Nos rêves d’enfant

Quand j’étais petite, je voulais être chef des caissières, parce que je pensais que la chef des caissières récupérait tout l’argent à la fin de la journée, et du coup, elle était très riche et pouvait faire tout ce qu’elle voulait.

Bon, j’ai vite compris mon erreur. J’ai ensuite voulu être médecin, pour soigner les gens, mais on m’a dit qu’il fallait aimer les mathématiques, et arrivée au collège, j’ai vite compris que c’était pas mon truc.

d'enfant

Crédit photo : Quinn Dombrowski

Après, je me suis dit qu’avocate, c’était super, pour défendre la veuve et l’orphelin (vois comme mes rêves étaient biaisés…), mais je ne me voyais absolument pas plaider devant du monde, timide que j’étais.

Comme je faisais du théâtre depuis nombreuses années, et qu’on se plaisait à me dire que j’étais douée pour ça, j’ai décidé d’orienter mes études vers les arts du spectacle, et de prendre des cours à Paris (Cours Simon, parce que moins bling bling que les cours Florent) dans l’espoir de devenir comédienne un jour. Le monde du spectacle, rempli d’amis et de faux-amis m’a quelque peu dégoutée, et même si ça se passait bien pour moi, j’ai préféré bifurquer vers autre chose.

Je n’allais pas devenir comédienne, mais je me suis dit que comme j’aimais beaucoup écrire, et que clairement, devenir écrivain était un rêve bien trop fou (c’était mon souhait numéro 1), je me suis orientée vers le journalisme. Bah oui, ils écrivent ces gens-là. Mais comme je croyais que le journalisme, c’était essentiellement écrire des articles politiques dans Le Monde, j’ai lâché l’affaire !

Étant donné que j’aime beaucoup lire et que j’avais une licence d’histoire, je me suis dit que bibliothécaire, ce serait parfait comme métier pour moi. Je me suis plongée dans les révisions pour passer le concours, découvrir le monde des bibliothèques et les quelques milliers de candidats le jour du concours, tous bien au fait du milieu. Je n’ai pas eu le concours, j’aurai pu le repasser, mais a priori, le rêve ne devait pas être assez fort !

Et puis, j’ai arrêté de rêver.

Je suis devenue adulte, je me suis dit qu’il me fallait un vrai boulot, qui me permette de vivre. Alors j’ai repris les études, j’ai fait un master en ressources humaines. Parce qu’aucun métier ne me faisait plus rêver, et que c’était le seul métier qui permettait de connaître tous les autres.

Aujourd’hui, je travaille dans un service RH dans la fonction publique, je gère les carrières des agents.

Et ça me plait, en réalité.

Certes, ce n’était pas un rêve d’enfant, et j’ignore si j’aurai envie de faire ça pendant toute ma carrière.

J’ai longtemps eu le sentiment d’avoir abandonné mes rêves d’enfant, de les avoir laissé filer au profit d’une vie plus sécurisante pour moi.

La vérité, c’est que mes rêves ont évolué avec moi. Et c’est amusant de regarder en arrière, le chemin parcouru. Pas de regret, non, parce que j’ai laissé une chance à chacun de mes rêves d’éclore et d’aller s’échouer gentiment contre mes contradictions.

J’ai bien sûr d’autres rêves, des rêves d’adultes, forgés par mon expérience. Ils sont peut-être un peu moins naïfs, un peu moins fous (quoique souhaiter faire le tour du monde avec ses 3 enfants, ça me parait parfois un peu fou), mais ils sont aussi un peu plus réalisables, atteignables.

C’est une bonne chose, aussi, d’être adulte, finalement.

 

Et toi, quels étaient tes rêves d’enfance ? Les as-tu réalisés ou les as-tu modifiés en cours de route ?

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18 Comments

  • Doupiou

    21 septembre 2018

    Comme je me reconnais dans ton article ! Petite je voulais être chauffeur routier ! Puis ma passion envers les animaux m’a fait rêvé de devenir vétérinaire, j’ai d’ailleurs eu l’occasion de faire un stage dans une clinique et c’était génial, mais il fallait être bons en math, tout mon opposé alors j’ai abandonné.
    Ensuite je me suis orientée au gré du vent vers un BAC L option langues vivantes, un DEUG de communication (de la grosse m—e) et j’ai fais une licence pro dans la fonction publique. Je suis fonctionnaire depuis plus de 8 ans maintenant, catégorie B et j’adore mon métier.
    Si on m’avait il y a dix ans en arrière que j’allais entrer dans la fonction publique j’aurais bien rigolé ! Je ne savais même pas la pluralité des métiers qu’il pouvait y avoir !

