Mon métier de préparatrice en pharmacie. Deuxième partie : A l’hôpital.

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La dernière fois, je t'ai présenté mon métier en officine de ville. C'est là que plus de 80% des préparateurs en pharmacie (PP) exercent leurs fonctions.

Mais il existe d'autres secteurs où l'on retrouve des préparateurs en pharmacie.

L'un des plus convoité est l'hôpital (ou la clinique). Dans ce cadre là, les missions des PP sont un peu différentes. Ils travaillent dans une pharmacie à usage intérieur (PUI). Comme son nom l'indique, la PUI a pour objectif l'usage intérieur de l'établissement, c'est-à-dire l'approvisionnement des services de soins. il y a donc peu (ou pas) de contact avec les usagers/patients.

Les préparateurs en pharmacie préparent, dispensent les médicaments et dispositifs médicaux de manière globale, aux services qui les utilisent ensuite pour leurs patients hospitalisés.

Crédit photo : (creative commons) : Paulbr75

Ici aussi, les préparateurs travaillent en collaboration avec les pharmaciens mais aussi un cadre de , des agents administratifs, des magasiniers/livreurs.

Ils sont plus autonomes qu'en officine mais ont aussi besoin de la validation d'un pharmacien pour des traitements particuliers, délivrés de façon nominative, c'est-à-dire à un patient en particulier, sur demande écrite d'un médecin.

Dans une PUI, les préparateurs travaillent en lien étroit avec les équipes infirmières des services de soins. Ils peuvent se rendre directement dans le service pour constater les besoins, vérifier les stocks dans les armoires à pharmacie. Ou bien, dans les cas où la PUI est délocalisée, les PP peuvent avoir régulièrement les infirmiers au téléphone.

Le pôle des Dispositifs médicaux

dispositif médical

Crédit photo : (creative commons) : Bru-nO

Au sein du pôle des dispositifs médicaux stériles, un ou plusieurs préparateurs peuvent être spécialisés dans la gestion et la délivrance des dispositifs médicaux implantables. Ce sont tous les dispositifs spécifiques réservés aux blocs opératoires. Je ne te détaille pas, ce serait un peu trop technique et je te perdrai en route !

Les autres PP reçoivent (informatiquement ou en version papier) les commandes des services en matériel de soin. Leur rôle est alors essentiel, ils vérifient le bien-fondé de la commande faite par les soignants. Par exemple, si une infirmière du service de pédiatrie commande des sondes urinaires de taille adulte, le PP va être interpellé et va donc contacter le service pour signaler le caractère inhabituel de la demande et vérifier qu'il ne s'agit pas d'une erreur.

Le stock en dispositifs médicaux au sein d'un hôpital (surtout s'il s'agit d'un grand établissement, type CHU) est très conséquent. Ce sont de véritables hangars (avec des magasiniers, des transpalettes et tout et tout).

Difficile pour le PP de tout connaître, c'est pourquoi la notion de référence est très importante. Les soignants doivent être précis dans leur demande et nous communiquer le plus possible la référence exacte du dispositif dont ils ont besoin. En effet, si l'infirmier nous appelle pour nous demander des compresses, il lui faut être plus explicite ; des compresses stériles ou non stériles ? De quelle dimension ? Pour quel usage ?

Pareil pour les seringues, les aiguilles, les pansements, les sondes, etc.

Tu ne te doutes sûrement pas de la quantité de choses (un collecteur par ci, un connecteur par là, un filtre ici, une tubulure là…) utilisée pour un seul patient hospitalisé. Surtout dans les services type Chirurgie ou Réanimation.

Il y a un véritable jargon propre aux soignants qui m'a dérouté les premiers jours où j'ai travaillé au sein d'une PUI. Imagine mon étonnement lorsqu'une infirmière me dit au téléphone qu'elle n'a plus de tulipes et qu'elle souhaite donc venir en chercher ! Des quoi ? Je ne pense pas avoir de fleurs ici !! Evidemment il ne s'agit pas d'une fleur, mais d'un petit dispositif en plastique, servant à faciliter le prélèvement lors d'une prise de sang. Pour la petite anecdote, j'ai pu voir comment était utilisée cette fameuse tulipe lorsqu'enceinte de mon fils, j'ai dû aller en laboratoire faire mes prises de sang mensuelles (tu vois desquelles je veux parler, prévention de la toxoplasmose !).

Le PP gère aussi le stock et les périmés et passe les commandes aux fournisseurs. Il gère aussi les non conformités à réception des commandes et règle, avec l'aide des agents administratifs, les contentieux.

