Aujourd’hui, j’entre en guerre contre mon hyperphagie

Combattre l'hyperphagie

Les bips de la caisse enregistreuse se succèdent : paquet de chips n°1 « BIIP », paquet de chips n°2 « BIIP », popcorn caramélisé « BIIP », sachet de Schoko-Bons « BIIP », tranches de cheddar « BIIP », tablette de chocolat « BIIP », noix de cajou grillées « BIIP »… Et au milieu de tout ça, un kilo de pommes (« BIIP »), comme un cheveu sur cet infâme brouet de junk food. Les pommes, ma rédemption, mon espoir ou mon hypocrisie, c’est selon.

Nous sommes lundi soir, il est 20h55. Vu le jour, vu l’heure, aucune chance que la caissière croie que je prépare un apéro pour dix personnes. Elle sait que ce que j’achète, je vais m’empresser d’aller l’engloutir, toute seule chez moi, pour cacher ma honte. Évidemment que j’ai honte. Tellement que j’en deviens paranoïaque : n’est-ce pas une lueur de réprobation, voire de dégoût, que j’aperçois dans les coups d’œil furtifs qu’elle me lance ? Vite, fuyons.

J’aimerais pouvoir écrire que cette scène fait partie de mon passé, que cet article relate mon combat victorieux contre l’hyperphagie. Mais non, c’était hier, et cet épisode faisait suite à presque quinze jours consécutifs de scènes identiques (mais pas au même supermarché : je ne voudrais pas laisser soupçonner à la caissière réprobatrice le degré de ma turpitude).

Néanmoins, j’ai l’espoir que cet article soit le premier acte positif vers la guérison. En te prenant, lectrice bienveillante de Sous Notre Toit, pour témoin de ma résolution, j’espère l’affermir, pour ne décevoir ni toi ni moi.

Aujourd’hui, je vais donc te raconter le pire : les crises de « binge eating » (ou « hyperphagie » en bon français, bien que ça ne sonne pas moins barbare), où je mange à en perdre haleine (et pas des brocolis, malheureusement), et mon rapport pathologique à la nourriture. Mais je sais que la guérison est possible, car je l’ai entrevue. À présent, je vais me battre pour l’atteindre et la conserver.

Combattre l'hyperphagie

Crédits photo (creative commons) : PDPics

J’ai toujours eu un rapport à la nourriture assez compliqué. J’ai été une petite fille « gourmande », qui adorait les choses sucrées et grasses. On n’en avait qu’à doses parcimonieuses à la maison, car mes parents étaient des chantres du bien manger, qui cuisinaient tous les jours (nous ne mangions jamais de plats industriels) et qui ont toujours préféré un bon fruit à tout autre dessert.

Du coup, lorsqu’on avait des gâteaux à la maison, impossible pour moi de n’en manger qu’un ou deux : il fallait absolument que je termine le paquet. Et j’ai toujours grignoté énormément entre les repas : je me rappelle que je cachais les emballages de Kiri dans la gouttière, pour que mes parents ne s’aperçoivent pas de la consommation industrielle que j’en faisais… Jusqu’au jour où, la gouttière étant bouchée, il a fallu la démonter, révélant ainsi mon secret. La honte !

À l’époque, les troubles alimentaires compulsifs n’étaient pas aussi bien diagnostiqués et acceptés qu’aujourd’hui. On en faisait une question de « volonté ». Par la volonté, je devais contrôler mon envie de grignoter… Évidemment, ça ne marchait pas trop.

Mais à ce stade, c’était encore gérable, car mes parents choisissaient pour moi le contenu du garde-manger. Manger un kilo de pêches, même d’un coup, ça reste léger, en terme de méfaits sur l’organisme. Mes crises ont réellement débuté lorsque je suis arrivée à Paris, en classe préparatoire.

J’étais dans un foyer de jeunes filles, loin de mes parents, je faisais moi-même mes courses, et j’ai découvert le potentiel réconfortant de la nourriture. Pour simplifier, lorsque je me sentais stressée ou malheureuse, je mangeais, et je mangeais les choses les plus industrielles qui soient, bourrées de gras, de sucre et de sel. J’alternais périodes de crise et périodes de paix alimentaire (si l’on peut dire). Comme en plus, je ne faisais pas de sport, j’ai pris énormément de poids à cette époque (mais je ne saurais pas dire combien exactement, puisque je pratiquais la politique de l’autruche en n’ayant pas de balance).