    Au-delà de ça, ton article m’interpelle sur des interrogations que j’ai régulièrement avec mes neveux de douze et seize ans : la question de l’orientation. Je trouve ça très rude qu’au collège on nous demande vers quoi on aimerait s’orienter alors qu’on ne connaît pas la moitié des métiers existants. Et au lycée je n’ai vu qu’une fois la conseillère d’orientation qui m’a dit devenir esthéticienne parce que je savais bien me maquiller… bref ….
    A quand le plus de stages possibles dès le collège ? A quand une valorisation plus importante des parcours professionnels (du BAC PRO au Master en alternance) ?

  • Rigel

    21 septembre 2018

    Quand j’étais petite, je voulais être spationaute. Il n’y a pas encore l’école des spationaute donc j’ai fait des études scientifiques. Comme je suis toujours petite, je ne perd pas espoir et je garde dans un coin de ma tête la date de laprochaine session de recrutement. Sait-on jamais ! Si je ne tente pas, j’aurai des regrets 🙂 En attendant, job alimentaire pas trop passionnant mais il y a -heureusement- plein de moyens de s’épanouir autrement

  • Bérénice

    21 septembre 2018

    AHhhhhh …
    que cet article est bien !
    J’essaie souvent de rassurer les jeunes qui ne savent pas encore vraiment ce qu’ils veulent faire… ou qui échouent … Vous ne savez pas le quart du dixième des métiers qui existent ! Et puis, comme le dit Rigel, avoir un job alimentaire ne doit amener personne à se rabaisser… il y a d’autres moyens de s’épanouir !

    Petit on connait peu de métiers, donc beaucoup répondront docteur, maitresse d’école, vétérinaire, charpentier, ou barman… tu imagines bien le gamin de 9 ans dire qu’il voudrait être technicien qualité dans les biotechnologies ou Coordinateur SPS dans les travaux publics !!!

    Nos parcours de vie, la maturité venant avec le temps, on découvre des nouvelles perspectives personnelles et professionnelles, quand parfois d’autres se ferment…

    Mais clairement, à mon époque les conseillers d’orientation n’étaient pas au top… Après on ne peut pas leur en vouloir… comment imaginer la petite blonde avec des mèches de cheveux bleus, un peu timide… qui finirait à guider les réunions de chantier dans les travaux publics !

    Je serais curieuse de connaitre le travail des conseillers d’orientation actuellement ?
    de quels outils disposent-ils ? entre perspectives d’études et professionnelles, quel est leur niveau de pertinence sur le contexte actuel ?

    Personnellement, dans mon domaine, je suis toujours surprise de la méconnaissance des élèves et des a priori qu’ils en ont ! Donc quand je vais intervenir dans des écoles et lycées ou des forums étudiants de tous niveaux, je communique un maximum !

  • Pippa

    21 septembre 2018

    Quel bel article ! Mon premier rêve « pro » d’enfant était d’être toiletteuse pour chiens. J’avais même le salon de toilettage Barbie. Mais mes parents et professeurs m’en ont un peu dissuadé, et maintenant à l’âge adulte, je réalise que ce genre de salon s’occupe essentiellement de bichons, caniches et yorkshires…alors que je suis plutôt branchée Amstaff 🙂

    Ado, je me suis dit que j’aimerais bien vendre des glaces, mais c’est un boulot saisonnier et en Belgique, la météo est parfois pas fofolle, même l’été. Donc bon…

    Aujourd’hui, j’ai un chouette job et il ne m’aura fallu que 3 ans pour le trouver donc je suis plutôt satisfaite et je continue de développer mes rêves de voyages, plutôt que professionnels. 😉

  • Madame Givrée

    21 septembre 2018

    En ce qui me concerne, j’ai la chance de faire le métier que j’ai toujours voulu faire et qui est une passion pour moi mais je connais beaucoup de personnes qui ont un parcours similaire au tien.
    Moi, c’est plutôt côté voyages et expériences de vie que ça ne s’est pas vraiment passé comme je le voulais. J’aurais aimé aller en Australie (je le ferai sûrement un jour mais pour l’instant c’est un rêve inaccompli), je me voyais bien en baroudeuse avec un sac à dos, toujours partie, et ma vie est beaucoup plus posée que je l’imaginais.
    L’infertilité joue un grand rôle là-dedans : difficile de se projeter plusieurs mois à l’avance dans des vacances au bout du monde quand tu es toujours soumise à la prochaine échéance, au prochain rendez-vous pour poser un diagnostic ou dans l’attente de « la suite », ou encore dans l’espoir que « ça marche un jour ».

