Les langues en Belgique : quand moules-frites riment avec conflits linguistiques

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Les langues en Belgiques

Dans le plat pays qui est le mien, on parle trois langues : le néerlandais, le français et l’allemand.

Au cours de mes lectures sur des blogs majoritairement français (de France) et de nombreuses discussions que j’ai pu avoir avec des « non-Belges » (notamment des Français, mais aussi des Britanniques ou des Italiens), je me suis aperçue qu’un pays où plusieurs langues étaient parlées de manière indépendante provoquait souvent une certaine curiosité chez mes interlocuteurs.

Je me suis donc dit que je pourrais te parler (une fois !) de ce que ça signifie, habiter dans un pays où tout le monde ne parle pas la même langue.

La division de la Belgique

T’expliquer la carte linguistique de la Belgique sans t’expliquer d’abord comment est structurellement organisé le pays relève de l’impossible. Tu as peut-être déjà entendu parler de nos déboires politiques fédéraux, fédérés, communautaires ou linguistiques (ou tout à la fois) (si si, c’est possible : ça s’appelle les « communes à facilités » et j’y reviendrai) et si c’est le cas, tu me détestes sûrement déjà.

Le Royaume de Belgique connaît donc trois groupes de locuteurs parlant ces trois langues différentes et auxquels on a donné une existence constitutionnelle, politique et juridique propre. On parle donc de la Communauté flamande (qui parle néerlandais), de la Communauté française et de la Communauté germanophone.

  Langues en Belgique

Crédits photo (creative commons) : Vascer

En vert : la Communauté flamande – En rouge : la Communauté française
En bleu : la Communauté germanophone

Comme c’était trop simple pour nous, nous avons un autre niveau de division : les régions. Nous en avons trois, la Région wallonne (la Wallonie), la Région flamande (la Flandre) et la Région de Bruxelles-Capitale. Il s’agit exclusivement d’une division géographique.

Les langues en Belgiques

Crédits photo (creative commons) : Vascer

En vert : la Région flamande – En bleu : la Région Bruxelles-Capitale – En rouge : la Région wallonne

Les communautés, bien que linguistiques, ont été « assignées » à des zones géographiques. Ça signifie que la Communauté flamande recouvre la Région flamande, évidemment, mais aussi la Région de Bruxelles-Capitale, qui est bilingue puisque c’est la capitale du pays. La Région wallonne contient à la fois la Communauté germanophone et la Communauté française. Cette dernière a également « l’autre moitié » de la Région de Bruxelles-Capitale.

Ça va, tu suis toujours ?

Les langues, sources de conflits ?

On dit souvent qu’il y a 60% de Flamands, 40% de francophones et moins d’1% de germanophones en Belgique. La Constitution n’autorise pas les recensements linguistiques (les mauvaises langues prétendent que c’est pour éviter une déception à la Flandre !), mais il est courant de dire que les francophones sont en réalité plus nombreux.

Bruxelles cristallise les tensions à ce niveau car, bien que bilingue sur le papier, c’est près de 90% de la population qui y est francophone ou qui utilise le français comme langue véhiculaire.

La population grandissante de la capitale a fini par « coloniser » la périphérie : Bruxelles étant enclavée en Région flamande, ça a provoqué la création des « communes à facilités ». Il s’agit de communes flamandes longeant Bruxelles, dans lesquelles chaque habitant peut choisir son « régime linguistique », c’est-à-dire dans quelle langue il recevra et effectuera les procédures administratives, s’il pourra voter pour les partis francophones ou flamands, etc.

On connaît beaucoup de conflits communautaires en Belgique, à base de querelles linguistiques, de désaccords politiques et de différences culturelles. Qui de l’œuf ou la poule les a provoqués, c’est difficile à déterminer. Une chose est sûre : vivre dans un pays multilingue, ça veut dire avant tout expérimenter des « cultures différentes » (à mon sens, c’est la source de beaucoup de problèmes).

Un Flamand a une culture différente d’un francophone, et vice-versa. On peut identifier des personnalités et des affinités propres à chaque communauté :

  • Les Flamands sont réputés pour être plus froids et sérieux, et les francophones sont soi-disant plus ouverts et moins « prise de tête ».
  • Les Flamands ont une véritable culture de la célébrité (téléréalités et magazines people à gogo), là où les francophones sont bien moins sensibles au star system.
  • Le francophone est connu pour faire peu d’efforts en langues étrangères, quand le Flamand en maîtrise facilement deux ou trois.
  • Enfin, les Flamands ont une culture résolument germanique, alors que les francophones sont bien plus influencés par le côté latin.