Ces dernières années, grâce à la découverte du sport en salle, je me suis rendu compte que les crises duraient de moins en moins longtemps, étaient de plus en plus espacées.

J’ai même eu une période de grâce de presque un an en 2015, où non seulement je mangeais sainement, mais je n’avais plus aucun désir de manger mal. Pour couronner le tout, je faisais beaucoup de sport, et ma silhouette s’était affinée. Je me sentais au top de ma confiance en moi.

Mais récemment, suite à une déception amoureuse, j’ai à nouveau basculé. Au début, ça a commencé par des repas normaux en terme de contenu, mais très copieux. Je me sentais coupable, mais je relativisais en me disant que c’étaient des choses saines (de vrais plats, que je cuisinais moi-même).

Et puis, le marasme s’est installé, et les choses ont empiré : plus de cuisine, et retour au régime infernal à base de chips et de chocolat, dans des quantités astronomiques. Prise de poids, peau abîmée par la quantité de graisse ingérée, condition physique déplorable…

Aujourd’hui, je dis STOP. (Tu m’excuseras pour le manque d’originalité du slogan…) Stop à la déprime, stop à la malbouffe, stop à l’inaction. Aujourd’hui, je reprends ma vie et mon alimentation en main. J’espère vraiment tenir le choc des premiers jours de rééquilibrage alimentaire (le sucre et le gras sont excessivement addictifs, donc les premiers jours, tu as la sensation d’être un junkie en plein sevrage) et pouvoir venir te raconter mes progrès dans deux ou trois semaines !

Et toi ? Tu connais le réconfort par le gras et le sucre ? As-tu des relations compliquées avec la nourriture ? Que fais-tu pour t’en sortir ? Viens en parler…

Toi aussi, tu veux témoigner ? C’est par ici !

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38 Comments

  • Aline

    15 mars 2016

    courage à toi … tu vas y arriver !
    Ton témoignage est très courageux, et il me parle énormément ! ( et l’image du junkie est malheureusement vraie … )
    et effectivement, je pense que le sport est une bonne solution ! il faut prendre l’habitude d’évacuer le stress autrement !
    et aussi sortir, s’occuper, être le moins possible seule à la maison, pour ne pas « craquer »… et se faire plaisir aussi ( autrement qu’en mangeant)… en s’achetant un joli vêtement, un bon livre, un vernis à ongles, en allant se faire faire un soin chez l’esthéticienne…
    Reviens nous parler de tes progrès dans quelques temps ( et sache que les progrès ne sont pas linéaires… il y aura peut-être quelques « craquages », mais ils vont devenir de moins en moins nombreux, s’espacer dans le temps … il faut aussi être bienveillante avec toi même et accepter de ne pas être toujours au top !)
    et quant à la caissière, je pense qu’elle voit tellement de choses ( des gens qui achètent de l’alcool, ou qui sont désagréables, ou qui sentent mauvais … ou qui n’ont pas de quoi payer …) qu’elle n’en a rien à faire ! tu es une cliente, tu es aimable, tu paies, pour elle c’est le rêve !

    • Bondocque

      15 mars 2016

      Oui, c’est vrai, qu’il y a un cercle vertueux associé au fait de prendre soin de soi : je ne ressentais plus le besoin de me jeter à corps perdu dans la nourriture lorsque j’avais pris une bonne dose d’endorphines au sport, que j’avais fait un bon spa, ou après un bon fou rire entre copines. C’est un tout en fait, et l’état de ma liste de courses dépend vraiment de mon état d’esprit. So far, je tiens 🙂 !

  • Melle.bjm

    15 mars 2016

    Bonjour ! Merci de ton partage, et surtout, merci de la confiance que tu nous fais en nous prenant pour témoin de cet engagement !
    Je te souhaite vraiment du courage, de la volonté, de la patience, de la persévérance, et aussi de la douceur. N’oublie pas d’être douce avec toi même, de te féliciter pour le moindre pas de fourmis fait !
    Viens nous raconter tout ca bientôt !

