Que c’est dur d’oser affirmer que l’on est catholique ! Même juste une petite croix autour du cou peut être compliquée à assumer. Pourtant, la religion, ma religion est importante pour moi.
Les étapes d’apprentissage
J’ai été baptisée alors que j’étais bébé. Ensuite, petite, j’accompagnais toutes les semaines mon père à la messe. C’était comme ça. Ma mère n’est que pratiquante occasionnellement, mais je n’y coupais pas. D’ailleurs, le « deal » était clair, jusqu’à la fin de mon apprentissage religieux, je n’avais pas le choix. Je me souviens de messes passées au premier rang, avec mes copines, à commenter en chuchotant les textes… ou se raconter notre semaine. Plus grande, je m’installais sur le banc du fond… pour commenter les derniers potins de la semaine ! Les adultes nous jetaient des regards réprobateurs (note que c’est mon tour maintenant, de rouspéter intérieurement quand les jeunes papotent ! et puis je repense à ce que je faisais moi-même, et ça me fait rire). L’apprentissage commence avec l’éveil à la foi, vers 3-4 ans. Puis le catéchisme avec les étapes incontournables de la Première Communion et de la Profession de Foi. Fin du parcours « classique » du catéchisme. J’ai fréquenté quelques années l’aumônerie de la paroisse, et j’ai participé à quelques pèlerinages. Ensuite, j’ai pris un long temps d’introspection pour demander la Confirmation (à 18 ans pour ma part), qui « valide » le choix que mes parents avaient fait pour moi en demandant mon baptême. J’ai été cheftaine scoute, et j’ai été animatrice pour les lycéens du groupe d’aumônerie, une façon pour moi de rendre service, et accompagner des jeunes dans leur cheminement.
C’est bien beau tout ça, mais ça reste un parcours un peu « scolaire ». Ça ne te dit pas pourquoi je crois.
Crédit photo : Myriams-Fotos
La foi
Demander à un croyant pourquoi il croit, c’est comme demander à un poisson pourquoi il nage ou à un oiseau pourquoi il vole. C’est très profond, c’est indescriptible. En fait, je ne crois pas que Dieu existe. Je sais qu’Il existe. Évidemment, j’ai douté, évidemment, parfois, quand je constate les injustices de notre monde, je doute. Évidemment, quand j’entends la difficulté qu’ont des parents à élever un enfant handicapé, ou quand je vois la douleur de ceux qui sont gravement malades je doute. Évidemment, je douterai encore, quand je perdrai l’un de mes proches. Je me demanderai encore et encore pourquoi, si Dieu existe, Il laisse faire des choses comme ça.
Et pourtant, je Le vois à l’œuvre dans la beauté de la création, depuis ces touts petits éléments qui nous semblent insignifiant, comme une goutte de rosée déposée sur un pétale de rose à l’aube, ou des choses beaucoup plus merveilleuses, comme la conception d’un enfant depuis une fusion de gamète. Je Le vois quand je suis allongée sur du sable en été à regarder les étoiles, ou quand ma fille respire paisiblement dans son sommeil. Je Le vois quand je contemple les montagnes enneigées ou les petites mains si mignonnes de mon fils. Cet ordonnancement, cet ordre si parfait, ça ne peut pas être juste le fruit du hasard.
Alors toi, tu ne crois peut-être pas. Tu me trouves peut-être complètement allumée de croire que une entité supérieure qui régirait le monde. Sauf que pour moi, Dieu a créé le monde, mais ne le dirige pas. Nous avons le choix. De croire, de ne pas croire. De faire le bien, ou de faire le mal.
Au quotidien
Je vais à la messe régulièrement (bon, il faudrait toutes les semaines, mais souvent l’appel de la couette l’emporte…), je participe à certaines activités de la paroisse. J’adore aller aux célébrations des grandes fêtes (Pâques en tête : je rappelle que Pâques est bien plus importante que Noël !) et voir les gens se réjouir. Je fais également le Carême, même si je ne jeûne pas forcément les jours préconisés. Et si je jeûne, je n’en fais pas démonstration (sauf si mon ventre se met à couiner mais il a sa volonté propre !). Bien sûr que je fais des crasses, que je fais volontairement du mal. Que je voue aux flammes de l’enfer mes ennemis. Que j’ai du mal à pardonner. Que plutôt que de tendre l’autre joue, j’ai envie de casser un bras (oui parce que la loi du Talion, je la trouve un peu faiblarde parfois !). Maintenant, quand on me pose la question, j’ose dire que je suis catholique. J’avais du mal à l’assumer parce que c’est une religion à qui la société demande d’être discrète (le poids de l’Histoire je pense), parce qu’elle est considérée comme ringarde, réactionnaire et contre le « progrès » porté par certains choix sociétaux. C’est l’avantage de mûrir, je suppose, cette plus grande facilité à assumer ses convictions.
