J’adore lire. Et dès que je finis un livre, je me demande quel sera le suivant. Alors, si toi aussi tu es comme moi, je te propose quelques idées de lecture. Des livres pour soi ou des livres à offrir. Et n’hésite pas à partager tes chouchous avec nous !
Crédit photo : Abhi Sharma
Fleur du Désert – Waris Dirie
Waris est une petite fille née en Somalie de bergers nomades. Nous, les occidentaux, jugerions son mode de vie archaïque. Elle, n’a connu que ça et ne se pose pas beaucoup de questions. Jusqu’au jour où, à 13 ans, son père décide de la marier à un vieux de 60 ans qui paye une fortune – c’est-à-dire cinq chameaux. Waris la rebelle s’enfuit. Du désert, elle arrive à Mogadiscio, capitale de la Somalie, pour ensuite s’envoler pour Londres. Un photographe la repère et lui ouvre les portes du mannequinat. Caché dans son intimité, la jeune femme porte un secret : son excision, pratiquée de façon barbare alors qu’elle n’avait que 5 ans.
Pourquoi j’ai aimé : Le style est fluide. Ni pédant ni simplet. Et, surtout, on sent que ce livre a été écrit du fond du cœur. L’auteure nous offre son histoire comme un présent. C’est impossible de finir ce livre sans s’écrier « comment est-ce possible ?! ». Bien installé(e)s dans nos foyers, ce livre nous fait prendre conscience d’une réalité différente mais pas moins vraie et nous donne envie de combattre aux côtés de tous celles et ceux qui se sont engagés contre les mutilations génitales de la femme.
Un extrait : « Ayant grandi en Afrique, je ne possédais pas ce sens de l’histoire qui semble si important dans bien d’autres parties du monde. Le somali n’est une langue écrite que depuis 1973, et nous n’avons jamais appris à lire, ni à écrire. La connaissance nous était transmise oralement – poésie ou contes – et nos parents nous enseignaient tout ce qu’il fallait savoir pour survivre. (…) Lorsque j’étais petite fille, il ne m’est jamais arrivé de me projeter dans le futur ni de fouiller suffisamment le passé pour demander à Maman comment s’était déroulée son enfance. (…) L’idée que je pourrais ne jamais connaître toute cette histoire m’attriste beaucoup. »
Le Violoniste – Mechtild Borrmann
Ilia Grenko est un célèbre violoniste. La politique ne l’intéresse pas du tout. Sa vie, c’est sa musique. Sauf qu’en URSS en 1948, la politique est omniprésente et ceux qui n’y prenne pas garde peuvent payer un lourd tribut. C’est ce qui arrive à Ilia, arrêté à la fin d’un concert, envoyé au goulag et dont le précieux Stradivarius est confisqué. 60 ans plus tard Sacha, son petit-fils, ne connaît pas cette histoire familiale. Jusqu’au jour où il reçoit un mystérieux appel qui va le faire s’interroger et enquêter pour retrouver les traces de son grand-père et de ce violon qui lui était si cher.
Pourquoi j’ai aimé : On pourrait classer ce roman dans le genre roman policier. L’intrigue est bonne et est développée d’une main de maître. Mais ce serait bien trop réducteur ! Ce serait oublier tout l’aspect historique de ce livre qui nous rappelle avec violence les atrocités commises sous Staline.
Un extrait : « Instinctivement il jeta un coup d’œil à son poignet gauche nu. Il songea qu’il avait mis ses affaires dans le carton et qu’il n’avait pas de reçu. Quelle heure pouvait-il être, minuit ? Peut-être minuit et demi ? Pas de reçu pour son violon ! Il attrapa la couverture, sans oser la déplier, et la jeta par terre contre le mur du fond avant de s’assoir dessus. »
Les anges meurent de nos blessures – Yasmina Khadra
Un glissement de terrain, un village qui disparaît, un petit garçon qui perd son père. Il se fait appeler Turambo, du nom de son village. A un moment, il découvre qu’il sait cogner. Un direct du gauche foudroyant. Petit à petit il arrive à se hisser au statut de champion de boxe.
Pourquoi j’ai aimé : Ce roman retrace la vie d’un homme perdu. A chaque fois qu’il croit comprendre quelque chose, il se rend compte quelques temps après qu’il n’est que davantage perdu. C’est aussi une splendide peinture de l’Algérie de l’entre-deux-guerres. La plume de Khadra, à défaut d’être joyeuse est sublime.
Un extrait : « J’ai fumé à me brûler les doigts, puis j’ai regardé le mégot conjurer ses ultimes démons dans d’infimes volutes grisâtres. Pareil à ma vie. Bientôt, le soir s’installera dans ma tête, sauf que je ne pense pas trouver le sommeil. Je m’accrocherai à chaque seconde avec l’entêtement d’un naufragé agrippé à son épave. »
Et toi ? Que lis-tu en ce moment ?
Madame Yoga
4 décembre 2017Merci pour ces recommandations! Le violoniste me tente assez. De mon côté j’ai découvert Virginie Grimaldi cet été et j’accroche bien.
MlleMora
4 décembre 2017Fleur du désert me parle : il a été adapté au cinéma non ? Je ne savais pas que c’était tiré d’un livre !
Camomille
4 décembre 2017Oui, le film est sorti en 2010. Je n’ai pas vu le film, et n’ai découvert qu’il existait qu’en lisant le livre.
Clémence K
4 décembre 2017Merci pour ces beaux résumés ! Je pense que je vais ajouter « Fleur du désert » à ma to-read-list. En ce moment je suis en train de lire « Le maître du haut château » de Philip K. Dick, une fiction qui se passe aux USA après une victoire du Reich et de l’empire japonnais lors de la seconde guerre mondiale… Ce livre est vraiment captivant !
Miss Chat
4 décembre 2017Je retiens Fleur du Désert et Le Violoniste, merci. Je connaissais l’histoire de cette mannequin mais je n’ai pas le réflexe d’aller vers les (auto-biographies…
Le Violoniste a l’air vraiment chouette !
Flora
5 décembre 2017J’ai vu le film de « fleur du désert » et ça m’avait énormément touchée. Je ne savais pas que c’était adapté d’un livre merci pour l’info.