Un jour j’ai décidé de me mettre à la couture…

Il y a quelques mois, une copine m'a annoncé qu'elle se mariait. Sur le carton d'invitation, était indiqué un thème vestimentaire : les années 20. J'ai aussitôt cherché des robes sur internet. Je n'ai pas trouvé. Mais j'ai eu une idée de génie : j'allais dessiner mon propre patron de robe années 20 et la coudre. J'ai fait des croquis.

Crédit photo : photo personnelle

Je me suis acheté une super machine à coudre Janome. Janome my style, et bam.

Crédit photo : photo personnelle

J'ai acheté du tissu au marché Saint Pierre, ainsi que du fil, des aiguilles, des épingles, des boutons, un mètre. J'avais vu dans Cendrillon que les souris utilisaient une sorte de craie pour reporter le patron sur le tissu, alors j'ai demandé ça à la vendeuse (sans citer ma source, j'ai mon honneur), et je lui ai demandé s'il existait du papier spécial pour dessiner un patron (j'ai lu dans son regard un truc du genre « Eh ben ma pauvre, c'est pas gagné »). J'ai pris un dé aussi (jamais servi) et des ciseaux de compèt.

J'ai pris mes mesures, en me contorsionnant devant la glace. Pour être sûre, j'ai rajouté une bonne marge. J'ai dessiné mon patron pendant plusieurs week-ends.

Crédit photo : photo personnelle

Mon mari s'est bien marré quand il a vu le patron pour le bas de la robe :

Crédit photo : photo personnelle

Bon, en effet, c'était peut-être pas nécessaire.

Après, j'ai reporté les formes sur le tissu. C'était du crêpe de soie synthétique, très joli, mais très glissant. Quelle galère de tracer les pointillés… Puis j'ai découpé le tissu.

Première erreur (enfin, première vraie grosse erreur) : j'ai commencé par faire les finitions. Comme leur nom l'indique, c'est complètement con (mais je ne savais pas que c'était ça qu'on appelait comme ça). J'ai fait les « ourlets » des emmanchures et du décolleté (un vrai enfer, en courbe : je m'y suis reprise à plusieurs fois avant de comprendre la technique – comprendre ne veut pas dire savoir faire, hein – il ne faut pas replier le tissu mais coudre une nouvelle bande par dessus).

J'ai mis environ deux semaines (le mode d'emploi de la machine à coudre sur les genoux). C'est trèèès compliqué, parce que comme d'hab, les schémas explicatifs sont faits avec un autre modèle de machine, rien n'est à la même place, bref, l'horreur). Après, quand j'ai commencé à assembler l'arrière et l'avant de la robe, j'ai dû découdre les finitions au découvite (outil ultra-puissant). De toute façon, elles étaient moches.

J'ai assemblé tous les morceaux, et j'ai passé la « robe ». Un sac immense. Pas franchement seyant. J'ai demandé à mon mari de m'aider, il m'a mis des épingles un peu partout pour essayer de donner une forme. Comme il les avait mises sur l'extérieur de la robe, j'ai dû les défaire une à une pour les mettre sur l'envers (y penser, pour la prochaine fois, ou trouver une solution).

Dans le dos, j'avais prévu des boutons. Mais je n'ai jamais réussi à faire les boutonnières à la machine (mon morceau de tissu « brouillon » s'est même retrouvé coincé dans la machine, j'ai pleuré à ce moment-là, je peux te le dire). Du coup, j'ai décidé de faire des boutons factices, le décolleté étant assez grand pour enfiler mon sac aisément.

J'ai cousu l'élastique à la taille avec brio, ma plus belle réussite. J'ai recommencé les finitions. Ce travail de titan m'occupait tous les soirs. Je me couchais complètement surexcitée, je pensais à mes boutons, ma ceinture, mes perles à coudre sur le devant, je mettais des heures à m'endormir, le cœur palpitant. Quelle vie.

Crédit photos (creative commons) : Pexels

J'avais presque tout fait, manquaient quelques finitions. Mais au fur et à mesure un sentiment désagréable a pris le dessus : le tissu ne me plaisait plus. Au départ, je voulais le coudre sur l'envers (Ok, j'avoue que je n'avais pas capté que les tissus sont enroulés sur l'envers dans le magasin, je croyais que l'envers était l'endroit. Bref.) mais on m'a convaincue de le coudre sur l'endroit. Satiné. Sauf que dans mon parachute satiné, je ne me sentais pas spécialement canon. Il me faisait penser à une robe de Noël que j'avais quand j'étais petite (réalisée par ma mère, c'est de famille), et ce n'était pas vraiment mon idée de départ.