    • Bondocque

      15 mars 2016

      Merci infiniment pour votre bienveillance. J’ai rechuté quelques jours après avoir envoyé l’article à SNT, mais depuis presque quinze jours, je tiens !

  • Audrey

    15 mars 2016

    Je connais bien, trop bien même, la nourriture reconfort…j’ai heureusement a chance d’avoir un metabolisme qui ne me fait pas prendre trop de poids, mais la nourriture reste pour moi un remede contre le manque de tendresse, de calins, un coup de mou ou trop de stress.

    Comme le dit Aline, il faudrait se faire plaisir autrement helas la semaine je passe 12h par jour au boulot donc le temps me manque, et ns finances ne me permettent pas de faire d’ecarts. Ma soupape c’est ma jument, que je peux voir que le weekend helas par manque de temps. Mon chien aussi, toujours partant pour une seance calin/bisous.

    J’ai hate du retour des beaux jours pour aller randonner et éliminer un peu tous ces excès.

    • Bondocque

      16 mars 2016

      Moi aussi, j’ai un métier très prenant qui laisse peu de temps pour s’occuper de soi comme il le faudrait. Il faudrait que je sois plus énergique et que j’arrive à caser mon heure de sport le matin avant le travail, mais c’est parfois dur !

  • Beren

    15 mars 2016

    Ohlala j’ai l’impression que tu parles de moi dans cet article ! Le pire quand nos parents nous ont tout appris pour bien manger et qu’on ne le fait pas, c’est que tout le monde essaie de nous apprendre comment bien manger alors qu’on le sait déjà ! Et oui la question de la volonté vient encore régulièrement sur le tapis, avec son florilège de « mais non » lorsque l’on a le malheur d’avouer que le problème est ailleurs…
    Bref, je trouve que tu as du courage, j’espère que ça va marcher !!

    • Bondocque

      16 mars 2016

      Oui ! C’est pour cela que je ne ressens pas le besoin d’aller voir une aide extérieure type nutritioniste, car je pense avoir assimilé ce qu’est une nutrition équilibrée. Ce n’est pas par ignorance que je mange trop, ni par paresse, ni manque de volonté. C’est par besoin de réconfort. Mais bon, à moi de m’en sortir !

  • Madame Fleur

    15 mars 2016

    Je comprends tout à fait dans le sens où je l’avoue sans honte, il m’est arrivé de faire la même chose. Surtout quand j’étais seule ! Je suis une grande gourmande et j’ai eu une période pas facile à la fac et je dirais que ça a commencé là.
    Cela dure très peu me concernant et je n’ai pas pris de poids à cette époque. Mais en vieillissant cela m’a rattrapé.
    Cela m’arrive rarement aujourd’hui mais quand je suis un peu triste ou stressée ou que je m’ennuie, je sens pointer cette envie de sucré et de gras.
    J’espère que tu trouveras ce que tu cherches pour sortir de la spirale infernale, en tous les cas c’est article est un premier pas.

    • Bondocque

      16 mars 2016

      Courage, et merci de ton témoignage : je trouve très inspirant que tu aies pu surmonter ces crises et ne pas répondre à un coup de moins bien par de la « comfort food » à outrance. J’espère arriver au même équilibre.

  • Mademoiselle Bulle

    15 mars 2016

    Courage Bondocque !
    Je rejoins Aline sur la caissière : à mon avis, elle s’en fiche. Et si elle te juge, qui est-elle pour le faire ?
    Sinon, je ne sais absolument pas si c’est recommandé, et je vais peut-être dire une grosse bêtise pour les professionnel(le)s de la santé, mais tu peux essayer de remplacer les mauvais aliments par des choses qui leur ressemblent et qui sont moins nocifs pour toi… Genre des chips de fruits ou de légumes autres que la patate… Peut-être sont-ils aussi gras que les chips basiques, mais bon ^^

    • Bondocque

      16 mars 2016

      Ah oui, j’ai essayé, mais même avec toute l’auto-suggestion du monde, une pomme ne me fera pas le même effet qu’un paquet de Chocobons. Je pense qu’il faut être drastique, et prendre le problème à la racine : le fait de couper l’industriel avait vraiment aidé la première fois, et le fait de redécouvrir le plaisir de cuisiner des choses saines.