Plus l'établissement de santé est grand, plus il y a de PP tu t'en doutes et chacun a des missions particulières (un à la dispensation aux services, un à la gestion des stocks, un aux achats, un aux non conformités, etc).

Le pôle des médicaments

médicaments

Crédit photo : (creative commons) : Pexels

Les préparateurs en pharmacie hospitalière travaillant sur le pôle des médicaments ont sensiblement les mêmes missions ; dispensation aux services, gestion des stocks et périmés, commandes aux fournisseurs.

Ils gèrent aussi les produits toxiques et produits stupéfiants, ayant des statuts bien particuliers (médicaments dérivés du sang, morphiniques, traitement de substitution aux drogues, etc). Personnellement, cet aspect là du travail, je le trouve assez complexe et stressant. La responsabilité est grande. Heureusement, le préparateur n'est jamais seul et peut solliciter l'aide d'un pharmacien si besoin. Il y a d'ailleurs toujours un double contrôle effectué sur ces dispensations particulières.

Dans les grands hôpitaux, des PP se chargent des reconstitutions des chimiothérapies ou des préparations des poches de solutés. Grosse pression, attention à ne pas se tromper dans les calculs des doses ! Ici aussi, il y a toujours une phase de vérification, de contrôle par un collègue, avant toute délivrance dans le service utilisateur.

Sur le pôle des médicaments, les PP sont ponctuellement en contact avec les patients.  Certains traitements médicaux n'étant délivrés qu'à l'hôpital et non en pharmacie de ville, les patients/usagers doivent venir directement à la PUI, dans une zone dédiée, récupérer leurs médicaments, où un préparateur les prend alors en charge. On appelle cela la rétrocession.

Voilà mon petit tour d'horizon de la pharmacie en hôpital est terminé.

 

Ps : le préparateur en pharmacie peut aussi exercer dans l'industrie pharmaceutique et travailler au sein d'une équipe d'opérateurs techniques. Comme c'est loin d'être le milieu le plus fréquent (moins de 3% des PP travaillent dans l'industrie) et que je ne connais pas du tout, je ne t'en parlerai pas.

Et toi, tu as déjà travaillé dans la PUI d'un hôpital ? Est-ce que ce métier pourrait t'intéresser ?

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16 Comments

  • Lil’Ma

    24 octobre 2018

    Article très intéressant, ce métier est assez méconnu c’est vrai ou du moins « « obscure » pour beaucoup d’entre nous:). J’imagine bien la responsabilité lors de chaque préparation de commande. Je me demandais aussi quelles qualités essentielles devaient on avoir pour ce métier? Quelles sont les types d’evolurions possible quand on se lance dans cette voie la?

    • Mme Grognote

      25 octobre 2018

      Merci c’est gentil.
      Pour ma part les qualités essentielles sont la capacité à savoir écouter et comprendre une demande. Être organisé. Curieux aussi (à quoi sert tel ou tel traitement ou dispositif). Enfin être consciencieux (ne jamais perdre de vue que nous sommes le maillon d’une chaîne au bout de laquelle il y a un patient).
      Pour répondre à ta question sur les possibilités d’évolution, celle qui me vient en tête est la formation de cadre de santé, afin d’évoluer vers une fonction d’encadrement. Il y a peut être d’autres évolutions possibles mais je ne les connais pas.

  • Madame Colombe

    24 octobre 2018

    Je vous félicite pour cet article très clair et très intéressant, qui apporte un éclairage sur une fonction méconnue.
    J’avais beaucoup aimé votre premier article. C’est très bien d’évoquer le quotidien d’une officine. Pour ma part, je suis très satisfaite de la mienne, une pharmacie de quartier où je vais d’ailleurs bientôt me faire vacciner.
    Je vais terminer avec une petite question: pour évoluer dans une PUI , avez-vous dû passer un examen supplémentaire, ou bien cette option fait-elle partie de votre cursus initial?

    • Mme Grognote

      25 octobre 2018

      Merci beaucoup j’apprécie.
      Ça fait plaisir de lire que votre officine vous satisfait et que vous avez confiance en les professionnels qui vous servent.
      Pour répondre à votre question, un préparateur peut travailler en milieu hospitalier en ayant « seulement » son BP de Préparateur en pharmacie. Il peut même y être embauché en cdi. Mais à terme, il sera invité à passer le diplôme de Préparateur hospitalier pour être PPH. Puisqu’il est logique qu’à l’hôpital ce soit des préparateurs hospitaliers qui travaillent. D’ailleurs les pharmaciens sont des Pharmaciens hospitaliers ?.
      Moi je n ai pas le diplôme de PPH mais je ne suis pas embauchée, je suis contractuelle, sur un poste en remplacement. Si je souhaite faire carrière en milieu hospitalier et espérer une titularisation un jour je devrais passer le diplôme de PPH. Soit en allant à l’école pendant un an soit en présentant un dossier de VAE (validation des acquis de l’expérience). Voilà ?