Être croyante ne fait pas forcément de moi une personne meilleure que quiconque. Mais être croyante est une meilleure version de moi-même, et c’est bien ça le plus important.
Et toi, es-tu croyant(e) ou au contraire, totalement athée ? La religion te semble-t-elle taboue ?
Marjorie
13 juin 2018J’ai le même début de parcours si ce n’est que moi, vers 18 ans j’ai arrêté de croire. Aujourd’hui, dix ans plus tard, c’est toujours le cas. Je ressens un grand vide, une incompréhension totale sur la raison de notre existence, mais je suis incapable de croire. À la limite je pourrais être simplement déiste mais j’ai l’intime sensation que ce serait me mentir à moi même pour être plus à l’aise avec mes interrogations. Du coup je ne crois en rien (enfin, je crois en pleins de chose mais rien de religieux). Et même si je respecte totalement les gens qui croient (en n’importe quel(s) dieu d’ailleurs) je ne comprends pas qu’on puisse croire qu’une personne toute puissante s’intéresserait autant à nous. Chacun d’entre nous. Je ne comprends pas que le christianisme (par exemple, c’est celle que je connais le mieux) existe toujours alors que les écrits ne correspondent pas à la réalité, que l’avis des eclesiastiques que l’on est sencés suivre changent chaque décennies, quand tout simplement certaines valeurs si chère à l’Eglise sont tellement en désaccord avec mes valeurs profondes… Je ne comprends pas. Mais dans le sens premier de l’expression hein ! Absolument pas comme un jugement. L’important finalement, c’est bien Je chacun soit heureux.
Sarah
13 juin 2018Issue d’une famille très croyante, j’ai été baptisée, j’ai fait mes 2 communions et j’allais régulièrement à la messe (quasi tous les weekends). Mais comme tu ne sais pas expliquer pourquoi tu crois, je ne pourrais t’expliquer mais du profond de moi je n’ai jamais cru. J’étais une enfant très disciplinée et très scolaire et pourtant j’étais celle qui chahutais pendant les cours de cathé, qui posait des questions sur l’existence de dieu et de Jésus, qui remettait en cause ce qu’on essayait de m’apprendre. Bref, de ce côté là mes profs avaient bien du mal à me faire entendre raison. Donc oui, même si je suis baptisée, je suis complètement athée. Je fais partie de ces gens qui pensent que la religion à été inventé par les hommes pour les hommes afin de répondre à la grande question existentielle, que faisons nous ici, pourquoi vivons, nous, pourquoi mourrons nous. Histoire de se conforter et de se dire que notre vie sur terre n’est pas vaine. Et histoire de mettre la carotte au bout du bâton pour canaliser le mal emmanant de chacun d’entre nous. Parce que bon, si demain on trouve que le paradis n’existe pas, qu’il n’y a aucune raison à la vie à la mort … que tu peux faire autant de mal ou autant de bien, ton sort sera le même… et bien je donne pas cher de la relative paix dans le monde que nous connaissons actuellement. On dit que la religion crée des guerres, sans religion ce serait pire 🙂
Et sinon pour revenir sur ta dernière phrase, tant mieux si tu a trouvé dans la religion quelque chose pour te permettre d’avoir une meilleure version de toi même, mais de mon point de vue, on peut tous trouver cette meilleure version de nous même en suivant d’autres voies non religieuses.
Marie
13 juin 2018Je ne suis pas d’accord sur la conclusion de ton cheminement (très intéressant par ailleurs): » que tu peux faire autant de mal ou autant de bien, ton sort sera le même… et bien je donne pas cher de la relative paix dans le monde que nous connaissons actuellement. » Ce n’est pas spécialement pour le paradis que j’essaie d’être sympa/gentille dans la vie de tous les jours. C’est parce que je me sens mieux dans mes baskets avec cette facette de moi et je trouve la vie plus facile et cool à vivre comme ça. Toi qui ne crois pas, est ce que du coup tu es une personne « mauvaise? Si oui au temps pour moi! Si non, il n’y a pas de raisons que ma façon de faire ou la tienne ne soit pas la pensée majoritaire du monde…
Marie
13 juin 2018Je suis tout à fait d’accord avec toi Marie.
Nous essayons d’être bon pour nous meme, pour la majorité d’être humain qui est « bonne » et par peur de la justice (terrestre!) pour les autres.
