Après le cancer… vient la guérison

une fille perchée sur une vieille structure de jeu rouillée

Toute personne atteinte du sait que le chemin vers la guérison est long et parsemé d'embûches : traitement, fatigue, douleur, chirurgie, hospitalisations. Mais une fois arrivée à cette étape de la guérison, des sentiments contradictoires peuvent resurgir. Vouloir être heureux tout en n'arrivant pas forcément à l'être.

Il s'agit donc de prendre le temps de penser aux implications psychologiques qui accompagnent la fin du traitement et la période de guérison après le cancer. Ce sentiment d'être « libéré » mais également perdu, car on ne sait plus vraiment où aller ou comment réagir. Cet article se propose de partager les expériences et sentiments d'après la guérison d'un cancer.

La joie d'un retour à la normale

La fin du traitement pour un cancer apporte une immense sensation de soulagement. La joie et la gratitude sont les principales émotions ressenties. On est reconnaissant pour les médecins, amis et famille qui ont soutenu durant ce long parcours. Une fois le traitement terminé, on a envie de profiter de chaque moment de bonheur et de remercier la vie pour cette seconde chance.

Même si depuis longtemps on souhaite que tout s'arrête, une fois le traitement terminé on commence à avoir des doutes sur la suite. Comment vais-je m'occuper maintenant ? Suis-je prêt à faire face à la vie réelle ? Quels sont mes objectifs ? Autant de questions qui peuvent tourner en boucle dans la tête d'une personne ayant subi un cancer.

Certains diront qu'après le cancer, ils se sentent plus appréciés, plus forts et très optimistes quant à l'avenir. Ils ont maintenant une nouvelle vision des choses et sont prêts à reprendre leur vie et à suivre de nouveaux projets.

Les difficultés qui surviennent après le traitement

Lorsque le traitement d'un cancer touche à sa fin, certaines difficultés peuvent surgir. Des symptômes physiques liés à la peuvent persister ; fatigue, manque d'appétit, changements hormonaux, etc. Les effets secondaires des traitements (chimiothérapie, radiothérapie, etc) peuvent être lourds à supporter.

En outre, certains survivants connaissent des problèmes psychologiques comme la dépression, l'anxiété, le stress et des crises d'angoisse. Ces sentiments sont tout à fait normaux et peuvent être gérés avec aide professionnelle.

Un autre obstacle fréquent à affronter est le regard des autres. Quand on sort après une longue période d'isolement, on peut être intimidé ou mis à l'écart parce que les gens ne savent pas quoi dire ou comment aborder notre histoire. Dans ces situations, il est important de trouver un soutien et de demander de l'aide.

Se reconstruire après un cancer

Une fois l'épreuve du cancer derrière soi, il est temps de passer à autre chose et de récupérer sa vie. Dans ce processus, il est normal d'avoir des hauts et des bas. Il est important de prendre le temps de se reconnecter avec soi-même et de prendre conscience de ce que l'on veut vraiment.

Prendre le temps de se reposer et de se consacrer à des activités relaxantes telles que la lecture, le yoga ou le jardinage peut être très bénéfique. Certains choisissent également de s'impliquer dans des associations ou des clubs pour soutenir les autres dans leur lutte contre le cancer.

Pour ceux qui ont été confrontés à la mort, il est recommandé de se souvenir de l'expérience et de l'utiliser comme source d'inspiration. Apprécier le petit bonheur de la vie, renforcer ses liens avec les autres et établir de nouvelles relations positives peuvent aider à construire une nouvelle perception positive de soi et de la vie.

La fin d'un traitement contre le cancer marque le début d'une nouvelle phase de la vie. Une phase remplie d'espoir et de possibilités. Même s'il y a des moments difficiles à traverser, elle peut permettre de renforcir la confiance, de retrouver des passions et de mener une vie plus riche et plus épanouie.

