Dans notre société hyperconnectée, le phénomène du sharenting se répand de plus en plus. Ce terme, qui combine « sharing » et « parenting », désigne le fait pour les parents de partager des photos et vidéos de leurs enfants sur les réseaux sociaux. Bien que cela puisse sembler anodin, plusieurs dangers cachés se cachent derrière cette pratique. Cet article explore les implications du sharenting, mettant en lumière les risques potentiels liés à l’exposition numérique des enfants.
Qu’est-ce que le sharenting ?
Le sharenting est devenu une pratique courante, consistant à publier des images de ses enfants sur des plateformes comme Facebook, Instagram ou Twitter. Les parents peuvent être motivés par le désir de partager des moments joyeux avec leurs amis et leur famille. Cependant, cette habitude peut avoir des conséquences bien plus graves qu’on ne le pense. Avec l’essor des réseaux sociaux, la construction de l’identité numérique d’un enfant commence souvent sans son consentement, le plaçant dans une situation vulnérable dès son plus jeune âge.
Les dangers du partage en ligne
Lorsque les photos et vidéos des enfants sont rendues accessibles à tous, elles deviennent une proie facile pour des internautes malveillants. Le risque principal est que ces images puissent être détournées à des fins illégales ou inappropriées. Les réseaux sociaux, bien qu’ils soient des outils de communication, ne garantissent pas la sécurité des contenus partagés. Une simple image innocente peut, par exemple, se retrouver sur des réseaux pédocriminels, exposant ainsi l’enfant à des dangers extrêmes.
Impact sur la vie privée des enfants
Une autre dimension inquiétante du sharenting est la manière dont il affecte la vie privée des enfants. En partageant des photos en ligne sans leur accord, même de manière indirecte, les parents construisent une identité numérique pour leur enfant. À l’âge de 13 ans, un mineur est généralement en mesure de commencer à comprendre les enjeux liés à sa présence en ligne. Or, si son image est déjà largement diffusée sans son approbation, cela peut grandement nuire à sa perception de soi et à sa vie personnelle future.
Risques de cyberharcèlement et d’usurpation d’identité
Un autre risque majeur associé au sharenting est la possibilité de cyberharcèlement. Les enfants dont les images sont régulièrement partagées peuvent devenir la cible de moqueries ou de harcèlement en ligne. De plus, l’usurpation d’identité est également une préoccupation croissante. Les informations personnelles et les photographies peuvent être utilisées par des individus malintentionnés pour se faire passer pour l’enfant, engendrant ainsi des situations potentiellement dangereuses.
Manque de vigilance des parents
Le manque de vigilance de certains parents peut brouiller la frontière entre ce qui est acceptable de partager et ce qui ne l’est pas. En effet, une image partagée dans un contexte familial pourrait être mal interprétée dans un autre cadre. Les parents doivent être conscients que chaque photo ou vidéo partagée sur internet devient difficile à contrôler. Une publication, même passée inaperçue à un instant donné, peut réapparaître des années plus tard, affectant ainsi l’image que l’enfant souhaite projeter auprès de ses pairs.
Protéger le droit à l’image des enfants
Face aux risques présents, il est crucial de se pencher sur le droit à l’image des enfants. Selon la législation, la diffusion de photographies de mineurs sans autorisation peut être illégale. Ainsi, il est essentiel d’adopter une approche réfléchie sur ce qu’il est acceptable de partager. Les parents doivent prendre en compte l’avis de leurs enfants et, si possible, les inclure dans le processus de décision concernant les photos à diffuser.
Le sharenting peut sembler être un moyen inoffensif de partager des moments de vie, mais il engendre des risques et des implications qui méritent d’être pris au sérieux. En adoptant une approche prudente et réfléchie, les parents peuvent mieux protéger la vie privée et la sécurité de leurs enfants dans le monde numérique.