  • Bérénice

    15 mars 2016

    Quel courageux témoignage !
    Alors déjà point numéro 1… Non, la caissière elle suppose rien du tout, je rejoins également Aline et son commentaire sur ce point.
    La nourriture doudou, ou quand le grignotage ou manger té réconforte sur le moment et te remet plus bas que terre quelques heures plus tard.
    Ce n’est pas simple, et même si pour le moment j’arrive plus ou moins à gérer, ça m’arrive et m’est arrivé plusieurs fois au cours de ma vie. Chez certaines personnes, la déprime coupe l’appétit, chez d’autres c’est l’inverse. ahhhh, mince !
    Pour faire simple, j’arrive à me gérer en faisant mes courses, mais si jamais il y a quelque tentation dans mes placards (genre le gouter des enfants, bah oui, faut bien les nourrir), c’est très difficile d’y résister, et parfois je craque, parfois je résiste…
    Oui, on parle d’un question de volonté, mais on parle aussi d’une addiction. Et si ceux qui arrêtent de fumer peuvent avoir des aides psychologiques et autres, les junkies de la nourriture peuvent aussi avoir du soutien.
    La volonté étant parfois mise à rude épreuve par notre corps dans ces moments de sevrage.
    Quelques petits conseils truc s en vrac : n’hésite pas à venir témoigner ici, à tenir un carnet, un blog, ou quelque soit la façon, de tracer tes progrès, tes victoires, tes défaites.
    Il parait que le Chrome en complément alimentaire aide au sevrage des envies de sucré.
    Le corps (et notre tête) met 21 jours minimum à prendre une nouvelle habitude, les premiers jours sont les plus difficiles.
    Des petits mantras, une approche sur l’estime de soi, les accords toltèques, la bienveillance envers soi, ça aide au coup de pouce, moi je suis les défis sur facebook de leelo le secret du poids. ça me fait un bien fou.

    Désolée pour le pavé, fais au mieux pour toi !

    • Bondocque

      16 mars 2016

      Merci infiniment Bérénice pour ta contribution. Je pense effectivement que la clé tient dans le fait de parvenir à s’envisager avec bienveillance, et à arrêter de s’accabler pour tout ce que l’on perçoit comme n’étant pas parfait. En ayant une meilleure image de soi, en ayant confiance en soi, on n’arrive à surmonter des épreuves difficiles sans se créer un cocon de gras.

  • Die Franzoesin

    15 mars 2016

    C´est très dur ce que tu décris alors pour commencer je t´envoie plein de calins virtuels… Ce que tu dis en matière d´éducation m´intéresse aussi (je suis maman) comme quoi les extremes meme « positifs » peuvent toujours se retourner… A part ca je me demande : tu as déjá envisagé de faire une thérapie : individuelle ou meme en groupe ? Ca pourrait peut etre aussi t´aider…

    • Bondocque

      16 mars 2016

      Evidemment, mon but n’est pas du tout d’accabler mes parents, qui sont les gens les plus aimants et qui m’ont toujours soutenue inconditionnellement. Mais c’est vrai que c’est un sujet qui les a longtemps laissés désemparés. Avec toute la meilleure volonté du monde, ils ne comprenaient pas pourquoi je réagissais comme cela. Heureusement, ça va mieux et on peut aujourd’hui en parler de manière constructive.

  • Myriam

    15 mars 2016

    Bonjour,

    n’envisages-tu pas de te faire aider par un professionnel? Tu l’as dit, ça n’est pas une question de volonté. Ne pas affronter ce problème seule me semble être quelque chose que tu peux te concéder à mon avis;
    Je te souhaite tout le courage qu’il faut.

    • Bondocque

      16 mars 2016

      Merci pour ton soutien. C’est probablement de l’ignorance pure, mais je ne sais pas ce qu’un professionnel pourrait m’apporter que je ne puisse me forcer à faire seule. Je sais que je peux le faire seule.