On doit se rappeler que l'on est encore capable de s'accomplir et de prendre des risques, mais il est important de le faire à son rythme et sans pression. Trouver des soutiens et des ressources pourraient être bénéfiques pour réguler des émotions conflictuelles et s'aider à traverser cette période de transition.

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6 Comments

  • Urbanie

    10 juin 2014

    Coucou,

    Merci beaucoup pour cet article, il résonne en moi particulièrement aujourd’hui.

    Je n’ai pas connu du tout ce que tu as vécu, et de ce fait je ne peux pas me mettre à ta place. Mais pour avoir été confrontée à plusieurs reprises à des deuils ou des événements graves, je remarque surtout que les gens réagissent parfois de façon maladroite parce qu’ils ont peur.

    L’épreuve que tu traverses les renvoie aussi à leur propre mort, ou à celle de leurs proches. Du coup c’est comme s’ils voulaient balayer sous le tapis cette épreuve que tu vis, pour ne pas avoir à se rappeler que cela peut aussi leur arriver. Alors que toi, au contraire, tu as besoin d’exorciser et de faire vivre ta douleur en la rendant réelle, ce qui n’est absolument pas morbide, mais fait juste partie d’un processus de guérison tout ce qu’il y’a de plus « normal ».

    Dans le cas contraire tu as aussi la personne que cette épreuve que tu as subie « fascine » et qui essaie à tout prix d’en avoir le maximum de détails (c’est aussi une façon cathartique d’évacuer sa propre peur).

    Je fais sans doute de la psychologie de comptoir, mais ce sont des réactions que j’ai très souvent rencontrées.

    On ne parle pas non plus des médecins qui ont parfois des réactions blessantes alors que leur métier devrait aussi comprendre une part de psychologie dans l’accompagnement des malades et de leurs proches.

    Je crois qu’en fait le silence des gens est la pire chose à subir: je suis complètement d’accord avec toi, il vaut mieux des maladresses si elles viennent de gens bienveillants. C’est sur, un « regarde machin, il est passé par la même chose que toi et il a pu faire ci ou ça » est toujours maladroit, et peut parfois blesser ou irriter, mais il s’agit surtout d’une tentative spontanée de remonter le moral – le pire, c’est que même après tout ce que j’ai vécu aussi, je suis la première à tomber dans ce genre de banalités lorsque je suis face à quelqu’un qui vit une épreuve! 🙂

    Quant à parler ouvertement de ce que l’on a subi, il est vrai que cela dépend des gens: pour ma part je redoute toujours la curiosité morbide, ou que les gens me cataloguent comme « la fille qui a vécu ce drame », et non pas comme la fille que je suis réellement (la fille qui a vécu ce drame, mais qui a aussi fait des études brillantes, qui a un mari génial, qui est bonne dans son boulot, qui a un chat rigolo). Il est facile et fréquent de réduire les gens à une épreuve, alors que cette épreuve est un élément parmi tant d’autres qui caractérisent la personne.

    Je vis en ce moment un drame personnel, et même si cette épreuve va me transformer, et que le processus de guérison va être long (c’est aussi pour ça que ton article me touche autant aujourd’hui d’ailleurs), je sais que je ne voudrais pas être réduite à ça. Mais ça, c’est encore une chose à laquelle j’ai le temps de réfléchir.

  • Stephany

    10 juin 2014

    ton article me fait réagir parce que bien que j’ai eu un cancer j’ai eu la « chance » de pouvoir etre traitée par une simple chirurgie…

    je n’ai pas eu de chimio lourde, je n’ai pas eu de rayons

    mon cancer (mes cancers en fait puisqu’il a récidivé), a été découvert très tôt, la première fois il a été découvert tellement tôt que l’ablation des polypes a suffis pour que j’échappe à tout traitement

    mais du coup j’ai l’impression de ne pas avoir de légitimité, de ne pas avoir ma place en temps que malade du cancer.
    les quelques fois où j’en parle, on me demande quels ont été mes traitements, et je n’en n’ai pas eu