  • Christelle

    25 octobre 2018

    Très bon article.
    Il manque juste la reconstitution des chimiothérapies de mon point de vue

    • Mme Grognote

      25 octobre 2018

      Merci. Si si j’en parle, 3ème paragraphe en dessous de la photo des blisters de medicaments ?. Mais je ne rentre pas dans les détails sinon l’article serait trop long et en plus personnellement je ne connais pas cet aspect du métier, donc je ne peux pas vraiment en parler.

  • Enya

    25 octobre 2018

    Très bon article mais qui ne met pas suffisamment en avant la partie technique du métier en PUI ! Chimiothérapie mais aussi pharmacotechnie, nutrition parentérale et radiopharmacie !
    Sans oublier certains secteurs plus spécifiques comme les essais cliniques, les postes intégrés dans les unités de soins et les blocs opératoires, l’HAD…
    Bref une grande variété de postes qui permet de ne pas s’ennuyer ! Bon évidemment pour avoir accès à tout ça il vaut mieux travailler en CHU !

    Pour répondre un peu aux autre commentaires, il y a une année de formation supplémentaire accessible sur concours, qui permet d’obtenir le diplôme de préparateur en pharmacie hospitalière. On ne peut pas devenir titulaire de la fonction publique sans ce diplôme. On peut par la suite évoluer en devenant cadre de santé.

    Pour les qualités je dirais de la rigueur, savoir être autonome tout en demandant de l’aide quand c’est nécessaire, savoir remettre en question ses pratiques, et surtout apprécier le travail en équipe !

    • Mme Grognote

      4 juin 2019

      Merci Enya pour toutes ces précisions. Bien sûr je n’ai fais que balayer les missions du préparateur en pharmacie à l’hôpital. Moi même d’ailleurs je n’ai pas eu l’occasion de découvrir toutes ces missions. Mais c’est un métier riche !

  • Sandrine

    24 novembre 2018

    Désolé pour le retard je suis normalement une lectrice assidue de SNT mais là j’ai 1 mois de retard… bref j’avais promis de venir commenter mieux vaut tard que jamais! J’ai beaucoup aimé ton article comme le premier! On sent bien dans ton écriture que tu aimes ton métier! Je comprends que tu n’ai pas trop parlé des chimios, prép, essais clinique… tu aurais perdu les néophytes et tu peux leur répondre en commentaire ^^ dans mon CH nous sommes en Dispensation Journalière Informatisée Nominative (DJIN pour les intimes) pour 500 de nos lit MCO via un automate de dispensation ca chamboule pas mal le métier de PPH nous avons également des armoires sécurisées. Je me demande si tu es polyvalente ou si tu travailles dans un secteur? Ici nous sommes sectorisés et je suis pharmacien mi-temps médicaments et mi-temps pharmacotechnie (prep non stérile et nutrition parentérale je fais pas de chimio). J’espère que tu arriveras à faire carrière dans ce domaine si c’est ce que tu souhaites! Bonne continuation!

    • Mme Grognote

      4 juin 2019

      Bonjour Sandrine !! Olala si toi tu t’excuse d’avoir un mois de retard alors qu’est ce que je devrais dire ?! Auto-flagellation en cours…. !!!!
      Je n’ai pas eu d’email m’informant qu’il y avait de nouveaux commentaires sur mon article, snif, du coup je constate aujourd’hui qu’il y en plusieurs, zut !
      Merci beaucoup pour ton retour.
      Oui j’aime mon métier, surtout en CH (bientôt 2 ans que j’y suis) mais je déplore les conditions dans lesquelles nous l’exerçons qui se dégradent (à l’image de la dégradation des conditions pour tous les professionnels de santé, au niveau national…).
      Je suis au secteur DMS-DMSI. Nous approvisionnons tout le CHU. Et je suis polyvalente ; je navigue entre le poste de la dispensation aux services, le poste de la gestion des stock, le poste des missions transversales (réception d’échantillons, gestion des traitement par pression négative TPN, gestion des non conformités à réception…). Géographiquement parlant, le service de la pharmacie DMS est délocalisée par rapport aux services de soin du CHU (carrément à l’autre coté de la ville) donc nous ne sommes pas polyvalent médicaments-dms. La pharmacie médicaments (et solutés) se trouve quant à elle dans les mêmes bâtiments que les services de soin (c’est un CHU immense). Avant d’être au CHU, j’ai été au CH d’une plus petite ville, j’ai fais le secteur des DMS et des médicaments, j’étais polyvalente sur les 2 secteurs.Car la pharmacie était petite et nous étions médicaments et dms dans le même bâtiment. Mais là bas nous n’étions pas en DJIN).
      Merci beaucoup pour tes encouragements, oui j’aimerai rester à l’hôpital et être pph. J’envisage de faire une VAE :-). Bonne continuation à toi aussi