Je ne pense pas que le paradis influe beaucoup sur la gentillesse, l’entre-aide…
Du moins je l’espère parce que sinon ca veut dire qu’il n’y a que des opportunistes sur terre.
Et je ne pense pas que la religion ait créé des guerres. Je pense plutôt que la religion a été utilisé comme justification par des hommes qui voulaient plus de pouvoir ou de richesse.
Marie
13 juin 2018Moi je suis croyante, très peu pratiquante et avec un parcours de catéchisme qui s’est arrêté à la profession de foi. La partie sur la foi est exactement ce que je ressens mais que j’avais du mal à conceptualiser. Merci de l’avoir fait pour moi! Et souvent je réponds la même chose : Je ne crois pas que Dieu existe, je sais qu’il existe.
Joachim
13 juin 2018Merci pour ton article ! Je suis un ancien croyant et athée désormais. Ce sont certaines questions d’ordre philosophiques qui m’ont amené à réfuter la foi. Aussi j’ai relevé 2 phrases sur lesquelles je souhaite rebondir (en toute bienveillance !)
« Cet ordonnancement, cet ordre si parfait, ça ne peut pas être juste le fruit du hasard. »
On peut considérer 3 choses :
– L’univers est si vaste qu’il contient, d’après les scientifiques, au moins 1000 milliards de mondes abritant la vie.
– Sur Terre, à chaque seconde, ce sont des centaines de millions d’êtres vivants sensibles qui souffrent en étant avalés et digérés vivants, blessés, agonisant de faim, de froid, etc.
– Enfin, l’évolution qui a mené à l’état actuel des choses (la façon dont le corps est construit, etc.) a pris des millions et millions d’années, avec d’innombrables « ratés » et auto-corrections (survie du plus apte, etc.). Je ne pense donc pas qu’on puisse parler de hasard.
Ce que je souhaite exprimer, c’est que notre monde n’est en rien une perfection unique. C’est un monde où règne une très grande souffrance.
Également :
« Nous avons le choix. De croire, de ne pas croire. De faire le bien, ou de faire le mal. »
As-tu eu déjà l’occasion de réfléchir à ce qui fonde notre libre-arbitre ? Pour quelle action es-tu vraiment libre ? A-t-on le choix de notre lieu de naissance, de nos parents, de nos frères et sœurs, de notre morphologie, de nos capacités cognitives, de nos goûts, etc. ? Il y a un principe physique que l’on voit s’appliquer partout, qui est la causalité. On l’accepte pour tout ce qui existe, sauf pour l’esprit humain. Pourquoi donc ? Il me semble au contraire que les êtres humains, comme tout ce qui existe sur Terre, ne sont que des assemblages d’atomes en mouvement, pris dans un déterminisme physique dont on n’a pas conscience, simplement parce que ce déterminisme est trop grand et complexe pour être appréhendé.
La Comtesse Bleue
13 juin 2018Je trouve que tu poses des questions très intéressantes. Pour ma part c’est aussi ce qui m’a amenée à douter plus d’une fois et à avoir des passages à vides.
Je ne sais pas si la religion a été créée pour expliquer ce que nous n’arrivons pas à appréhender mais pour moi, tout ça n’est pas contradictoire. Je suis une scientifique (et ma marotte du moment est l’aspect totalement injuste de la parabole du fils prodigue mais là n’est pas le sujet 😉 ), je m’interroge en permanence sur ces apparentes contradictions. Ce qui m’amène à me définir comme croyante c’est que même si certaines questions titillent ma rationalité, il y a aussi des mystères (dont je t’accorde que nous les expliquerons peut-être un jour !) qui me semblent littéralement miraculeux. On sait mettre en présence deux cellules (je pense plus particulièrement aux gamètes), et on sait les faire se multiplier, mais un sacré mystère subsiste : la naissance de la conscience voire même plus simplement de « la vie ». Deux cellules qui finissent par donner un être pensant ! Je conçois qu’on puisse trouver ça naïf ou obscurantiste mais j’ai vu tellement de choses qui me dépassent (malades transfigurés, prières exhaussées, etc.) que jusqu’à preuve du contraire je crois qu’il y a quelque chose « là-haut », quelque soit le vecteur qui nous y lie. (Après tout, la religion vient effectivement des hommes dans ses rites et ses textes, nous avons pu nous tromper à un moment dans la forme mais cela ne veut pas dire que l’essence n’existe pas). En tout cas, merci de soulever ces questions qui sont trop souvent cachées ou ignorées quand on parle de religion.
Mariette
13 juin 2018Je ne suis pas croyante.