  • Maye

    21 septembre 2018

    Mon mari voulais faire de l’astronomie ou être paléontologue depuis toujours. Aujourd’hui il est chercheur en astrophysique et je l’envie tellement ! Son chemin tout tracé, ses questionnements inexistants et le boulot qui lui plaît … Alors que moi a 28 piges je suis toujours la gamine devant sont conseiller d’orientation qui ne sais pas quoi faire de sa vie et qui choisi quelques choses avec les livres, parce que « euuuh… J’aime lire ? ». Je n’ai jamais eu d’ambition et je ne sais pas quoi faire de moi.

  • Chacha D'avril

    21 septembre 2018

    Ah les rêves d’enfant…
    Petite, je voulais être maîtresse puis éditrice pour lire plein de livres. Ado, je voulais être sage-femme, je me suis lancée dans des études scientifiques. J’ai galéré et je suis partie dans des études littéraires, sans but.
    Je suis officiellement documentaliste sans emploi. J’aime mon métier mais je suis prête aujourd’hui à trouver un emploi alimentaire.
    J’ai toujours des rêves mais ils sont plus personnels que professionnels : voyages, réalisations artistiques,…

  • Madame Colombe

    21 septembre 2018

    Merci pour cet article.
    Petite, après avoir envisagé d’être vétérinaire pour soigner les lions de la brousse, journaliste puis détective privé, je le suis heurtée au principe de réalité. Ma vie professionnelle ne ressemble pas à celle que j’imaginais et j’ai toujours manque d’ambition. En revanche, côté vie privée, tout s’est déroulé ( pour l’instant) comme je le souhaitais. Je suis malgré tout satisfaite de ma vie professionnelle qui me permet d’exercer plusieurs métiers en un, polyvalence oblige. Et mes rêves d’adulte ont remplacé mes rêves d’enfant.

  • Madame Fleur

    21 septembre 2018

    Quand j’etais petite je voulais être infirmière à domicile, mais je suis un peu trop sensible à la douleur des gens du coup je trouvais que c’était plutôt une mauvaise idée. J’ai voulu être professeur des écoles, j’ai même commencé la préparation et je me suis rendue compte que ce n’etait pas pour moi. J’ai donc continué jusqu’au doctorat où vraiment je m’eclatais et puis j’ai trouvé un boulot sympa au début mais qui s’est un peu transformé en cauchemar. Néanmoins il m’a permis de trouver le boulot dans lequel je suis et qui me plaît beaucoup. Ce boulot qui me donne des perspectives de reprise d’etude dans quelques années pour faire des choses nouvelles et apprendre. Des fois je regrette la recherche et surtout les manips, mais en fait je fais plein d’autres trucs manuels pour le plaisir et ça compense pas mal en fait ?

  • Emilie

    21 septembre 2018

    Mon rêve d’enfant était de devenir adulte ☺ dès l’âge de 3 ans.
    Je peux donc dire que je l’ai réalisé !
    A 17 ans j’ai trouvé ma voie pour les études. Une révélation pour la logistique si peu connue à l’époque. 25 ans plus tard aucun regret je fais toujours ce que j’aime.
    Je rêvais de me marier je l’ai fait.
    Je ne voulais pas d’enfant et puis j’en ai eu un et c’est la plus extraordinaire surprise de ma vie.

  • Mrs Tabitha Twitchit

    21 septembre 2018

    Je me suis beaucoup retrouvée dans cet article, et dans le commentaire de Chacha aussi 🙂 Comme elle j’ai voulu être sage-femme (pendant plus de 10 ans quand même !), mais quand mes ambitions scientifiques ont tourné court, je me suis orientée vers des études littéraires, sans but. Et finalement je fais donc le même métier que toi 😉 Ce n’est pas non plus un rêve d’enfant, et clairement pas le métier le plus fun que j’ai exercé, mais je crois qu’à un moment il est plus intéressant de travailler pour vivre que le contraire. Avoir du temps avec mes enfants le soir, mes weekends, pas mal de vacances, un salaire qui permet de vivre confortablement… Je crois que ça vaut la concession de ne faire rêver personne en décrivant mon poste 🙂

  • Leaureine

    21 septembre 2018

    Petite, je rêvais d’être danseuse étoile ou Princesse. Et puis je suis devenue plantureuse et le Prince William l’ préféré une autre… alors j’ai voulu être commissaire priseur. Puis médecin légiste. Puis médecin tout court (les parents m’en ont dissuadée et je le regrette). Puis avocate. Puis assistante sociale,métier que j’exerce aujourd’hui.
    Même si j’aime mon métier, je rêve toujours. Du jour où j’ouvrirai un hôtel. Du jour où je me reconvertirai pour devenir CPE. Du jour où, ayant repris des études, je deviendrai Juge des Enfants. Du jour où je serai couturière et où je fabriquerai des robes de mariée…
    Eh oui j’ai encore plein d’idées ! Mais une seule vie !