  • Moreau

    28 février 2019

    Bonsoir

    Peut être que j’arrive un peu tard dans ce sujet mais je suis actuellement en première année de bp préparateur en pharmacie et je souhaite me diriger une fois mon diplôme obtenu vers le milieu hospitalier .
    Doit on réellement posséder le diplôme préparait hospitalier ou peut on exercer sans celui ci ?

    Merci en tout cas pour cet article très complet

    • Mme Grognote

      4 juin 2019

      Bonjour Moreau ! Mille excuse pour ma réponse tardive, comme je dis plus haut, je n’ai pas eu d’email m’informant de nouveaux commentaires sur mon article, snif.
      Alors tu peux tout à fait exercer sans avoir obtenu l’année hospitalière. Moi même je ne suis pas PPH, mais ça fait bientôt 2 ans que je travaille au sein de la PUI d’un grand CHU.
      En revanche, sans être titulaire de l’année hospitalière tu ne pourras pas prétendre à une titularisation, tu resteras contractuelle, et si une personne se présente pour un poste et qu’elle est PPH, elle pourra te prendre ta place !

  • Amelie

    12 mai 2019

    Bonjour, merci pour votre article, je travaille également en Pui au chu, et je passe des entretiens pour l’année hospitalière pour devenir PPH ! Au cas où ceux ci ne seraient pas concluant j’aimerai passer par la validation des acquis mais je ne sais pas du tout comment ça se passe ? Pouvez vous m’éclairer ! Merci ?

    • Mme Grognote

      4 juin 2019

      Bonjour Amélie !
      Bonne chance pour tes entretiens ! As tu eu des réponses positives depuis ton commentaire ?
      Je me suis moi même renseignée sur la VAE, je suis allée voir un conseiller à Pôle Emploi qui gère cela. Pour l’instant j’ai mis le projet en standby mais j’y pense, peut être l’année prochaine.
      Il y a 8 modules à valider (de mémoire). Il y a un dossier à réaliser (présenter des situations vécues pour chaque module), ensuite il y a un oral. Renseigne toi auprès du centre de formation le plus proche de chez toi (CFPPH).
      Bonne chance !

  • Laetitia

    3 juin 2019

    Bonjour,
    Merci pour tes 2 articles qui m’ont plus qu’aiguillé dans mes choix à faire ce métier.
    J’aurais malgré tout une question.
    Quels sont les conditions de travail?(Rythme,horaires…)
    Merci pour ta réponse ?

    • Mme Grognote

      1 juin 2020

      Bonjour Laetitia !
      Milles excuses pour cette réponse qui arrive presque un an après ton commentaire, je n’en prends connaissance que maintenant.
      Peut-être que depuis tu t’es lancée dans ce métier ? Si c’est le cas, tu n’as plus besoin de réponse à ta question !
      Le rythme et les horaires sont assez différents si l’on parle de la pharmacie d’officine ou bien de la pharmacie hospitalière. Le rythme en officine je dirai que cela dépend de la taille de l’établissement, de la fréquentation (nombre de clients par jour), s’il y a une grosse équipe ou non, etc. Les horaires sont plus confortables en hospitalier. En officine, la plage horaire est plutôt large ; entre 8h00 et 9h00 le matin et jusqu’à 19h00 ou 20h00 le soir avec coupure du temps de midi. Mais là aussi cela dépend de l’officine, de ses horaires d’ouverture et de la répartition des plages de travail entre l’équipe.
      En hospitalier, souvent, tu fais journée continue mais tu finis plus tôt.
      Chacun y voit des avantages et des inconvénients.
      En officine, on travaille fréquemment le samedi (matin ou journée) alors qu’en hospitalier les samedis fonctionnent souvent en garde, donc répartis entre les préparateurs, donc on peut être amené à n’en faire que quelques uns dans l’année.
      Vraiment, tout dépend du lieu où on exerce et de son organisation

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