  • Floconnette

    15 mars 2016

    Bonjour,
    Je suis moi aussi très gourmande et quand j’ai eu un coup de mou ou au contraire qu e je souhaite m’auto féliciter, je m’octroie souvent un encas sucré…. Quand c’est Noël je pense à mes petits biscuits alsaciens de Noël tous les jours, en janvier je rêve de galette, en février j’achète des sachets de 5 beignets à la boulangerie et c’es tmon plaisir de faire le goûter à 3 pour les manger…. Etc etc. Là je vais faire les traditions de Pâques bientôt (en Alsace on a un gâteau spécial).
    Maiis du coup, j’essaie de « canaliser » ça sur un ou deux gros écarts, si je fais un écart salé (une raclette, ou ce week end ça sera tarte flambée) j’évite de faire un gros truc le lendemain aussi, j’essaie d’équilibrer sur le moyen terme.
    Par contre, on mange équilibré et fait maison quasiment tous les jours, même le midi (on emporte notre repas) mais alors je ne suis pas stricte sur les sucreries, ni pour nous ni pour notre fils, extrêmement gourmand et qui en redemande toujours. Je ne lui donne pas de chocolat en dehors des repas, mais s’il en demande un en fin de repas, la plupart du temps je lui donne et j’en prends un avec lui. Comme ça, on tente d’équilibrer sans frustration.
    Pour ma part, mes grossesses m’ont aussi aidée dans cette voie: d’abord car je voulais le mieux pour mes bébés donc je mange au mieux , malgré des écarts (j’essaie d’appliquer le 5 fruits et légumes par jour, 3 ou 4 laitages, etc). Pour moi seule la motivation n’est pas assez forte mais pour deux, elle l’est!
    Et ensuite: j’ai eu du diabète pour ma première grossesse, là je saurai bientôt pour la deuxième, et quand on doit se sevrer subitement du sucre ben y’a pas le choix on élimine les cochonneries… Ce que je n’aurais jamais fait autrement.
    Je fais aussi attention ca ril y a des soucis d’artères bouchées ds ma famille donc j’essaie de répartir les écarts dans le temps…

    Enfin, j’aime faire du sport (course à pied et natation) et ça aide à ne pas grossir pr une grande mangeuse comme moi (j’ai un énorme appétit c’est surtout ça le problème, et je suis une grignoteuse).
    Par contre, contrairement à toi, j’aime le sucré et les bons repas mais je vais plutôt m’économiser sur les trucs industriels pour reprendre 4 fois d’un plat maison délicieux (mais gras) ou faire des pâtisseries le we . Même si je mange aussi volontiers des chips et des shokobons…

    Je trouve ta démarche honorable car difficile, et je te souhaite de réussir à te sevrer en douceur, en continuant toutefois de profiter de la vie!

    • Bubulle

      15 mars 2016

      Comme je me retrouve dans toutes ces bonnes choses qui viennent de chez nous!! ( moi aussi suis alsacienne et mon calendrier est souvent ponctué par nos spécialités ^^!) Bon courage pour les Lämmeles!

    • Bondocque

      16 mars 2016

      Merci Floconette pour ton témoignage : je pense que tu atteint mon équilibre rêvé, c’est à dire que tu n’as pas sacrifié les bonnes choses, même sucrées et grasses, mais que tu préfères le fait maison, et que tu compenses tes occasionnels excès par du sport.