    pourtant j’ai vécu pendant des années avec la peur de la récidive, j’ai eu peur, j’ai eu mal

    et surtout si je n’ai pas eu de traitements lourds j’ai eu une opération très lourde, qui m’a enlevé tout espoir de porter un jour un enfant, qui a fait de moi une femme sans utérus, sans ovaires, ménopausée à moins de 40 ans
    avec tout ce que cela sous entends

    je ne me plains pas, je suis, un an après, relativement en forme, je suis considérée comme guérie et meme moralement je vais relativement bien
    mais malgré tout, outre le vide laissé physiquement par l’absence de mes organes, il y a le vide, le manque d’enfants et ce projet le plus important dans ma vie qui était d’etre maman

    je ne parle quasiment jamais de mon cancer, je vois de la pitié puis quand je dis que je n’ai pas eu de chimio on me regarde en se demandant si j’ai vraiment eu un cancer ou si je suis juste une mythomane

  • Sandrine

    11 juin 2014

    Poignant temoignage. Bravo. Il n’est pas toujours facile de mettre de mots sur les maux

    J’ai moi meme accompagne 2 personnes cheres a mon coeur. La premiere nous a quite. La seconde est « guerrie » et comme toi sa maladie n’est pas un tabou. Les epreuves l’ont transformee. Mon role a moi etait de faire le clown pour dedramatiser. Aujourd’hui il y a un lien fort entre nous.
    La maladie est vecue differement selon les individus et jamais je ne me permettrais de juger ces « heros ordinaires »
    Merci pour ce partage

  • Milune

    20 juin 2014

    Joli témoignage. J’ai connu la maladie aussi à travers mes greffes rénale et cardiaque, tout comme toi je ne pourrais pas avoir d’enfant, ni de manière naturelle ni tout court. Mais je pense que les gens comme nous ayant connu la maladie ont une force de vie pas possible. Petite question nous voulons acheté avec mon mari peux-tu me dire qu’elle assurance à bien voulu t’assurer STP. Je te laisse mon adresse mail si tu veux bien me répondre: milune69006@hotmail.fr

