Mon voyage autour du monde – partie 11 : le Laos

Laos

En du Sud-Est, le pays le plus pauvre, c'est le Laos. Ancienne colonie française, les vestiges du passage des Français sont très visibles dans la capitale, qui prend par endroits des airs de ville française.

Nous nous sommes tranquillement remis de notre intoxication alimentaire à Vientiane. D'ailleurs, le seul hôpital du Laos est à la capitale. Imagine un peu le souci que ça doit être pour un Laotien, lorsqu'il a un vrai pépin de santé !

Vientiane Laos

Sortis de la capitale, c'est la campagne qui domine, au Laos. Pas de train, et des routes cabossées, avec seulement quelques unes qui ne sont pas trop mal.

On voit la richesse d'un pays à la qualité de ses routes. Eh oui, l'entretien de la chaussée coûte extrêmement cher ! Et comme les Laotiens ne voyagent pas beaucoup, l'État garde l'argent pour des choses plus essentielles. Il y en a si peu, de l'argent.

Les Laotiens vivent dans la quiétude du temps qui s'écoule lentement. La modernité est loin de chez eux, même si, dans les campagnes, la parabole est bien présente pour capter la télévision thaïlandaise et ses émissions variées.

rizières

Laos

Vang Vieng Laos

Laos

Nous avons passé Noël et le Jour de l'An au Laos, à Luang Prabang, la ville la plus touristique du pays. Touristique, mais tout est relatif, hein : ce n'est pas le Mont-Saint-Michel en plein mois d'août. Disons qu'il y a beaucoup d'étrangers dans cette ville. D'ailleurs, les Laotiens avaient mis quelques guirlandes pour nous rappeler que c'était Noël, même s'ils ne le fêtent pas.

Nous avons profité du fait que c'était une ancienne colonie française pour dîner français le soir de Noël (après neuf mois de , parfois, on a juste envie de retrouver sa cuisine traditionnelle…). Les Laotiens savent aussi très bien faire les croissants ! Miam !

Le sud du pays nous a fait découvrir le plateau des Bolovens, où les cultures de thé et de café remplacent le riz, qui ne pousse pas à cet endroit. Moments sympathiques lors de quelques stops dans des villages à la culture animiste. Certains de ces villages ont à peine l'électricité.

Village Laos

Une fois de plus, nous nous questionnons sur notre voyage, sur l'absurdité de la répartition des richesses et sur nos modes de vie occidentaux. Nous avons réfléchi aux notions de « voyageur » et de « touriste » (je laisse Claire Gezillig te parler d'expatriation et d'immigration !).

Le voyageur se dit différent du touriste, parce qu'attention, le voyageur n'est pas en vacances, non ! Lui, il prend son temps, il préfère passer deux mois dans une petite région perdue de Mongolie et n'utilise que les transports locaux pour être « en contact avec les populations locales », avec les « vrais gens ».

Il déteste se retrouver dans une ville dite « touristique ». Tu sais, ces villes splendides, reconnues mondialement, où tout le monde rêve d'aller un jour ? Lui, il a déjà vu ça il y a vingt ans ! À l'époque, c'était mieux parce qu'il n'y avait personne. Maintenant, ce n'est plus « authentique ».

Laos incontournable

Le voyageur est donc à la recherche d'authenticité, chose qu'il ne peut trouver qu'à travers des treks (des longues marches, quoi, mais le mot anglais fait beaucoup plus baroudeur !) dans la montagne, toujours dans l'idée d'aller à la rencontre des minorités ethniques.

Laos

Imagine donc : dans les pays d'Asie, ou même en Amérique du Sud, les voyageurs se déplacent pour rencontrer les minorités ethniques d'un pays !

Il faudrait vraiment parler de ça au Président de la France, il y a un filon à exploiter chez nous : organisons des treks pour que les voyageurs puissent aller voir comment vivent nos minorités ethniques, notamment dans les tours et les barres d'immeubles ! Ils pourraient s'offusquer de la vétusté des lieux, être intrigués par les coutumes locales ou encore photographier les petits enfants si mignons à courir partout devant les immeubles le soir. Le treizième arrondissement de Paris deviendrait un haut lieu du trekking pour quiconque souhaiterait découvrir la communauté asiatique vivant en France.

Nous, les voyageurs, on se ressemble tous, quel que soit notre look, quelle que soit notre attitude. Et remplacer le mot « touriste » par « voyageur » n'y changera rien. Nous sommes des touristes, où que nous allions. Même si nous posons nos valises deux mois quelque part, nous restons des touristes.

Il faut remettre les choses à leur place, et je crois que cette espèce de snobisme qui s'installe dans le monde des voyageurs est aussi terrible que le snobisme que l'on rencontre dans notre vie de tous les jours, celui-là même que, bien souvent, ces voyageurs cherchent à fuir.

Indéniablement, où que nous soyons, nous restons les mêmes et nos comportements reproduisent à l'identique ce que nous aurions fait chez nous. On n'échappe pas à son patrimoine culturel, c'est quelque chose de très fortement ancré en nous. On ne s'en rend compte qu'une fois qu'on se trouve longtemps loin de chez soi.