  • Bubulle

    15 mars 2016

    Bonjour à toi et à toutes les lectrices ( et peut être lecteurs hein!)… Comme je me reconnais dans ton témoignage. Je viens de fêter mes 33 ans ( je ne m’y fais pas LOL), je me suis mariée l’an passée et voilà maintenant…25 ans que je suis boulimique non vomitive. Je suis allée jusqu’à me faire « charcuter » 6 fois ( pose d’un anneau gastrique – puis opération de la vésicule qui a laché suite à la pose de l’anneau – puis 2 x pour retourner le boitier d’injection qui s’est retourné et coincé dans les côtes, puis dégastrplastie pour enfin finir avec une sleeve… en avril je vais fêter les 2 ans de mon soi-disant bébé estomac… sauf que tu vois, même ça n’a pas aidé pour stopper mon comportement que je qualifie de déviant (et ce n’est pas péjoratif pour moi)… ce sont des TCA. Je suis suivie depuis 2 ans également par un psy. Et le parcours est encore long…la junk food associée à mon TCA ( le diagnostic date d’il y a un an.. avant on disait gourmandise – ou volonté..).. Tout ça pour te souhaiter bon courage.. j’ai connu un parcours comme le tien…le sport m’a aidé – un temps seulement, car au bout de quelques mois, mon corps d’obèse morbide me dit stop ( tendinites, sciatiques, cruralgie etc etc)… mais je persiste et signe… j’ai investi dans un tapis de marche que j’associe à une séance de natation et au fait de rentrer de mon boulot à pied ( 45 minutes de marche)… lors des crises, ça limite la casse – dans les rares périodes où je vais mieux, je perds un peu… Le plus dur??? les Autres – ceux qui me critiquent ouvertement par des  » je te comprends pas, comment peux-tu manger à ce point? » ou des  » moi je me demande si avec tes problèmes de poids tu es apte à exercer ton métier ( oui oui:: et ça ne vient pas d’un médecin du travail cette remarque)… ou encore  » pfff être en vacances et se goinffrer jusqu’à être malade » ( alors que j’expliquai sur un réseau social que j’étais malade suite à une allergie à la farine de lupin…) Bref… je parle je parle…
    Sinon à titre perso, dans les périodes où je tiens le cap, je remplace toutes les « saloperies » par des produits bio et surtout des biscuits moins sucrés et moins gras ( Gerb*** ou Gerlin***)j’essaie de manger fruits et légumes…bref je me désintoxique comme je peux jusqu’à replonger…
    J’ai hâte de pouvoir te lire et lire tes progrès.. c’est déjà énorme de faire ce pas et de te confier à nous!
    Gros bisous d’encouragements

    • Bondocque

      16 mars 2016

      Merci, Bubulle, d’avoir la gentillesse de partager ton expérience avec moi. C’est évidemment un combat éminement personnel, mais cela réconforte de savoir qu’on n’est pas seuls dans notre « déviance ». Je nous souhaite à toutes les deux l’apaisement dans notre rapport au corps et à la nourriture.

  • MlleMora

    15 mars 2016

    Bon courage pour ce sevrage, c’est une bonne chose que tu sois venue en parler ici, ça te permettra d’avoir une motivation : eh eh on t’attend dans un prochain article pour que tu nous racontes tes progrès (ou tes rechutes d’ailleurs). Ca ne doit pas être évident du tout. C’est vrai que si je m’écoutais, je ne mangerai que des cochonneries grasses et reconfortantes. Mais je ne fais pas de sport et pas du tout envie de m’y mettre, donc je reste raisonnable dans mon alimentation – et pour montrer le bon exemple à ma fille aussi, même si pour elle, je ne lui refuse pas un petit beurre en sortant de la creche car elle a faim et se dépense, elle ! 🙂

    • Bondocque

      16 mars 2016

      Merci pour tes encouragements ! J’en suis à mi-parcours de mon premier objectif court terme (un mois). J’espère vous préparer un article bien plus positif dans deux semaines !

  • Sapparot

    15 mars 2016

    Je me retrouve beaucoup dans ton article. tu es tres courageuse d’en parler sur un lieu public.
    J’ai vecu cela a certains moments de ma vie et ca a ete tres dur de prendre le dessus. Mais une fois que l’on y arrive, quel bien cela fait.
    Il n’y a mlaheureusement pas de solution miracle. Chaque personne est different. Continue de chercher ce qui t’aide a surmonter cette habitude et cultive le.
    Nous sommes ici pour t’accompagner, que tu ailles mieux, que tu ailles mal et pour celebrer tes progres et t’aider dans les rechutes.
    A tres bientot!

    • Bondocque

      16 mars 2016

      Merci, c’est vraiment la bienveillance que je retrouve à chaque article de SNT qui m’a poussée à m’exprimer sur ce medium. La clé, pour moi, viens de la réappropriation du corps par le sport.

  • Margot

    15 mars 2016

    Bonjour,
    Merci pour ton article, merci de ta confiance envers nous, tu es bouleversante. Je suis désolée de tout ce que tu souffres.

    En revanche je suis inquiète par le ton de ton article.
    Tu parles de volonté. De volonté telle que tu parles de guerre. Tu nous prends même à témoin dans ta démarche.
    Que se passera-t-il si ça ne marche pas aussi bien que tu veux? Tu risques de souffrir encore plus de ce que tu prendras pour une humiliation devant nous non?
    La volonté… le facteur volonté est un facteur dangereux. Il induit celui de responsabilité. De culpabilité, de dégoût si tu « échoues » .