A la demande générale, j'ai montré mon travail à mes parents, mon frère et ma sœur. Ils ont bien rigolé.

Crédit photo : photo toute personnelle, style reconnaissable, bref, on peut pas se tromper

Godness.

Je me suis acheté une robe pour le mariage.

Et toi, ça t'arrive aussi de chanter juste dans ta tête mais faux quand ça sort ?

Relatetd Post

10 Comments

  • Vee

    10 février 2020

    J’ai bien ri, ce genre de mésaventure m’est souvent arrivé ! Cela dit, tu as mis la barre vraaaaaiment très haut pour un premier essai : patronner c’est vraiment pas facile, les robes années 20 vont à peu de monde je trouve, et le tissu satiné c’est redoutable, il ne pardonne pas le moindre point de travers, ça se voit tout de suite !
    Mais franchement tu devrais persévérer, compte tenu de tous ces pièges, tu ne t’en es pas si mal sortie, peut-être qu’un projet plus simple serait une réussite 😉

  • Madame Fleur

    10 février 2020

    Je partage totalement l’avis du commentaire précédent.
    J’espère que tu ne t’es pas découragée pour autant !
    En tous les cas merci, cet article m’a beaucoup plu.

  • Rusalka

    10 février 2020

    J’ai ri moi aussi, car je me retrouve dans mes premiers essais ! Maintenant, je suis un patron, j’ai quelques livres pour me guider dans les ajustements, bref, ça se passe mieux.
    Mais, franchement, vu tous les écueils, ton 1er essai n’est pas l’échec auquel on aurait pu s’attendre ! Tu devrais perséverer, avec un patron, puis sans patron si ça te plaît d’imaginer le vêtement aussi !

    • Hminimalist

      10 février 2020

      J’ai bien ri en lisant parce que je m’y suis retrouvée totalement ! Ca m’a rappelé quand je m’étais mise à faire des vêtements de carnaval pour ma fille. J’ai beaucoup appris 😉 J’ai ma machine depuis plus de 20 ans et même si je ne l’utilise pas beaucoup, elle m’est toujours bien utile ! Bravo pour ton obstination en tout cas !

      • Erica Tcharb

        10 février 2020

        Merci Hminimalist! Ma machine m’est bien utile à moi aussi, je fais beaucoup dans l’ourlet de rideau maintenant!

  • Erica Tcharb

    10 février 2020

    Merci à toutes les 3 pour vos encouragements! Oui j’ai persévéré et fait une robe avec patron, elle était mieux mais trop grande, j’ai toujours tendance à rajouter une bonne marge, et qu’est ce que c’est déprimant de voir le truc sur lequel on a sué sang et eau finalement importable!!

  • Rosa Evril

    10 février 2020

    Moi aussi, je trouve ça très bien si c’était un premier essai de couture ! J’espère que ça t’a donné envie de faire d’autres choses !

    • Erica Tcharb

      10 février 2020

      Ouh la la si tu savais le nombre de diy ratés que j’ai à mon actif!!

  • Marmotte

    10 février 2020

    Moi et mon sac à pain nous t’admirons ! Ici la machine a attendu 4 ans dans l’armoire que j’ai de la place et du temps… En septembre on m’a refusé la reprise du boulot alors que je terminais mon premier trimestre de grossesse : il a fallu m’occuper ! J’allais coudre. 4 cours avec ma belle mère et j’avais presque réussi à dompter ma machine…
    J’ai à mon actif 1 sac à pain, 24 petits sachets pour le calendrier de l’avent, un tapis pour bébé de 1m sur 2m avec une mosaïque de tissus, un doudou et un coussin nuage… Mais au fond de ma boîte à couture dort un précieux patron de robe 😉

    • Erica Tcharb

      10 février 2020

      Depuis je me suis fait des carrés démaquillants, c’est plus à ma portée déjà (même s’ils ne font pas tous la même taille, je sais pas comment j’ai fait mon compte)

Your email address will not be published. Required fields are marked *

un + vingt =