Pour moi, si dieu existe pourquoi a t il créé un monde aussi imparfait ? La magnifique goutte de rosé est aussi le résultat de principes scientifiques très beaux.
Et aurais-je voulu croire, il y a trois choses qui m’en empêchent:
– les querelles stupides entre les différentes religions (et principalement les religions monothéistes).
– les principes étriqués/vieillots/rétrogrades intolérables des religions (homophobies, sexisme, préservatifs…) encore aujourd’hui porté par les différentes églises et leurs représentants officiels.
– le fait pour une partie des croyants de refuser de reconnaître les preuves de la science (par exemple le refus de l’enseignement de la théorie de l’évolution aux USA dans certaines écoles).
Mais je pense pouvoir vivre en bon entente avec les croyants, athés et autres…, du moment que tout le monde évite le prosélytisme actif.
La Comtesse Bleue
13 juin 2018Tu as raison, ce n’est pas toujours facile de se revendiquer chrétien… On est vite estampillé « manif pour tous » (qui d’ailleurs n’était pas composée que de chrétiens !) ou « catho coincé » ou illuminé ou encore rétrograde. Du moins c’est l’impression que j’ai souvent.
J’ai moi aussi eu une éducation chrétienne et j’ai « fait mes classes » dans l’ordre. Je doute encore beaucoup et pourtant, j’ai l’intime conviction qu’il y a quelque chose de plus (ce sont peut-être des coïncidences mais il y a énormément de signes autour de la conception et de la naissance de mon fils… et pourtant c’était probablement une des périodes les plus difficiles en matière de religion pour moi). Là où je rejoins pourtant Marjorie c’est que la religion a été inventée par les hommes, pour moi c’est un fait. Si le carême tombe en mars-avril, c’est probablement qu’à l’époque c’était une période où on terminait de vider les greniers et où on avait pas encore fait de nouvelles récoltes, s’il y a de l’encens c’était peut-être à l’origine pour certaines odeurs. Pour moi, les rites sont là pour aider à créer le lien mais leur forme importe finalement peu.
Heureuse pour toi que tu ait trouvé ta voie spirituelle 🙂
Doupiou
13 juin 2018Genial cet article et j’adore les commentaires si constructifs et intéressants des autres lecteurs.
Je suis très croyante mais peu pratiquante. Je suis uniquement bâptisée et ce sont mes grands-mères qui m’ont initiée à la foi quand j’étais petite (l’une m’avait un grosse médaille de la Vierge et l’autre une petite statuette du Christ). Je pense avoir toujours été attirée par cette religion, comme si c’était malgré moi. Je me rappelle au collège poser beaucoup de questions a une amie qui faisait du caté.
Parfois, je regrette que mes parents qui étaient allés très loin dans le parcours religieux, ne m’aient pas proposé de faire plus que le bâptème.
Je me suis toujours sentie très à l’aise dans une église, comme à ma place. J’avais adoré la préparation au mariage religieux qui m’avait permis de combler mes lacunes en connaissance. Même aujourd’hui, je suis celle de la famille à qui on demande de lire les textes bibliques lors des obsèques, mariages ou bâptèmes…
Je prie tous les jours, c’est pour moi un moment réconfortant, plus qu’un rituel. Comme si la première m’offrait une protection
Coraline
13 juin 2018Bonjour Doupiou,
En lisant votre commentaire et votre regret sur votre « cursus » non accompli j’ai envie de vous dire : « Et pourquoi pas maintenant ?! » Vous pouvez tout à fait poursuivre le parcours à l’âge adulte, parlez-en à un prêtre, vous pourrez certainement entamer un parcours et vous préparer à recevoir la communion et la confirmation si vous en avez envie ! Je prie pour vous 😉
Flor
13 juin 2018Quel échange passionnant ! J’ajoute ma petite goutte d’eau car je n’ai pas très souvent l’occasion d’aborder ce sujet. Issue d’un milieu totalement athée (je dirais même athée vindicatif), je me suis longtemps vue comme une athée pure et dure. A un moment donné, j’ai trouvé que l’agnosticisme était une position plus honnête et plus humble. C’était un genre de pari, une parti pris intellectuel en somme, construit sur un argumentaire.
