Mon jardin sauvage

J’ai toujours voulu une petite maison avec un jardin, et mon rêve est devenu réalité au printemps 2017.

Bien consciente de mes limites et du temps que nécessite l’entretien d’un jardin, j’ai jeté mon dévolu sur une maison avec un terrain de 5ares, dont le jardin est composé majoritairement de pelouse et d’un petit potager où seuls des fraisiers étaient plantés. Il présente une bonne configuration pour commencer petit à petit sa transformation : pas d’arbres mais plusieurs haies délimitant ma parcelle. Tu le sais peut-être maintenant, mais j’adore la botanique et me tourne vers un mode de vie et de consommation plus naturel et simple. J’ai quelques idées pour mon jardin, que je souhaite mettre en place au fur et à mesure, pour qu’il prenne des allures plus sauvages et me demande un minimum d’entretien. Voici un peu l’état des lieux…

Crédit photo : photo personnelle (jolies fleurs de la bourrache)

Ma première action a été d’installer un compost. Je ne me suis pas cassée la tête pour en fabriquer un : j’ai investi quelques dizaines d’euros dans un tonneau prévu à cet effet (dont le fond est percé pour être en contact avec la terre), que l’on trouve facilement dans les magasins de bricolage. Je n’utilise pas le compost pour fertiliser mon jardin pour l’instant car j’y déverse régulièrement les déjections de mon chien, qui prend un traitement médicamenteux quotidien.

Des espaces accueillants pour la faune locale

Ensuite, j’ai choisi de ne pas tondre une partie de la pelouse au fond du jardin, afin de la voir monter en graine et ainsi aider les insectes. Je trouve cela magnifique et si tu as l’occasion de laisser un coin de ta pelouse en friche, je te le conseille fortement : tu gagnes du temps en tonte et découvre tout un tas de beaux papillons (entres autres). C’était drôle d’y voir mon chien s’y promener, complètement englouti par les hautes herbes. Une fois par an, vers la fin de l’été, je demande à un proche de passer un coup de débroussailleuse et hop, l’endroit redevient « plus net ».

Au début du printemps 2018, j’ai placé deux hôtels à insectes sur ma façade. Les clous étaient déjà là et je les ai acheté « tout fait » (car flemmarde et pas bricoleuse) et bien que j’ai douté de leur succès, j’ai été forcée de constater que les petites loges ont toutes été remplies en moins d’une semaine ! Je pense multiplier la présence d’hôtels de ce genre et également installer des nichoirs pour les oiseaux.

J’ai aussi fait appel à un professionnel pour enlever une haie d’aucuba, une espèce exotique souvent utilisée pour faire des haies, qui divisait mon jardin en deux. C’est une espèce que je trouve personnellement horrible, pénible à entretenir et peu accueillante pour les insectes. Je vais bientôt semer une bandes de « prairie fleurie » à cet emplacement, ce qui sera bien plus coloré et utile !

Afin de limiter la corvée « tonte de pelouse », j’ai  remplacé le petit carré de gazon à l’avant par un parterre de gravier de lave. Certes, c’est moins « vert » qu’avant, mais pour compenser la perte végétale, j’y ai planté 5 lavandes qui plaisent énormément aux pollinisateurs. Et puis, une « pelouse classique », c’est très très pauvre pour la biodiversité, de toute façon…

Le potager

Au niveau du « carré potager », il n’est pas bien grand et consistait en une monoculture de fraisiers lors de l’achat de la maison. Alors certes, j’adore les fraises mais trouvais dommage d’immobiliser une parcelle pour obtenir quelques fraises pendant deux semaines par an. J’ai donc arraché quelques fraisiers et ai planté de la consoude (trouvée le long d’un chemin de champs), de la capucine et de la bourrache (reçue lors d’un atelier de cuisine sauvage).

