J’ai participé à une manif

Je t’expliquais dans cet article que la cause animale me tient énormément à cœur, mais que je suis trop timide pour être militante.

En juin dernier, j’ai eu envie de tester mes limites, notamment celle liée aux troubles agoraphobes.

L’élément déclencheur a été une action pacifique organisée à cinq minutes de chez moi pour protester contre l’acquisition par un zoo d’ours polaires, animaux en péril et dont la vie en captivité sous nos latitudes est une aberration. Cette action était organisée par l’association Wolf Eyes.

Crédits photo : photo personnelle

Sur les page Facebook, j’ai vu que des militants de Belgique et de France prenaient la peine de faire le déplacement, alors pourquoi pas moi, qui n’ai que 10 minutes de trajet ?

Je me suis inscrite au préalable en ligne avec mon compagnon (obligatoire pour participer). Il était indiqué de ne pas prévoir de pancartes, que tout le matériel serait disponible sur place. Ouuuuuf, premier soulagement car les arts créatifs et moi, nous ne sommes pas amis.

Le dimanche matin, je suis un peu tendue au volant, mon compagnon me demande pourquoi j’y vais et l’ai entraîné là-dedans si je ne le sens pas… Merci pour les encouragements, chouchou…

Arrivés sur place, des agents de police font la circulation. Nous garons la voiture où ils nous l’indiquent et rejoignons les autres volontaires.

L’organisateur coche notre nom sur sa liste et nous invite à nous servir dans le stock de pancartes (vraiment bien réalisées). Nous patientons avec les autres participants et je commence à me détendre. La présence de policiers ou pire, de militaires armés dans les gares, me rend dingue. Mais là, ça va, je vis à la campagne et les forces de l’ordre sont plus détendues qu’à Bruxelles et plaisantent même avec nous.

Après avoir attendu que tout le monde soit là (ou presque), l’organisateur nous remercie pour notre présence, explique brièvement le but de l’ASBL et de la cause et explique les consignes de sécurité dans son mégaphone. Nous n’avons pas reçu l’autorisation de manifester près du parc, alors nous allons nous placer le long de la route et tenir nos pancartes afin d’informer les visiteurs qui arrivent en voiture.

Nous nous mettons en route dans le calme et la bonne humeur, escorté par des agents de police. Pas de musique, pas de cri, l’agoraphobe en moi est soulagée.

Crédits photos : photo personnelle.

Nous nous dispersons de chaque coté de la route principale, en file indienne et brandissons nos pancartes. Un petit garçon est même là avec ses parents !

Pendant deux heures, nous regardons les automobilistes passer, certains nous sourient, certains semblent même déchiffrer nos pancartes. Un chauffeur de car nous acclame avec son klaxon. Seul un automobiliste a fait un geste déplacé que je ne décrirais pas ici, mais tu imagines bien lequel…

J’étais un peu triste de ne pas pouvoir aller à la rencontre des visiteurs, afin de discuter avec eux ou bien distribuer des flyers, tout comme la plupart des autres manifestants qui ne savaient pas vraiment à quoi s’attendre.

Mais cette manifestation, calme et pacifique, a été relayée par les médias : un reportage au journal télévisé national et local, de nombreux articles dans les journaux. Et c’est ça le plus important ! Pour l’anecdote, mes parents m’ont découpé la miniature de la une d’un journal national où j’apparaissais avec ma pancarte et mes cheveux gras, et ont ainsi découvert mon compagnon via ce biais – classe comme première présentation, non ? *BLAM*.

Cette petite expérience est bien modeste par rapport aux manifestations musclées se déroulant dans la capitale, mais était une première bonne expérience et m’a donné envie de participer à d’autres actions en faveur du bien-être animal. Qui sait ?

As-tu déjà participer à une manif ou autre action militante ? Partage ton expérience avec nous en commentaire, ça m’intéresse beaucoup !

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5 Comments

  • Nathalie

    16 juillet 2019

    Niveau originalité pour présenter ton compagnon à tes parents, chapeau !

    Je ne suis pas agoraphobe mais la foule m’épuise donc je ne vais manifester que si la cause me touche suffisamment profondément pour dépasser ça (par ex la marche contre les violences faites aux femmes).

  • Virg

    16 juillet 2019

    J’ai participé à de nombreuses manif, à Paris ou en banlieue, quand j’étais ado puis à la vingtaine. Je dois dire que je ne me suis jamais sentie en danger car j’avais pleinement confiance dans les forces de l’ordre et leur discernement. Désormais, je n’ose plus du tout le faire, j’ai l’impression que plus aucune manif n’est possible en France sans violence de part et d’autre. Je me sens flouée de mon droit à manifester. Que ce soit la faute aux « casseurs » Black Block ou policiers, la cause défendue est toujours « violée » et ça m’écoeure profondément.

    • Pippa

      16 juillet 2019

      Chapeau pour avoir manifester à Paris. je suis l’actualité française de loin, mais c’est vrai que le cimat semble s’être biiien dégradé niveau « liberté » :/

  • Sarah

    16 juillet 2019

    J’avoue ne jamais avoir manifesté sauf un 1er mai pour contester le licenciement économique de ma boite. Je juge que pour qu’il y ait une réelle porté il faut que les manifestations soit assez importante en nombre, à quoi bon me déplacer en province pour être avec 15 autres personnes ? Je serais en ville j’ose espérer que je me bougerais plus les fesses car de nombreuses causes me tiennent à cœur. Bravo à toi d’avoir franchi ce pas !

    • Pippa

      17 juillet 2019

      Pour la portée, il y a tout d’abord le nombre, mais aussi la portée médiatique. Nous n’étions pas « nombreux » mais j’ai été impressionnée des retombées médiatiques qui ont été plus que satisfaisante ! 🙂

      Je ne suis pas spécialement « pro manif », j’ai appris qu’on pouvait militer aussi à travers les réseaux sociaux, en partageant un article sur Facebook, tu vas peut-être pousser une personne à s’interroger, etc.

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