Et puis… Le divin s’est frayé un chemin en moi alors que j’accompagnais un mourant. Quelque chose en moi s’est ouvert à quelque chose qui est de l’ordre du souffle. Et un beau jour, alors que je conduisais sur l’autoroute, ça m’est littéralement tombé dessus. J’ai ressenti d’un coup que le souffle était la, qu’il était en moi, qu’il était partout, que nous étions tous le souffle. Le grand bouleversement sur l’autoroute E411 😀
Je suis devenue croyante inexplicablement, et cela n’avait rien à voir avec ce que j’aurais pu imaginé. C’est de l’ordre de la transcendance. C’est, tout simplement. Pour moi la foi va avec le mystère, c’est quelque chose qui échappe à toute tentative d’explication. Je n’ai même pas de mots pour nommer ce que j’éprouve, je ne me reconnais pas dans une religion plus que dans une autre, j’ai l’impression que si j’utilise le mot Dieu cela fait de moi une catholique que je ne suis guère…Rien ne m’avait préparée à vivre ça, mais en tout cas cette foi qui est entrée en moi comme un tourbillon de lumière ne m’a plus quittée, c’est une joie qui chante en moi.
Joachim
13 juin 2018Flor, en fait l’athéisme et l’agnosticisme ne sont pas à renvoyer dos à dos : l’athéisme désigne le fait de vivre sans croyance, l’agnosticisme le fait d’attendre des preuves pour croire au divin. On peut donc être un athée agnostique 🙂 C’est à dire vivant sans croyance, mais ouvert à accepter l’existence du divin si des preuves étaient présentées.
Die Franzoesin
13 juin 2018J’aime beaucoup ton paragraphe et les commentaires qu’il a suscités sur ta foi, c’est un sujet passionnant !
Jess
13 juin 2018J’allais féliciter Rigel pour cet article et l’encourager à lire le tien (http://die-franzoesin.com/2018/04/catholique/) qui avait aussi donné lieu à une super discussion… C’est vraiment rare les gens qui osent aborder ce sujet de nos jours et ça fait plaisir ….
Aude-Marie
13 juin 2018Merci pour cet article.
J’ai sensiblement le même parcours que toi.
J’ai fait ma confirmation trop tôt à mon goût mais ma foi n’a fait que se renforcer. Comme toi je pense que la foi ne s’explique pas.
En revanche je suis bien moins pratiquante car je suis déçue de la façon dont se présente la religion et ce qu’elle « revendique ». (Avortement, abstinence…). La manif pour tous a été le pire.
Les Catholiques prônent la tolérance et pourtant sont si intolérants sur certaines idées sociales, pour moi la religion devrait « vivre avec son époque ».
Alors oui, j’ai la foi, je crois que Dieu m’accompagne chaque jour de ma vie, mais j’ai de plus en plus de mal à croire en la religion des hommes…
Madame Vélo
13 juin 2018Merci d’avoir osé écrire cet article !!
J’ai aussi grandit dans une famille catholique et j’ai aussi fais le parcours « classique » baptême, communion, confirmation. J’ai eu une sorte de passage à vide à mon adolescence, et j’ai redécouvert ma foi quand j’ai rencontré mon mari et sa famille. Quand la vie nous a séparé géographiquement de 600 km, j’ai eu besoin de la présence de Dieu à côté de moi, et j’ai décidé de porter ma croix tous les jours. Au début j’étais hyper gênée, j’avais l’impression que les gens regardaient mon collier au lieu de mes yeux quand je leur parlait, et que j’allais être cataloguée « catho ». Mais en fait non, pas du tout, c’est très bien passé au boulot et dans mon entourage. Et petit à petit j’ai appris à assumer ce que je suis, ce que je crois.
Pour revenir à ce que tu dis, en fait je ne comprend pas les arguments des athées qui disent que si Dieu existait le monde ne serait pas aussi pourri. Ce sont les hommes qui habitent le monde et qui font ce qu’ils font. Certains hommes acceptent la présence de Dieu dans leur coeur et sont guidés pour agir vers un monde meilleurs. Mais Dieu ne peut forcer un homme à l’accepter dans son coeur, et si cette homme-là veut faire le mal, ce n’est pas de la faute de Dieu.
Sinon en lisant les commentaires, je me rend compte (même si je le savais déjà) que l’Eglise a encore de gros gros efforts à faire en communication pour expliquer certaines de ses positions.
Et sinon je voulais aussi rebondir sur l’existence de Dieu. Contrairement à beaucoup de monde, ce qui me persuade que Dieu existe c’est que des millions et des millions d’hommes ont cru et croient encore en Dieu (ou en un dieu/plusieurs dieux, divinités) et je me dis que quand même, il doit bien exister quelque chose, parce que la quasi totalité de l’humanité depuis qu’elle existe ne serait quand même pas plus bête et naïve qu’une poignée d’athées 😉
Mariette
13 juin 2018Le dernier argument me laisse perplexe.