    Et si ça ne fonctionne pas pour une raison ou pour une autre? Parce que tu reçois une mauvaise nouvelle, parce que tu vas mal? Ne vas-tu pas t’en vouloir d’avoir « échoué » et d’avoir failli à ta promesse? Est-ce que tu ne risques pas alors de te réfugier dans la nourriture? Et on n’en finit jamais comme ça.

    Fuck la volonté. Fuck la guerre contre ton corps. Fuck l’attitude « ferme ». Personne n’est ferme tout le temps.

    A la place j’ai envie qu’on parle d’amour de soi. De tolérance envers soi. De plaisir de manger. Et surtout: de retrouver la sensation de satiété. D’apprendre à reconnaître les situations à risque, les déclencheurs de ces crises, et de développer des techniques pour pallier ces crises dans ces situations-là.

    Il existe un nutritionniste extrêmement compétent qui fait cela, au lieu de développer des programmes basés sur la « rigueur » et la « volonté » qui présupposent « la faute » des « gros » qui ne seraient « pas capables de se contrôler ». Il s’appelle Zermati. Il a même développé un service coaching en ligne. Voilà le lien si cela t’intéresse. http://www.linecoaching.com/maigrir/nos-experts/jean-philippe-zermati. Voilà aussi une interview de son collègue, qui expose leur théorie. http://www.penseesbycaro.fr/2013/11/gerard-apfeldorfer-manger-zermati-gros/#more-12271
    Il ne s’agit pas de gourous, ni d’une vérité universelle bien sûr, mais peut-être que cela t’intéressera.
    Moi j’ai trouvé cela salvateur, et je ne suis pas la seule (lis tous les billets de la blogueuse Carole, « Zermati et moi », qui est passée de la haine de soi à une attitude beaucoup plus cool).
    Douces pensées

    • Bondocque

      16 mars 2016

      Merci pour ce recadrage ! Oui j’en suis intimement persuadée, que le chemin de la guérison passe par le fait de se réconcilier avec soi-même. Mais en fait mon discours ressemble à une hakka avant un match de rugby : un grand cri pour convoquer toute son énergie avant la bataille. En l’occurence, la bataille n’est pas littérale, elle est douce et insidieuse, mais pour moi c’est quand même une lutte contre mes démons.
      Merci pour tes liens également !

  • Marylin

    15 mars 2016

    Oh pétard, ça me rappelle de sales épisodes, ça….
    Mais franchement, moi j’ai eu besoin d’aide pour surmonter ça.

    Après, ne te tracasse pas sur le qu’en dira-ton : ON A TOUS des trucs à la con.
    Certains se bloquent le dos, d’autres font des dépressions, d’autres encore des problèmes digestifs, des pellicules, des plaques sur le corps, que sais-je…. tout le monde se fait son petit truc foireux.

    Certains paraissent juste « moins honteux » que d’autres… en apparence disons.

    En tout cas courage !
    En prendre conscience est déjà le début de la fin 🙂

    • Bondocque

      16 mars 2016

      Si ça te rappelle, c’est que c’est passé ! Cool, c’est motivant de voir qu’il est possible de s’en sortir ! On lâche rien on défonce tout (Raymond Domenech sort de ce corps).

      • Marylin

        16 mars 2016

        Mais oui, bien sûr qu’on peut en sortir !
        Mais… la route est parfois longue et il peut vraiment être utile d’accepter de se faire aider.
        Ne serait-ce que parce que c’est dur.
        En tout cas, ouais, lâche rien, faut déjà y croire (avec ou sans Domenech, hein ^^) !

  • Choupichette

    16 mars 2016

    Merci et Bravo pour ce témoignage !

    J’ai moi aussi connu ces épisodes. L’envie d’industriel, l’envie de gras, de quelque chose qui pourrait me remplir ET assouvir mon besoin de sucre.
    Et oui le sucre est une drogue, encore aujourd’hui, même « soignée » de mon addiction j’ai parfois 1 ou 2 journées ou je m’autorise quelques craquages et les jours d’après sont toujours difficiles.

