féminin, et j’ai fantasmé sur quelques femmes sans passer à l’acte. Comme cherryblossom, si la vie me sépare de mon homme, j’explorerai ce côté de ma vie sexuelle et romantique.
    Quant au coming-out, j’en parle avec humour avec mes copines mais je n’utilise pas l’étiquette bisexuelle, peut-être par peur de manque de légitimité (voir début du commentaire).

    • Mlle Moizelle

      10 mai 2016

      « homoromantique »? 🙂 Qu’est-ce que tu entends par là?
      Oui, clairement, le regard que l’on porte sur l’autre sexe, nos envies, notre attirance, « servent » largement à nous rendre compte de notre orientation sexuelle, sans avoir nécessairement eu de rapport sexuel à proprement dit avec ces personnes sur lesquelles nous fantasmons.
      Cela dit, ce que tu dit sur les « personnes qui aiment les relations sexuelles avec un sexe mais préfèrent les relations sentimentales avec l’autre », je ne sais pas s’il n’y a pas une part de vrai là dedans… Ou en tout cas, la capacité à vivre avec, à construire avec… Je pense que je trouve les femmes plus belles et plus attirantes en définitive que les hommes, mais que la complémentarité entre moi et les (mon?) hommes m’est indispensable au quotidien. Je crois que j’aime me faire chouchouter et faire ma princesse avec les hommes, ce qui n’est pas du tout le cas avec les femmes! ^^ Et puis, l’image de ma famille « idéale », c’est celle avec un papa et une maman (MA famille hein, parce que j’ai des amis homo qui adoptent et je trouve cela génial, je suis pro mariage pour tous et adoptions pour tous et tout et tout!)
      Et finalement, j’ai l’impression que nous sommes plus nombreuses que cela à être potentiellement attirée par les 2 sexes…

      • Nya

        10 mai 2016

        Mince je voulais dire « biromantique » = les personnes qui ressentent une attirance amoureuse pour des personnes des deux sexes (la différence avec les personnes bisexuelles étant que le biromantisme englobe les asexuels/demisexuels). Tous ces termes sont évidemment poreux, mais j’aime bien « biromantique » (ou « homoromantique ») car il ne réduit pas à la sexualité.

        • Mlle Moizelle

          10 mai 2016

          « demisexuels »?? Tu me parles un peu chinois là Nya! ^^ Asexuels, c’est comme trans? Je t’avoue que je suis un peu perdue, je maîtrise apparemment beaucoup moins que toi tout ce vocabulaire!

          • Nya

            10 mai 2016

            Demisexuel = personne qui ne ressent d’attirance sexuelle que pour quelqu’un avec qui elle a développé des liens forts (par exemple quelqu’un qui ne couche qu’avec une personne dont elle est amoureuse, pas avec des inconnus en boîte)
            Asexuel = personne qui ne ressent pas d’attirance sexuelle (mais qui peut quand même avoir une vie sexuelle, en répondant au désir du conjoint par exemple)
            Une chronique sur la question s’impose ! 😉 Ce sont des étiquettes assez précises mais qui aident certaines personnes à s’autodéfinir, d’autant plus qu’il s’agit de sexualités « différentes » (aurais-je trop traîné sur les forums liés aux différentes identités sexuelles ?)
            (et si des personnes sont concernées par ces identités et que je dis des bêtises, qu’on n’hésite pas à rectifier mes propos)

          • Mlle Moizelle

            11 mai 2016

            Ok, merci Nya! autant asexuel, avec ta définition, je comprends, mais je ne vois pas bien pourquoi on dit des gens qui ne font l’amour que par amour qu’ils sont « demi »sexuels!?! C’est vraiment bizarre comme étiquette… Bref, oui, une petite chronique ce serait intéressant pourquoi pas! ^^

  • Aurélie

    3 juillet 2016

    Merci d’avoir partager ton vécu. J’ai apprécié ton article. Je me pose des questions sur ma sexualité. La partie ou tu parles de tes amies m’a fait réfléchir. La sexualité, c’est quand-même très personnel et on ne devrait pas être obligé de se justifier sur ça. Tes amies ne devraient pas être bizarres avec toi si tu leur en parle sinon ce ne sont pas des amies, non? Je trouve que la bisexualité montre bien a quel point la situation est bizarre, à chaque moment de notre vie, on devrait redire au monde ce qui se passe dans notre lit… Trop de cases… Trop de critères. Personnellement, je me dis que je suis telle que je suis (même si je sais pas ce que je suis) et si ça gêne, c’est le problème de la personne gênée. (j’ai vraiment aimé ton article).

  • Audalys

    26 décembre 2016

    Bonsoir et merci,

    Je me pose des questions sur ma sexualité depuis mes 14 ans. J’ai des journaux intimes qui en témoignent… A vrai dire, je me retrouve énormément dans tes paroles.

    J’ai toujours été attirée par les hommes, et j’ai découvert que j’avais des « fantasmes » avec les filles. Je me suis dit que je me « cherchais » et j’ai testé avec une de mes amies à 14ans. ça m’a plu mais , nous n’en avons jamais reparlé.

    J’ai été frustrée dans ma construction car ayant peu confiance en moi, je n’ai pas réussi à comprendre ce qu’avait ressentie cette dernière avec moi .

    La vie a continué, j’ai eu « ma première fois » avec un homme en colonie, ça s’est su par mes parents et ils me demandaient toujours « pourquoi t’as fait ça », j’ai eu le droit a « t’es une salope ».. Bref je n’arrivais pas à leur dire « parce que je suis homo?? » déjà parce que je n’étais pas sûre de ça et d’autre part parce que je savais leurs réactions. Je l’ai dit à ma soeur qui m’a dit « tu voulais essayer c’est tout, tu te cherches », et qui m’a rejetté complètement dans la salle de bain : nouvelle pudeur stricte.. que je n’ai pas comprise..

    Il s’en est suivi des attirances pour mes amies, fortes ,dont une avouée : rejetée ^^
    Mais je me lis plus au femme pour leur esprit que leur corps et surtout s’il existe une possible bi-sexualité ou ouverture d’esprit. (peut-être parce que je ne m’assume pas?)

    Puis le grand Amour avec un homme pendant 5 ans et demi, des relations sexuelles épanouissantes les 6 premiers mois et plus tellement ( besoin du couple à satisfaire : plus de plaisir mutuelle à chaque fois) ..

    Psychothérapie pour en discuter : poser les mots sur des attouchements sexuels innapropriés dans l’enfance.. dur à accepter en tant que tel et puis, pas la force d’accepter une possible bisexualité : retour à la case départ..

    Depuis quelques rapports sexuels désirés mais non probants : j’aime les préliminaires mais je trouve que le rapport vaginal est « animal », je n’éprouve jamais de plaisir ou rarement si autre stimulation.. Selon ma psy, je suis dégoûtée des relations sexuelles .

    Je suis partagée. Depuis peu, mon meilleur ami a exposé son homosexualité à ma soeur, j’ai trouvé qu’il était courageux. ( il ne sait pas que je sais). J’ai trouvé ça hypocrite de la part de ma soeur « de n’avoir rien à redire » quand pour moi elle m’a rejeté, mais bon..

    Cela m’a permis de prendre conscience que je n’avais plus à me prendre la tête: je suis bisexuelle. Je suis attirée plus souvent physiquement par un homme qu’une femme. J’envisage ma vie amoureuse avec le sexe masculin. Je ne suis pas contre l’envisager avec une femme si cela ce présente.

    L’assumer auprès de mes ami(e)s : pourquoi pas. Auprès de mes proches? « ne jamais dire jamais.. »

    Merci à toi.

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