L’été dernier, en allant nous promener en ville, nous avons vu sur un appui de fenêtre une collection de plants de tomates accompagnées de l’écriteau « servez-vous », ce que nous avons fait. Nous l’avons planté au milieu d’un parterre décoratif, trouvant drôle le mélange « rosier/tomate/euphorbe ». Pourquoi les légumes devraient-ils être regroupés en rang dans un potager ? L’été 2018 était l’année test, la récolte n’a pas été fameuse (canicule + repiquage tardif n’y ont pas été pour rien) mais je pense semer plus de légumes à l’avenir…j’ai récolté cet automne mes premières graines de courges, afin de les resemer l’an prochain.

Crédit photo : photo personnelle

De gauche à droite : bourrache, groseiller, pissenlits, consoude, mon compost et feu la haie d’aucuba sur le muret.

En parlant de potager, comme tu le vois, les pissenlit ont également la part belle. Ils ont poussé tous seuls et j’ai renoncé à les arracher, de un car c’est très fatiguant et de deux, car ils ont autant leur place que les autres espèces « sauvages » que j’ai choisie. J’ai appris lors de mes cours de botanique un terme fort intriguant : la malherbologie. Tu connais ce terme barbare ? Il s’agit de la science des mauvaises herbes/herbes folles et de comment les gérer/éradiquer dans les cultures. Mon plan de gestion est de les laisser vivre leur vie (#flemmarde).

Crédit photo : photo personnelle (je te laisse chercher ma tomate 😉 )

Les haies

Pour m’épargner une taille de haies annuelle, je vais bientôt remplacer la haie du fond du jardin par une clôture en béton. Mais, attends un peu ! Arracher une haie pour y mettre du béton, c’est horrible, non ? Et bien, l’essence constituant cette haie est du laurier-cerise, une espèce exotique qui est vraiment à éviter dans un jardin naturel car elle n’est pas accueillante pour nos insectes locaux (qui ne peuvent pas se nourrir de leurs feuilles). L’idéal est de planter une haie d’essences indigènes (aubépine, sureau, charme,…) mais je t’avoue que je ne souhaite pas attendre des années avant que la vue ne soit à nouveau cachée et que je veux me simplifier l’entretien.  J’habite dans un quartier où les voisins consacrent un temps dingue à leur jardin, avec pelouses et haies où rien ne dépasse et j’aimerai éviter de me stresser pour l’entretien d’une haie qui pourrait embêter mes voisins en débordant sur leur parcelle.

Pour les haies mitoyennes en thuya, celles-ci vont rester car elles sont mitoyennes (bah oui, je ne décide pas seule…) et aussi car elles accueillent des chauves-souris l’été.

En résumé, j’y vais vraiment par étape, en essayant de simplifier l’entretien et de diversifier les plantes indigènes que j’accueille. Pour m’aider à trouver de bonnes idées et me « challenger », je me suis inscrite au Réseau Nature de Natagora. Si le sujet t’intéresse, je t’encourage à découvrir l’initiative, qui regorge de bonnes idées pour un jardin au naturel. Et si tu vis en Belgique, tu peux même y inscrire ton bout de terrain (ou ton balcon). 🙂

Et toi, as-tu un jardin/balcon ? L’as-tu créé de A à Z ou bien était-il déjà « en place » ? Comment gères-tu les « mauvaises herbes » ? Dis-moi tout en commentaire…

Relatetd Post

10 Comments

  • Melinda

    25 janvier 2019

    Waouh, j’ai appris plein de choses, merci beaucoup ! Ca me donnerait presque envie d’avoir aussi mon jardin, alors que jusque là le jardinage me rebute. Quelques questions : pourquoi ne pas utiliser le compost « pollué » par le médicament de ton chien ? Si le fond du contenant est percé, le médicament passe bien dans la terre donc potentiellement dans certaines plantes non ? Concernant les insectes, est-ce qu’ils restent dans leurs hôtels/dans le jardin ou trouves-tu que vous en retrouvez plus chez vous qu’avant ? Et comment utilises-tu la consoude, bourrache et capucine de ton potager ? Tu prévois peut-être un article là-dessus ? (espoir 🙂