  • Mya

    30 mars 2016

    Je me vois en ce que tu écris…
    Je ne suis pas encore guérie mais parfois je me pauses des questions…
    Moi çà a commencé par une synusite il y a 3 ans, elle a duré plus de 6 mois… Mes globules blanc étaient monté à 18000, j’en parlais à mon médecin d’alors et il ne me croyait pas…. Je lui disais « çà passe pas, je suis fatiguée… Faites quelques choses! J’ai la tete qui tourne souvent… » mais voilà, je venais d’être maman de mon 4eme, j’allaitais il me disait que je manquais de sommeil et que j’étais fatiguée etc… Il m’a donné un traitement, puis un autre et puis un autre mais rien n’y faisait… Un jour j’ai tapé du poing sur la table, je veux une prise de sang y’a quelques choses qui va pas!!! Il ne me croit pas et il me dit « Mais Madame, si vous aviez votre synusite depuis plus de 6 mois vous seriez déjà hospitalisée et vous ne tiendrez plus debout… » sauf qu’apparement il me connaissait mal et ne savait pas de quel bois j’étais faite… Je suis fille de légionnaire et comme mon père, il n’y a que la mort qui m’arretera!!! Je fais la prise de sang et là, il hallucine et vient en urgence chez moi « Allez aux urgences, un ORL vous attend… Je sais pas comment vous faites pour être encore debout avec 18000 de GB! » j’y vais et j’ai un traitement antibio que je peux prendre en allaitant… Ma synusite passe, puis revient, mais la fatigue passe pas! Ensuite je suis toujours exténuée mais je suis maman et j’avance, mais mon corps me le fait sentir, je suis sans arrets malade et mon corps me lache… Il y a 1 an, je glisses dans la cuisine et je me fais une double entorse (genoux et cheville) je mets 3 mois à guerrir mais quand je vais aux courses arrivée en caisse je tiens plus debout, la tete qui tourne, en sueur…. je me dis que j’en fais trop avec mes genoux (j’ai des antécédents) mais que c’est pas grave… En plus on est en éssais bébé 5, entre N°3 et N°4 il y a 7 ans et on veut pas que N°4 grandisse seul, moi qui tombe facilement enceinte d’habitude, là j’arrives pas ou quand j’arrives je fais une fausse couche précosse… Comme toi (dans ton autre post) j’ai des démangeaisons, des sueurs nocturnes, je bois de l’eau ++++ et toujours épuisée… Mie juin je me reposes sur mon lit 5min, mon 2eme vient me faire un calin et sent une boule en bas de mes cotes coté gauche de la taille d’un petit melon (çà fait plusieurs jours que je la sens mais je penses alors me faire des idées et que j’ai trop forcé, on est en plein travaux à la maison et je ne me suis pas épargnée…) il me fait promettre d’aller voir le doc le landemain, (entre temps j’ai repris notre ancien doc, celui qu’on avait avant ce charlatant incapable de donner une prise de sang à faire et qui doute de ses patients…) Elle me marque échographie de la rate et prise de sang à faire en urgence ce que je fais le landemain matin… Mon doc est appelée par le labo en urgence « Venez vite! j’ai jamais vu çà!!! » j’étais à 295000 de globules blancs (en clair le tube normallement y’a 1/3 de liquide gluant jaunatre qui sont les GB et 2/3 de liquide rouge qui sont les GR, beh là c’était le contraire 1/4 de GR et 3/4 de GB) sachant que la normale maximale est 10000 de GB… Lors de l’échographie, l’échographe me garde 1h dans son cabinet… Elle part voir ses collègues revient, puis repart et puis revient… recommance les examens… Je la sens pas « nette » elle me cache quelques choses… Je lui demande ce qui se passe fermement « Madame avez vous une infection quelquonque quelques part? » « Non…. pas que je saches! » Ma rate avait doublé de volume (à savoir que chez une femme adulte la rate fait +/- 10cm de circonférance d’après ce qu’on m’a expliqué, là elle fait plus de 20cm!)
    