Les langues de la Belgique

Les Belges disent qu’ils parlent « néerlandais », « français » ou « allemand », mais en réalité, notre parler est différent de celui du pays d’origine de chacune de ces langues. Les raisons principales sont évidemment le contact avec les autres langues, mais aussi le fait que, ainsi coupé de la langue-mère par des frontières, chaque idiome a évolué différemment.

Tu connais sûrement quelques exemples de belgicismes francophones. Les plus connus sont souvent « septante » et « nonante » (70 et 90), ou notre « déjeuner, dîner, souper » (les repas du matin, du midi et du soir). Mais nous utilisons également le vénéré « filet américain » (steak tartare, très apprécié ici), la « drache » (une grosse pluie, qui se décline aussi en : « Tiens, il drache ! » pour dire qu’il pleut) ou les « kots » (les logements habités par les étudiants).

Attention, l’expression « une fois » n’est pratiquement pas utilisée en français de Belgique : il s’agit en réalité d’une traduction faite par les Flamands d’une de leurs expressions. Dire « une fois ! » pour rigoler à un francophone de Belgique n’a donc pas beaucoup de sens : ça lui parle à peu près autant qu’à un Marseillais. Te voilà prévenue !

Le néerlandais de Belgique, appelé le « flamand », est certainement le parler qui diffère le plus de sa langue-mère (le néerlandais des Pays-Bas), que ce soit au niveau de sa prononciation ou de son lexique. C’est d’ailleurs la langue qui diffère le plus au sein même de sa propre communauté linguistique ! J’entends par là que du flamand du Limbourg (province la plus à l’est) peut se voir sous-titré à la télé pour pouvoir être parfaitement compris en Flandre Occidentale (province la plus à l’ouest). Oui, tu lis bien : les Flamands doivent parfois sous-titrer leur propre parler !

Pour finir, tout comme il n’y a pas qu’un seul accent français en France, il n’y a pas qu’un seul accent belge en Belgique, et c’est d’autant plus vrai qu’il y a trois langues parlées. L’accent « belge » auquel tu penses certainement imite en fait un Flamand essayant de parler français, ou un (très) vieux Bruxellois de souche !

En Communauté française, par exemple, on identifie facilement l’accent liégeois, qui est très prononcé (tu peux l’écouter ici), ou celui de la province du Hainaut, qui ressemble au picard du nord de la France. Les Bruxellois ont une sorte d’accent « neutre » aux oreilles des autres régions, qui se rapproche en réalité du français de France. Il n’est donc pas rare pour un Bruxellois de se voir demander par un Liégeois : « T’es français, en fait ? » (C’est du vécu.)

Vivre dans un pays multilingue, ça veut dire…

Je te donnerai ici ma vision des choses. J’ai grandi en Région wallonne, je vis à Bruxelles et je travaille en Flandre et dans des cercles internationaux, ce qui me donne un point de vue un peu plus objectif, mais ceci reste une série d’observations issues de ma propre expérience.

Vivre dans un pays multilingue tel que la Belgique, ça veut dire vivre dans un « monde » séparé de celui de son voisin. Les échanges entre communautés sont peu fréquents à cause de la barrière linguistique. Les Bruxellois et ceux qui travaillent à Bruxelles sont facilement en contact avec l’autre communauté, mais on ne se mélange pas réellement.

L’enseignement du français est par exemple obligatoire en Communauté flamande, mais celui du néerlandais ne l’est pas en Wallonie (mais il l’est à Bruxelles !). On se retrouve de facto dans une situation où beaucoup de Flamands arrivent à tenir au moins une petite conversation dans l’autre langue, mais où les francophones sont majoritairement incapables de comprendre ou d’aligner trois mots en néerlandais.

Vivre dans un pays multilingue, ça veut dire devoir composer avec des partis politiques « de l’autre côté de la frontière linguistique », qui utilisent en période d’élections tous les clichés et stéréotypes possibles sur l’autre communauté. Ça signifie entendre l’homme ayant reçu le plus de votes de tout le pays dire que les francophones sont des profiteurs ratés, ou certains élus wallons traiter les flamands de racistes primitifs (oui, ça vole haut).

Vivre dans un pays multilingue, ça veut dire voir principalement des offres d’emploi demandant la connaissance de trois langues (français, néerlandais et anglais)… et trouver ça tout à fait normal, même si on en est déçu.

Mais vivre dans un pays multilingue, ça veut dire aussi que tous les produits de consommation sont vendus avec notices et explications en deux langues au moins. Nos emballages de camembert (bien français) sont par exemple écrits en flamand et en français.