  • Athéna

    22 septembre 2018

    Petite je rêvais d’être une princesse et de vivre dans un camping car (ou un van Volkswagen), et un de mes copains d’école vouait être chômeur.

    Ensuite j’ai grandie et je voulais être kinésithérapeute, mais il fallait beaucoup trop d’étude et ça m’a démotivé.

    Depuis j’ai changé de rêve en ce qui concerne le métier, par contre je veux toujours vivre un jour dans mon camping car…

  • Virg

    22 septembre 2018

    Comme laureine, je rêve encore aujourd’hui d’autres carrière parce que finalement j’aime 2 choses qui sont compatibles avec beaucoup de job : la relation client et apprendre 😉 en plus, je ne suis pas sûre que notre génération soit mono carrière ou mono entreprise comme l’étaient nos parents et je trouve ça hyper enrichissant 🙂

  • Toscane

    22 septembre 2018

    Bon je vais en faire rire plus d’une avec mon rêve de petite fille…
    Quand j’étais petite fille, je voulais devenir… danseuse au Crazy Horse parce que je trouvais leurs seins magnifiques et que je voulais avoir les mêmes… J’avais 4 ans…
    Bref j’ai grandit… J’ai quand même fait de la danse mais vu mon niveau… J’ai abandonné l’idée de devenir danseuse…
    Ensuite j’ai voulu devenir avocate et plaider dans de grandes affaires criminelles…
    Ensuite j’ai voulu être journaliste…
    Et puis maîtresse… C’est cette envie qui m’est resté le plus longtemps.
    Et puis après je ne savais plus. Je voulait juste être heureuse dans une vie de couple avec des enfants… Et puis avoir un travail alimentaire qui permettrait de subvenir à nos besoins…
    Et puis j’ai trouvé mon amoureux, j’ai eu des enfants… Et puis j’ai et envie de revenir à des amours qui avait été tenace… J’ai passé un cap petite enfance, je suis devenue atsem et puis par manque de contrats stables je suis actuellement ass mat. Et je kiffe ça ! Totalement !! J’adore faire des petites activités avec les anfants, chanté des chansons, les câliner et faire des promenades… Enfin plekns de choses !
    Mais quand mon petit sera plus grand, je voudrais passer le concours pour être maîtresse… parce que j adooore ça ! 😉
    L école me manque… Je suis peut être resté une grande enfant 😉

  • MlleMora

    22 septembre 2018

    Ca fait plaisir de lire vos rêves d’enfant ! Effectivement on n’a aucune idée de comment notre vie professionnelle va se dérouler au départ… (c’est pour ça que c’est si difficile de choisir si jeune son orientation…) et même maintenant qu’on n’est plus dans un monde du travail figé, sans doute aurons-nous l’occasion de changer de carrière une ou deux fois, qui sait ?

  • Sarah

    23 septembre 2018

    Petite je voulais être maitresse comme ma maman mais j’ai vite vu les problèmes de cette profession. Puis, vers 10 ans je voulais devenir dessinatrice de livre pour enfants. Mais mes parents m’ont découragés, la voie artistique blablabla… Ensuite je voulais faire un métier ou je puisse parler couramment anglais et dans le domaine de la santé. L’industrie pharmaceutique m’a attiré très tôt vers 14 ans et c’est la voie que j’ai suivi que je ne regrette absolument pas. A côté de ça j’ai quand même une fibre artistique que je mets à profit le weekend et avec la photographie. Finalement j’ai la chance d’avoir réussi à réaliser mes rêves. Je vois que ce n’est pas donné à tout le monde…

  • Jess

    27 septembre 2018

    La dernière fois que j’ai pris le train, deux jeunes (20ans :)) parlaient des stages qu’elles venaient d’effectuer et listaient ce qu’elles avaient compris et ce qu’elles attendaient maintenant d’un boulot (salaires conséquent, pas de chef, creativité, pas travailler pour une entreprise qui est la pour faire du profit, travailler en equipe tatatata), on les ecoutait en se marrant avec mon mec, elles ont tellement le temps d’encore changer 12 fois de plan 😀

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