    Je suis, comme Bubulle, une sleevée. J’ai été suivi pendant un an par une psy pour pouvoir arriver à me maitriser et à gérer seule. Je ne peux que te conseiller de te faire aider par un professionnel ! au début c’est pas marrant, on y va à reculons mais ensuite on sent les effets de ces séances où on n’a pourtant l’impression de rien faire.

    En tout cas c’est avant tout un travail sur soi alors je te souhaite beaucoup de courage et de force !

    • Bondocque

      16 mars 2016

      Merci Choupichette pour ton témoignage. C’est vrai que parfois, j’ai peur en menant seule mon combat de ne soigner que les symptômes du mal et non leur cause profonde, qui est peut être un manque de confiance en moi, et une incapacité relative à surmonter les difficultés. Mais je pense qu’il faut que je me donne cet objectif dans un premier temps, quitte à faire appel aux ressources d’un professionel en cas d’échec. Ce qui me fait hésiter, c’est également la peur de ne pas savoir vers qui me tourner. Je pense que ce genre de relation est éminement intuitu personnae, et donc ça dépend vraiment : on peut avoir la chance de tomber sur la personne qui saura trouver les clés pour nous lire et débloquer ce qui nous entrave, comme on peut tomber sur quelqu’un qui restera étranger à notre souffrance.

  • Miss Chat

    17 mars 2016

    Félicitations pour ton bel article, ‘bel’ car même s’il est dur, je le trouve très beau 😉 Je te souhaite énormément de courage pour vaincre ce mal.
    Je ne savais pas qu’il y avait un mot pour décrire cette situation. Peut-être que j’essaye de me rassurer haha mais je pense que je n’ai qu’une forme « légère » d’hyperphagie car je ne mange pas non plus des quantités énormes. Par contre, la culpabilité est bien présente après… En partie parce que je n’essaye jamais de lutter contre mes envies, aussi parce que je me trouve des excuses : 10h l’heure de l’en-cas, je m’ennuie, autant manger en regardant une vidéo, je me sens triste et j’ai besoin de réconfort… Parfois, j’essaye d’acheter des sushis plutôt que du sucre et des crasses, je me dis que c’est quand même mieux pour la santé (tu vois, je cherche encore une excuse !)
    J’aimerais me contrôler pour ne pas donner une mauvaise image à ma fille mais j’ai l’immense chance d’avoir un excellent métabolisme et de ne jamais prendre de poids donc c’est difficile de se motiver…

  • Riviere

    27 août 2016

    J’aimerais partager avec toi ta progression dans ton combat quotidien comme cette addiction que j’essaie de vaincre sans succès depuis 8 ans

  • Alexa

    12 septembre 2016

    Bonjour à tous,
    Saleté de maladie…
    Tant de honte et de culpabilité envers soi…
    Aujourd’hui j’en arrive à m’isoler. J’ai honte de moi, tellement l’impression de décevoir les gens que j’aime. Alors je m’isole. Trop dur de supporter mon propre regard et je projette ce que je ressens sur les autres.
    Ce que je n’arrive pas à accepter c’est d’avoir réussi à maitriser mes émotions et l’alimentation pendant 15 ans et là, c’est n’importe quoi, c’est l’hyperphagie.
    Je sais que je ne devrais pas dire ça, mais j’arrive à vouloir redevenir anorexique. Je crois que c’était encore moins difficile à supporter. Pardon à tous ceux et celles qui souffrent d’anorexie. Je suis passée par là. Je crois que ça me rassurait finalement. Le controle sur les choses, ou du moins l’impression de controle sur les choses…
    Aujourd’hui j’ai mal au ventre et je me déteste. Hier soir encore ce besoin irrésistible de me remplir. Mousse au chocolat, gateaux au chocolat…
    Saleté de maladie…
    Je ne vois plus d’issue. Peut etre l’hospitalisation?
    Je pense à vous tous et toutes.
    C’est la premiere fois que j’ecris sur un blog. Excusez moi je crois que je n’ai fait que parler de moi… j’ai deversé une partie de mon mal etre.

  • Stefg78

    26 février 2019

    Bonjour à toutes….
    Et oui toutes car je comprends qu’il n’y a que des femmes ici.

    Et bien je suis 1 homme. ans bientôt et je fais de l’HYPERPHAGIE…
    Et pim.

    J’arrive 1 peu en retard de vos commentaires , je vois, qui datent de 2016…

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