Tous les hommes sur terre pensaient que la Terre était plate et que l’Amérique n’existait pas jusqu’au XVème/XVIème siècle.
Et pourtant, ils avaient tort, non ?
(Et je pense que de tout temps, des hommes ne croyaient pas en Dieu, mais vu le châtiment pour le dire tout haut, il valait mieux faire profil bas.)
En plus sur les millions d’hommes qui croient en Dieu(x), il y a tellement de versions différentes – de disputes – de rites … que ça seraient plutôt un signe, pour moi, qu’ils ont tous tort sinon ils diraient la même chose.
Doupiou
14 juin 2018J’aimerais porter ma croix tous les jours aussi mais travaillant dans le secteur public, je ne peux pas ! Par contre quand je ne suis pas au boulot je la porte !
Elodie
14 juin 2018Merci pour cet article et je suis heureuse (vraiment!) de lire tant de bienveillance sur un sujet aussi compliqué et personnel.
Je suis également catholique, croyante et pratiquante. Ce que j’apprécie le plus dans ma religion ce sont es valeurs que j’essaie d’appliquer au quotidien: amour, charité, respect, empathie…je suis très cartésienne et je ne crois pas à toutes les paraboles, j’essaie juste de me demander les messages véhiculés et comment faire au mieux.
Comme vous tous, parfois je doute, parfois j’essuie quelques jets de pierre aussi…je suis sage-femme, je pratique les IVG régulièrement par exemple, je vis dans un petit village et j’ai déjà entendu que j’étais une mauvaise catho et que j’abusais d’oser venir à l’église. Je m’en fiche royalement, pour moi, la foi c’est dans le coeur, je n’ai pas besoin de la justifier, de l’exposer. J’essaie juste de respecter les choix, droits, volontés de chacun/chacune et d’être bienveillante.
Audrey
14 juin 2018Pour ma part j’ai juste été baptisé bébé. Mon grand-père était très pratiquant et allé à la messe (en latin) tous les dimanches. Comme il me gardait souvent, je l’accompagnais alors. Je ne garde pas de fameux souvenirs à part un ennui profond (messe en latin bonjour !) et des tiraillements de joues de la part des mamies à la sortie de l’église. Quand la question de mon éducation religieuse a été posée, ma mère et 2 amies mamans ont décidé de nous inscrire, leur fille, au catéchisme. Et ça n’a pas été hyper concluant. Surtout car nos mamans devaient se rendre une fois par semaine à des réunions. Au début elles se sont dit qu’elles allaient y aller à tour de rôle, sauf qu’on leur a dit que non il fallait qu’elles viennent toutes. Voila comment s’est conclu le catéchisme. A la place nos mamans nous ont inscrites à la danse et on n’a rien dit à papy pendant un moment. J’imagine que lorsque mon cousin du même âge a passé sa communion il a dû comprendre haha. Après j’ai été scolarisé dans un établissement catholique privé à partir du collègue (plus pour le côté privé que catholique). J’ai suivi quelques cours d’aumônerie parce que les copines le faisaient, mais rien de plus.
Je n’ai jamais éprouvé le besoin de croire en Dieu. Je ne suis pas athée pourtant, je pense qu’il y a quelque chose, mais certainement pas quelque chose de conscient. Je suis assez touchée par les croyances du Japon, notamment le shintoisme, qui est une vénération de la nature. J’aime cette idée même si je ne pratique pas du tout le shintoisme.
Pour en revenir au catholicisme, j’avoue avoir assez de mal à le comprendre, un peu comme toutes les religions monothéistes au final. Il y a beaucoup de choses prônées dans ces religions qui sont en TOTAL contradiction avec mon féminisme. J’ai beaucoup de mal à envisager qu’une religion puisse dicter le comportement des hommes en général, et plus précisément celui des femmes. Ce n’est pas du tout en adéquation avec ma manière de penser.
Madame Rêveuse
14 juin 2018Ah ben c’est clair que les religions ont été écrites PAR les hommes, POUR les hommes ! Je suis d’accord avec toi, je trouve que les religions monothéistes ne sont pas respectueuses des femmes. Et je suis aussi plus touchée par les croyances d’Asie.
Madame Rêveuse
14 juin 2018Sujet très intéressant et peu abordé en « public » (donc d’autant plus intéressant !).
Pour ma part j’ai été élevée dans une famille catholique et pratiquante : baptême, catéchisme, 1ère communion, profession de foi, messe le dimanche, prière du soir, etc.