    • Pippa

      25 janvier 2019

      Oups, j’ai cliqué sur le mauvais bouton pour te répondre. Je laisse un mot ici pour que tu ai une notification, ma réponse est juste en dessous 😉

  • Pippa

    25 janvier 2019

    Merci Melinda pour ton commentaire. Pour te répondre :
    1) Effectivement, cela se décompose dans la terre mais dans une zone limitée. Je préfère ne pas directement cultiver directement dans ce substrat 😉 et j’évite généralement de consommer tout ce qui est trop proche du compost. Mon chien est traité à la cortisone, je ne pense pas que cela soit très toxique mais dans le doute. En lisant un livre sur le compost, j’ai appris qu’on peut se servir d’un compost alimenté en dejection canine mais il ne faut pas l’utiliser si tu y mets des déjections de chats (j’ai oublié la raison mais internet peut aider).
    2) Les hôtels à insectes servent pour la reproduction donc les insectes femelles s’y logent et rebouchent le trou, puis elles ressortent qql temps plus tard. Je ne suis pas experte mais j’ai effectivement constaté un beau bourdonnement autour de ces hôtels ! Donc oui, ça a tendance à les attirer.
    3) Tu as bien deviné ! J’ai rédigé et soumis un article contenant des recettes de cuisine sauvage, il devrait être publié dans quelques semaines. Patience 😉

    Qui sait, le jardinage deviendra peut être ta passion le jour où tu auras ton jardin 😉

    • Melinda

      25 janvier 2019

      Merci pour toutes ces réponses !

  • Colombine

    25 janvier 2019

    Je trouve ton article vraiment très intéressant !! Je ne suis pas passionnée de botanique et je n’ai pas la main verte mais nous venons d’acheter une maison que la précédente propriétaire a fleuri avec amour. Mais ça part un peu dans tous les sens donc il va falloir qu’on voit ce qu’on peut faire. C’est un peu l’anarchie, même ma maman et ma belle maman, toutes deux passionnées de jardinage n’ont pas reconnu toutes les espèces du jardin. Pour d’autres c’est facile et on est aux anges (narcisses, mimosas, muguet…)

    J’ai quelques questions :
    – je suis curieuse de la bourrache, j’espère que tu nous en parleras davantage. Ça pousse facilement ?
    – tu dis que tu as installé les hôtels à insectes contre ta façade, ça ne pose pas de souci ? (j’aurais eu tendance à les mettre au fond du jardin, j’ai un peu la phobie des insectes).
    – tu ne parles pas de plantes aromatiques : pourquoi ? Il y a une raison pour laquelle tu n’en as pas ? Ici on en va en mettre car on les utilise beaucoup en cuisine ! Et puis ça pousse tout seul.
    – comment fais-tu pour ta « prairie fleurie ? »
    – on a une haie de laurier (cerise ? J’avoue que je ne sais pas). Et il y a pas mal de moustiques également, quelqu’un m’a dit que les haies les attiraient. Est-ce vrai ? Vu que tu dis que ce n’est pas une espèce géniale pour les insectes…

    • Pippa

      25 janvier 2019

      Félicitations pour l’achat de ta maison. C’est vrai que j’ai eu quelques surprises avec les bulbes, c’est chouette de découvrir ce que le précédent à planter (un pauvre glaieul dans mon cas). Pour t’aider avec l’identification des plantes, je te conseille l’application « Plantnet » qui t’aide à identifier sur base d’une photo.

      Pour tes questions :
      1) Je reparle bientôt de la bourrache dans un article de cuisine. Pour savoir si ça pousse facilement, j’ai envie de te dire que ça dépend où tu habites (montagnes,…). Dans mon coin, elle n’est pas rare et d’après un ouvrage de botanique, elle se plait bien aussi en France 🙂

      2) Je n’ai pas peur des insectes mais il est effectivement conseillé de les mettre dans un endroit au calme, et de préférence plein sud. le conseil que j’ai reçu est de ne pas les déplacer quand ils sont remplis et de ne surtout pas le « nettoyer » (les insectes déboucheront tout seul leur abri). J’ai eu pas mal d’abeilles/bourdons, c’était agréable.