Mon doc a fait toute la ville pour me retrouver (et oui jour d’inscription pour l’école maternelle, college etc… du coup j’ai couru partout et plus de batterie au tel, biensur!!!) Du coup à 14h je rentres chez moi et là mot sur la porte qu’il faut que je l’appelles en urgence… Je le fais, et là le ciel me tombe sur la tête et mon cerveau à litéralement beugué, heureusement mon mari est à mes cotés, mon fils ainé aussi… Pendant 24h je me suis laissée mener, manipulée en « état de choc » ( je suis issue d’une famille de cancéreux du coup je m’y attendais… Mais pas maintenant, pas si jeune!!!) et 1 seule phrase raisonnait dans ma tête « J’ai une leucémie! »… On croit toujours que çà arrive qu’aux autres, que Dieu nous épargnera jusqu’au jour ou çà nous tombe dessus!!! L’après midi même des examens j’ai été prise en urgence à l’IPC, en chambre stérile avec une équipe formidable… J’ai pleuré pendant 24h, me demandant ce que j’allais faire… Pensant à mes enfants, ce qu’ils allaient devenir! J’aime mon mari plus que tout mais il a pas vraiment la fibre paternelle, c’est moi qui gère tout à la maison, pour les petits, pour tout… Et je suis réaliste, je sais qu’il assurerait pas si je m’en vais! Du coup je sais que le moral c’est 80% de la guérrison du coup je penses fort à mon père, ce warrior mon héro qui lui m’a élevé seul… Je suis sa fille, donc je me battrais comme lui!!! « L’oeuil du tigre » Mya… Je n’ai pas le droit de les lâcher, ils ont rien demandé et encore moins à venir au monde! Je me battrais pour mes enfants…
    Le landemain de mon arrivée on me fait un myelogramme (Put…n que çà fait mal cette mer…!) j’aurai les resultats dans 24h, puis48, puis 72…. 3 jours après j’apprends que je suis à la limite de la leucémie aigue, mais çà va je suis sauvable!!! Le soucis : j’ai le gènes de Phyladelphie! En clair çà veut dire que je suis soignable, que je ne mourrais pas pour l’instant mais que je ne guerrirai jamais… Que le gène est là depuis que je suis née, qu’il pouvait se déclancher comme ne pas se déclancher, que j’ai pas eu de chance parce qu’il s’est déclanché mais qu’on va le gérer!!!
    Depuis je suis sous chimio, je ne suis pas super épaulée par mes proches mais c’est pas grave… J’ai besoin de personne et je veux protéger mes enfants de cet univers du coup, je refuses qu’ils viennet avec moi malgré les demandes insistantes de mes 2 grands…
    Mais comme tu dis, oui la maladie est dure, elle laisses des séquelles physiques et psychologiques, mais pour moi c’est pas çà qui me parrait le plus dur… Ce qui m’a parrut le plus dur c’est l’abandon de certains pseudos amis (ceux qui m’ont le plus soutenus ne sont pas ceux que je croyais, ce sont des personnes que j’ai jamais vus, des amis Facebook qui malgré la distance sont devenus de vrais amis pour moi et m’accompagnent par la pensée à chaques fois que je dois aller à l’IPC, ils sont là à me parler pandant des heures sur le tel, à m’apeler etc… ) de personnes de la famille, et surtout le regard des gens partout… Leur regard fait mal comme des poignards quand ils te voient avec un masque, on dirait que tu es une pestiférée… Alors ils te regardent en coin et parlent dans ton dos… Quand ils doivent passer à coté de toi et qu’ils font un écart de plusieurs centimettres!
    Je me rappelles l’été dernier alors que je me cherchais une robe pour un evenement spécial, que je suis allée chez Nafnaf car j’ai eu un coup de foudre pour une de leur robe qui était style rétro et le regard des gens pausés sur moi comme si je sortais d’une autre planête…
    Ou sinon, lors de la rentrée de mon petit dernier et que les parents me fixaient et tenaient à laisser 1m entre nous lorsqu’ils passaient à coté de moi, ou ceux qui du jour au landemain ne te connaissaient plus alors qu’on est de la même cité et qu’avant on prennait plaisir à papoter… Tout çà, çà fait mal!!!
    Ou ceux qui ont un humour à 2 balles et qu’ils te disent « Eyh! Faut changer de coiffeur, il t’a raté!!! » ou encore les yeux remplis de pitié en te voyant, les gens à Auchan qui te disent « Ah oui j’ai connu çà aussi! » Oui tu as connu çà, mais je sais pas quoi te dire! Heureuse pour toi que tu sois encore là… Je sais c’est pas méchant, mais je veux pas être vue différemment qu’avant! Je suis toujours la même personne… Avec le même carractère, juste un peu plus matrure peut etre et un peu plus folle parce que je veux proffiter de chaque instant à présent… Mais t’as envie de crier « Je suis toujours la même!!! » alors oui je comprends ce que tu veux dire, on passe peut etre par les mêmes épreuves mais on ne réagit pas forcement pareil aux épreuves…. Depuis, j’ai décidé d’avoir la Happy attitude et de rien changer à ma vie, je gardes mes projets (et tu devrais en faire autant, il y a 36 façons d’avoir un bébé, et parfois les liens du coeur sont plus forts que les liens du sang!!!) mes rêves et j’ai encore plus la niaque qu’avant!!!

  • Alice

    10 avril 2018

    <3

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