Perspective de la Russie : Après avoir visé la communauté LGBT, le pays s’attaque désormais à l’idéologie ‘child free’
En Russie, le gouvernement dirigé par Vladimir Poutine continue de renforcer son emprise ultraconservatrice sur les questions socioculturelles. Après avoir imposé de strictes restrictions sur la communauté LGBT+, allant jusqu’à interdire toute forme de militantisme et de promotion de leurs droits, le Parlement russe se concentre maintenant sur une autre idéologie qu’il juge contraire aux « valeurs traditionnelles » du pays : le mouvement ‘child free’. Cette idéologie, qui prône une vie sans enfants, est en passe d’être non seulement discréditée mais aussi pénalisée sous diverses formes.
La continuité d’un régime ultraconservateur
Depuis plusieurs années, le gouvernement russe intensifie ses politiques visant à restaurer ce qu’il considère comme les valeurs fondamentales de la société russe. L’intolérance envers la communauté LGBT+ s’est manifestée par des lois répressives qui ont systématiquement réduit leurs droits et leur liberté d’expression. Le dernier développement en cette matière a été la bannissement par la Cour suprême, en novembre 2023, de tout « mouvement international LGBT », ne reconnaissant aucune existence légale au groupe dans le pays.
La cible se déplace désormais vers les individus et groupes soutenant un mode de vie childfree, expression d’une volonté de certains russes de ne pas avoir d’enfants, pour des raisons personnelles ou en protestation contre certaines politiques sociales. Le Kremlin perçoit cette idéologie comme une menace potentielle à la « natalité requise » qu’il promeut activement dans sa politique démographique, considérée comme essentielle à la survie et à la croissance de la nation.
Des sanctions sévères pour les « childfree »
Le Parlement russe, fidèle aux directives du pouvoir exécutif, a proposé des mesures punitives contre ceux qui promeuvent activement la vie sans enfants. Sous ce nouveau régime législatif, toute personne pourrait se voir infliger une amende substantielle de 400.000 roubles (environ 4.000 euros), avec des sanctions encore plus lourdes pour les fonctionnaires publics. Cette législation poursuit un double objectif : dissuader le public de choisir une vie sans enfants et stigmatiser ceux qui décident de ne pas suivre la ligne directrice de la procréation encouragée par l’État.
Cette extension de la politique conservatrice en Russie témoigne d’une confrontation persistante avec l’Occident, qu’elle accuse de promouvoir des valeurs en opposition avec celles de la Russie traditionnelle. En régulant étroitement les choix de vie personnels et en incriminant ceux qui s’écartent des normes établies, le gouvernement de Poutine renforce son contrôle sur la société, tout en insistant sur une rhétorique de protection et de promotion des valeurs familiales orthodoxes.
À travers ces politiques, on observe non seulement une restriction des libertés individuelles mais également une volonté de modeler la société selon des critères bien spécifiques, dictés par un pouvoir qui se veut moralisateur. Cette démarche ouvre un débat plus large sur les droits humains et les libertés fondamentales dans un pays qui continue d’orienter son idéologie vers un conservatisme profondément ancré.