Bref, pour conclure sur le Laos, c'est un super pays également, calme et agréable à vivre. J'imagine que les choses ont dû s'améliorer pour la population depuis notre bref passage. Je l'espère, en tout cas.

Laos

Cascade Laos

Toutes photos : Photos personnelles

Budget (en 2011)

900€ pour deux personnes, sur vingt jours, en mode routard (on s'est un peu lâchés pour Noël et le Jour de l'An, avec des hôtels plus chers), sans les billets d'avion.

Et toi ? Tu as visité le Laos ? As-tu été touchée par la pauvreté de ce pays ? Fais-tu une différence entre voyageur et touriste ? Viens donner ton avis !

Toi aussi, tu veux partager un récit de voyage ? C'est par ici !

Relatetd Post

9 Comments

  • Claire Gezillig

    17 décembre 2015

    Je suis flattée d’être citée en introduction d’une réflexion super bien construite et intelligente…

    Dans le monde des voyageurs / touristes, y a aussi une compétition de celui qui a vu le plus / fait les choses les plus spéciales, on est un peu tous tenté de faire des listes… Comme si on pouvait vraiment cocher des villes, des pays sur la carte…Comme si retourner quelque part n’avait pas de valeur (« j’ai déjà vu ça »), comme si tout ce qui comptait était de pouvoir dire « j’ai fait ça et ça ». C’est intéressant de se demander pourquoi nous voyageons et quelle part a le côté « je pourrai me la péter après » dedans. Merci de me permettre encore d’y réfléchir 😉

    Et sinon, ton article donne vraiment envie de découvrir le Laos 🙂

    • MlleMora

      17 décembre 2015

      Merci !
      Ces réflexions sont apparues de plus en plus fortes au fil de notre voyage en fonction de nos rencontres, et aussi en allant dans des pays vraiment pauvres, ça questionne beaucoup…
      Oui, le Laos est un très beau pays avec une culture très intéressante à découvrir… mais comme tous les pays finalement !

  • Raphaelle

    17 décembre 2015

    Très belle réflexion! Ah le « buisness de l’authenticité » qui se développe aux quatres coins du monde.. Il semblerait qu’il y ait beaucoup de « faux gens » dans le monde, pour qu’on soit obligé de faire des efforts pour en voir des vrais 😉 ahah

    • MlleMora

      17 décembre 2015

      Oui c’est exactement ça ! Pas mal du tout cette expression « business de l’authenticité » pour exprimer mon ressenti !

  • Globetrotteuse

    17 décembre 2015

    le grand questionnement du touriste vs LE voyageur … dans le fond je suis d’accord avec toi, nous sommmes tous des touristes peu importe ce que l’on visite ou comment on visite, dès lors que l’on va dans un autre pays au titre personnel pour des vacances je considère ca comme du tourisme. Par contre je pense qu’on peut faire une différence non pas entre touriste et voyageur, mais entre tourisme de masse (on visite pour visiter juste histoire de se la peter et de ramener des photos sans prêter une seconde d’attention à la culture et a la population locale) et tourisme eco-responsable (ce grand mot à la mode, qui je pense est assez auto-explicite). Je considère qu’il est tout à fait possible d’aller visiter une ville sans pour autant tomber dans le tourisme de masse, mais que l’inverse est aussi possible… tu parles du trekking, ca fait en effet très bobo-écolo comme ça mais au final s’en est devenu tellement à la mode que maintenant on y retrouve tout type de touristes… ce n’est pas parce que ca s’appelle trekking que les gens sont respectueux de la nature ou des coutumes/populations locales… bref je pourrait en faire un article aussi 😉

    • MlleMora

      17 décembre 2015

      Oui, effectivement tous les termes sont repris à toutes les sauces, et c’est difficile de démêler tout ça.
      Je serai bien curieuse de lire un article sur ça également, c’est intéressant d’échanger les points de vues !

  • Sandrine

    17 décembre 2015

    Moi ce qui me frappe surtout c’est que tous ces « voyageurs » ( moi y compris) font finalement exactement les mêmes circuits… J’ai fait un tour de 6 mois en Asie du Sud en 2014 et j’ai visité les mêmes endroits que toi dans les pays où je suis également allée… Idem pour mon collègue qui avait également fait un tour de 6mois qques mois avant moi, il s’est avéré qu’on s’était succédés dans nos îles perdues du bout du monde ( île de Kanawa par exemple au large de Flores en Indonesie, ou les îles Togian, à Sulawesi en Indonesie). Et pendant le voyage on croisait très fréquemment les mêmes têtes de voyageurs qui faisait un circuit très similaire au nôtre…

    • Sandrine

      17 décembre 2015

      Qui faisaiENT, pardon…

    • MlleMora

      19 décembre 2015

      Oui, on va tous aux mêmes endroits, même quand on pense qu’on est dans un endroit paumé, y a toujours un autre touriste 🙂 A partir du moment où c’est un peu accessible et joli, on s’y retrouve tous !
      Les endroits où on n’a pas trouvé de touristes pendant notre tour du monde, ont été de grands moments de solitude, car soudainement la barrière de la langue était énorme puisque les locaux ne parlaient pas du tout anglais…

Your email address will not be published. Required fields are marked *

13 − quatre =