L’obligation de dépister les troubles neurodéveloppementaux chez les jeunes enfants, récemment adoptée par le Sénat, marque un tournant significatif pour l’amélioration de la santé infantile en France. Cette loi envisage une détection précoce, à des étapes clés de la vie de l’enfant, ouvrant la voie à des interventions précoces qui peuvent radicalement améliorer la qualité de vie des enfants affectés et de leurs familles.
Les troubles neurodéveloppementaux concernés
Les troubles neurodéveloppementaux englobent une variété de conditions qui affectent le développement cérébral et comportemental. Parmi eux, le trouble du développement intellectuel, les troubles du spectre de l’autisme (TSA), les troubles du langage, la dyspraxie, le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), les troubles DYS (dyslexie, dyscalculie, dysorthographie) et les tics. La détection précoce de ces troubles peut jouer un rôle crucial dans l’adaptation des interventions éducatives et thérapeutiques adaptées à chaque enfant.
Modalités du dépistage obligatoire
La nouvelle législation prévoit la réalisation d’un test de dépistage au 9e mois et à la 6e année de l’enfant. Ce test, réalisé à l’aide de grilles évaluatives validées, sera administré par des médecins spécialement formés à cet effet. Les résultats seront consignés dans le carnet de santé de l’enfant, fournissant un suivi continu et documenté. En cas de résultats préoccupants, le médecin aura la possibilité d’orienter l’enfant vers des spécialistes tels que des orthophonistes, des ergothérapeutes ou des psychologues pour un accompagnement adapté.
Amélioration de la prise en charge et de l’accompagnement
Outre le dépistage, la loi stipule des mesures pour améliorer la prise en charge des enfants diagnostiqués. D’ici septembre 2027, chaque circonscription scolaire primaire et chaque département pour le secondaire devra disposer de classes spécialisées. Ces structures spécialisées permettront une meilleure intégration et un meilleur soutien éducatif pour les enfants atteints.
De plus, un dispositif de relayage sera mis en place pour offrir un soutien aux familles. Ce service permettra à un professionnel de séjourner au domicile, offrant ainsi aux aidants un temps de repos nécessaire tout en assurant une continuité dans les soins de l’enfant.
L’application de ces mesures souligne l’engagement envers la reconnaissance des besoins spécifiques des enfants avec troubles du neurodéveloppement et de leurs familles, assurant leur droit à l’éducation et à un soutien adéquat dès le plus jeune âge.