J’avoue que tous ces rites et rituels, l’odeur de l’encens que je ne supporte pas, ces certitudes qu’on doit avaler sans se poser de questions, tout ça m’a fait m’en éloigner – du moins psychologiquement -. J’ai donc pu enfin réfléchir par moi-même ! 😛
Je crois que je suis une rebelle de nature : je déteste qu’on me bourre le crâne avec des choses établies. J’aime comprendre ce que j’apprends et pas juste l’ingurgiter, je veux comprendre pourquoi ceci ou pourquoi cela. Si on ne sait pas m’expliquer, alors je rejette.
Ceci dit j’ai continué à côtoyer le milieu catho, notamment par l’aumônerie étudiante (lorsque j’ai quitté la maison pour mes études, je me sentais tellement perdue que le seul endroit où je me sentais « chez moi » c’était à l’aumônerie !), et aussi par des communautés nouvelles (Béatitudes, Chemin Neuf, etc.). Je me sentais déjà plus à l’aise avec leur vision des choses. Il faut dire qu’elles s’inspirent des Protestants ou des Juifs, dans le sens où elles sont plus dans le réel, dans le quotidien, dans le concret. Et ça m’a plu.
Car autant les bigotes qui vont à la messe chaque dimanche mais critiquent par derrière m’avaient fait m’éloigner de tout ça, autant l’ouverture d’esprit et l’accueil des communautés nouvelles a donné un nouveau souffle à ma foi.
Car aujourd’hui, je peux dire que j’ai la foi. Mais pas forcément la foi en Dieu. La foi en l’Être Humain, en la nature, en moi. Le discours catho « perché » et abstrait ne m’a jamais parlé. Par contre respecter l’autre, le considérer et l’aimer pour ce qu’il est, respecter la nature et les animaux, agir avec bienveillance, aider, être gentil, etc. Tout ça vaut bien mieux que la messe ou que n’importe quelle prière. L’action vaut mieux que 1000 mots.
D’ailleurs je pense que la prière est une façon de se rassurer soi-même et de déculpabiliser. Si on veut vraiment la paix dans les cœurs, il faut suivre les paroles de Gandhi : être le changement que l’on désire voir dans le monde.
Miss Chat
14 juin 2018Et de trois articles intéressants sur comment vous vivez votre foi 😉 (toi donc, Franfran et Flora il y a fort longtemps) Je trouve ça chouette parce que vous décrivez bien cela, en apportant un éclairage autrement plus convaincant et logique (même si ce n’est pas une logique que je partage). La seule personne que je connaissais qui était croyante était un peu fofolle illuminée et à l’écart de la société du coup c’était toujours l’exemple qui me venait en tête quand on me disait « croyant » (bravo…)
Bref, je suis athée. Eventuellement agnostique, parce que si on me prouve qu’un dieu existe, alors super. Mais je ne pense pas que ce soit le cas. J’ai été élevée comme beaucoup de gens dans la tradition catholique, j’ai été baptisée, j’ai fait mes 2 communions. Sauf que je n’ai JAMAIS assisté à une messe en dehors des événements, mes parents n’étaient pas croyants, mes grands-parents ne l’étaient plus (après 20 ans de dictature franquiste et de drames, leur foi s’est vaporisée…) Puis vers 17-18 ans, on a dû faire un travail d’introspection en cours de religion pendant plusieurs mois et j’ai conclu que ce n’était pas moi. Je ne peux pas être croyante religieuse, ça va à l’encontre de toutes mes autres croyances : je crois en la nature, qui n’est pas due au hasard justement mais à des principes de physique/chimie qui s’appliquent à tous les niveaux, même si on ne les comprend pas tous. Je crois profondément que les entités supérieures et les dieux ne sont que des constructions humaines et sociales, dans lesquelles je ne trouve aucun réconfort, aucune réponse.
MamBat
15 juin 2018Merci beaucoup pour ton article ! Je me suis demandé un bout de temps ce que j’allais pouvoir répondre, tant je l’ai trouvé chouette, et les commentaires complets.
Je suis catho, du genre pratiquant qui a toujours pratiqué, élevée dans une famille catho pratiquante, et qui a plutôt réfléchi à sa foi et choisi de pratiquer une fois le foyer parental quitté. Je vais à la messe tous les dimanches (parfois en latin, et j’aime ça), j’aime à croire que ma foi guide aussi mes choix quotidiens parce qu’elle me définit en partie.