      3) C’est vrai que je n’ai pas parlé des plantes aromatiques car j’en ai peu pour l’instant mais elles sont très bénéfiques aussi. Hormis un thym et un romarin qui sont en pleine terre, j’ai du mal à conserver les autres (car je les mets en pot sur ma terrasse et que les insectes ont dévoré mon basilic et mon persil cet été, snif – le revers de la médaille du point précédent *ou pas*).

      4) J’achète un paquet de semences « prairie fleurie » dans un magasin de jardinage/bricolage. Ma maman en a même vu au Lidl, c’était quelques euros pour 100m2 ! C’est un mélange souvent composé de coquelicot, bleuet, souci, etc des plantes appréciées des insectes mais qui sont annuelles (mais qui normalement, vont se resemer toutes seules).

      5) Euuuh la colle !. Je ne suis pas experte en moustique mais c’est vrai que j’en vois parfois autour. Si c’est un laurier-cerise, ses feuilles sont souvent impeccables (car non consommées) et un peu brillantes. C’est une plante « toxique » (https://www.centre-antipoison-animal.com/laurier-cerise.html). C’est comme l’arbre à papillon « Buddleiai », qui attire les papillons qui pondent dessus, mais ensuite, leurs chenilles meurent car elles ne mangent pas ce type de feuilles. Donc ça détruit les papillons. En Belgique, il est interdit à la vente mais on en retrouve hélas encore en jardinerie…

      https://www.jardin-pratique.fr/2017/08/04/buddleia-quand-il-devient-un-piege-ecologique/

      Voila voila,j’espère avoir pu répondre à tes questions et bon amusement avec ton jardin 🙂

      • Colombine

        27 janvier 2019

        Je ne connaissais pas du tout l’application Plantnet, merci beaucoup ! Cela va m’aider !

      • Chaperon Rouge

        31 janvier 2019

        Notre jardin étant minuscule, plantnet nous est d’une aide précieuse… En balade!

        Punaise tu m apprend quelque chose pour le budleia! J adore cet arbre ENTRE AUTRE parce qu’il y a si souvent des papillons autour, je n aurai jamais pensé au fait qu’il leur faisait du mal!!! Bon, promis, en 2019, on va mieux s’appliquer a soigner notre jardinet. Et tu m as donné envie avec l’hôtel a insecte. Mon mari est très bricoleur et il sera sans doute ravi d’en faire un, que l’on mettra devant la maison, plein sud 🙂 ca devrait plaire a notre fille ^^

  • Cricri2j

    25 janvier 2019

    Nous venons de déménager dans une maison aussi et il va falloir que je me penche sérieusement sur la partie jardin aussi! Je vais regarder le site que tu mentionnes merci

  • Magali

    6 février 2019

    Coucou Pippa,
    Je viens d’emménager à la campagne avec mon compagnon et nous avons un grand grand jardin, une partie autour de la maison, et une partie plus en retrait. Je suis dans la même démarche que toi (vie plus simple et naturelle) et mon projet est d’emménager le jardin de manière à pouvoir cultiver mes propres légumes et voir le retour des animaux (insectes, oiseaux, et autres). Je ne peux pas tout faire à la fois, mais j’ai déjà planté des bulbes et j’observe aussi la flore déjà en place (violettes, crocus, narcisses sauvages) ainsi que les oiseaux déjà présents. Nous avons un potager mais pour l’instant nous n’avons pas encore commencé à le travailler. Je souhaite amener plus de diversité au niveau des plantes et des fleurs, pour avoir plus d’insectes et donc plus d’oiseaux notamment. Bref, le chemin est encore long, d’autant que nous sommes locataires, donc on ne peut pas tout faire… mais bon, petit à petit 🙂

Leave A Comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *

11 − trois =