Je me suis longtemps demandé ce qui avait fait que dans une même famille, avec la même éducation, mon frère ait laissé tomber la pratique et soit devenu athée, et moi je sois encore aujourd’hui croyante et pratiquante. Pourtant, jusqu’à ce qu’on quitte la maison, on a eu sensiblement le même parcours, puis on a tous les deux fait des études supérieures, je ne veux pas croire que ce soit une histoire de libre arbitre ou de pensée scientifique plus développé chez l’un que chez l’autre. J’ai fini par arriver à la conclusion que la foi, c’est aussi une histoire de façon dont on appréhende l’existence et les épreuves, une histoire d’entourage et de choix à l’âge où on pose des choix fondamentaux, de vision du monde et de soi.
Ce n’est de fait pas une histoire d’être meilleur que les autres, ou plus avantagé ou plus heureux, c’est plutôt ma façon à moi d’être meilleur que moi-même, d’être moi mais en mieux. Et lui a trouvé une autre façon d’être lui en mieux, qui lui convient bien et le rend heureux.
Virg
15 juin 2018Issue d’une famille athée, j’ai tendance à l’être aussi. En fait, c’est complètement hors de ma culture. En revanche, je suis prête à croire à une force mystique, la nature me paraît trop bien faite pour n’être issue que du hasard. Ce qui me gêne le plus, c’est le dogme des religions. Fais pas ci fait pas ça sans évoluer. L’exemple le plus criant c’est le cochon. A l’époque, c’était pour des raisons de protection qu’il ne fallait pas en manger, qui sont complètement obsolètes aujourd’hui. Puis avoir besoin de l’église et du prêtre pour interpréter les textes … si religion je devais avoir, ce serait une relation profondément intime entre ladite puissance et moi-même, je n’arrive pas à concevoir tout le dogme autour.
Pour être honnête, je ne comprends pas comment on peut encore s’y plier au XXIe siècle dans un pays occidental aussi évolué que le nôtre; c’est sans jugement car c’est vraiment une incompréhension au sens strict du terme.
Selon moi, les guerres menées au nom de la religion sont en totale contraction avec la religion elle-mêmes et pourtant elles jalonnent l’histoire de l’humanité.
Là où je trouve cela très bien, c’est qu’elles « moralisent » l’éducation « tu ne tueras point » « tu ne voleras pas ton prochain ». Dans notre société où le politique, qui devrait être un modèle vu qu’il définit les lois, est incapable de probité, la religion donne au moins une base à notre société dans ses aspects moraux.
Vaste débat
Madame Rêveuse
17 juin 2018Je te rejoins carrément sur le fait que la croyance devrait être une affaire intime. Je trouve qu’on nous dicte trop ce qu’on doit faire ou ne pas faire, on impose des rituels obsolètes aujourd’hui, et on met des étiquettes sur les croyances. Du coup ça devient des religions, qui nous opposent au lieu de nous réunir, et bim, ça fait des guerres ! 🙁
Tout comme toi je ne comprends pas comment, à notre époque, on peut encore suivre des principes datés (qui étaient beaucoup en lien avec la vie quotidienne, sur l’hygiène, le savoir-être en société, la bienséance de l’époque…) et des explications hasardeuses de choses qu’ils ne comprenaient pas à l’époque, mais que depuis la science a mis en lumière… Ou plutôt je pense que si : appartenir à une religion rassure beaucoup. Avoir une ligne de conduite rassure beaucoup. Procéder à des rituels rassure beaucoup. C’est ça je pense qui maintient les religions vivantes.
Leaureine
17 juin 2018Je suis catholique moi aussi, croyante, pratiquante, animatrice de groupe de confirmation auprès d’ados…et pour autant féministe, pro mariage pour tous, pro IVG, pro contraception, entre autres choses !
Dans le quotidien je ne peux montrer ma foi (fonctionnaire dans un milieu plutôt anti religion) mais si les collègues me posent des questions alors je réponds avec sincérité.
Je ne suis pas d’accord avec tous les positionnements de notre pape mais selon moi c’est à nous chrétiens de faire évoluer notre foi dans le quotidien
Madame Colombe
19 juin 2018Merci pour ce bel article. Je suis issue de parents chrétiens mais qui n’ont pas la même religion. J’ai été baptisée mais la greffe n’a malheureusement pas pris! Pour autant j’aime l’atmosphère des édifices religieux.
Je vous envie pour la solidité de votre foi qui doit être une aide au quotidien. Mille mercis pour cet article et les commentaires qu’il suscite, et qui sont tous enrichissants.
Madame Colombe
2 juillet 2018Et pour compléter mes propos, je suis d’accord avec vous sur un point : Pâques est à mes yeux une fête bien plus symbolique que Noël.
Je la fête avec mes parents et mon mari ( non baptisé) et même si nos perceptions divergent, c’est la notion d’espoir véhiculée par l’événement qui nous réunit.