Vivre dans un pays multilingue, ça veut dire apprendre les noms de villes dans les deux langues principales car les deux versions peuvent être utilisées sur les panneaux routiers d’une même route : la ville de Waremme deviendra ainsi « Borgworm », puis de nouveau « Waremme », en moins de 10km (ça marche aussi avec Mons/Bergen, Braine-le-Comte/’s-Gravenbrakel et Mechelen/Malines).

Vivre dans un pays multilingue, qui plus est capitale de l’, ça veut dire surtout être habitué à évoluer dans un contexte où les langues étrangères et les autres cultures sont omniprésentes. On ne parle pas forcément parfaitement l’autre langue, mais on est habitué à l’entendre partout, et on finit par s’y habituer naturellement. Je dirais que le Belge est donc, plus ou moins contraint et forcé, plus sensible aux langues étrangères.

Et je pense que tout ça fait un peu notre richesse !

Et toi ? Tu es belge ? Ou tu es française et pas vraiment au point sur le sujet des langues en Belgique ? Tu y vois un peu plus clair à présent ? Dis-moi !

Toi aussi, tu veux nous faire découvrir ta culture ? C’est par ici !

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35 Comments

  • Madame Confettis

    16 janvier 2017

    Miss chat, ton article est très clair et explique bien la situation que nous vivons en Belgique. Je ne savais pas que l’enseignement du flamand n’était pas obligatoire en wallonnie… j’ai toujours été dans des écoles ou c’était obligatoire de l’apprendre et tous mes amis aussi… c’est quand même triste je trouve de ne pas apprendre l’autre langue du pays…

    Et une petite remarque: en général si nos amis flamands maîtrisent mieux et plus vite d’autres langues, c’est parce que les films et séries ne sont pas traduits en néerlandais. Ils regardent donc tout en version originale (sauf dessins animés pour la petite enfance qui sont souvent en hollandais). Ce n’est donc pas de la fainéantise wallonne mais un effet du système…

    • Miss Chat

      16 janvier 2017

      Merci ! 😉
      Hé non, pas toujours de néerlandais en secondaire… D’ailleurs, je ne l’ai étudié que 2 ans puis j’ai pris allemand et anglais.
      La mauvaise connaissance des langues est effectivement un effet du système, comme tu dis très justement ! Et je trouve cela d’autant plus triste… Rien n’est fait en Wallonie pour améliorer cela.

  • Chaperon Rouge

    16 janvier 2017

    Hanlala! Mais c’est super intéressant! (et méga compliqué ^^) merci de nous avoir expliqué un peu comment ca se présente « de l’intérieur »… Sans passer par le biais politique qui m aurait vraiment largué! Cest passionnant et on voit qu’il y a des efforts a faire pour tout le monde… Et dans l hexagone aussi hein! Vive les stéréotypes! (et la nullitude en langues…)

    • Miss Chat

      16 janvier 2017

      Mais non, c’est pas compliqué… Ah ben en fait si, d’ailleurs ça l’est même pour nous les Belges 😉
      Pour avoir travaillé un peu avec la France ces derniers mois, j’ai vraiment été scotchée par le manque de réalisme par rapport aux langues étrangères. Et pas seulement de la part de « gens » mais aussi de la part d’agences publiques ! J’ai dû me justifier chez Pôle Emploi par exemple pour qu’ils acceptent une de nos offres d’emploi qui demandaient une « très bonne » connaissance de l’anglais…

  • Sarah

    16 janvier 2017

    Merci pour cettes explication ! C’est assez similaire à La suisse et ses 4 langues 😉 et c’est assez fou de voir que les francophones ont du mal à parler l’autre langue alors que les Falmmands (ou les suisse allemands) parlent ou du moins comprennent très bien le francais. en tout cas moi je trouve ca super ce mélange de culture c’est aussi ce qui fait la force d’un pays et malgré les querelles de voisinage je trouve que les gens sont bien plus ouverts d’esprit !

    • Miss Chat

      16 janvier 2017

      Oui, je pense que la Suisse vit quelque chose de similaire ! Le fait d’être en contact permanent avec d’autres cultures et langues rend plus ouvert 😉

  • Flora

    16 janvier 2017

    Que serait notre petite Belgique sans ce joli micmac 🙂 Moi j’adore ce mélange linguistique, qui facilite beaucoup l’ouverture à l’international. Entendre plus de 5 langues sur le même trajet de métro, je trouve ça génial.
    Bedankt pour ton article qui tombe à pic pour me rappeler pourquoi je dois apprendre le néerlandais ! Longue vie à la Belgique 😉

    • Miss Chat

      16 janvier 2017

      Tu aurais pu me répondre en vlaams hein ! Haha oui le trajet en métro à Bruxelles, c’est un peu la magie du multiculturalisme concentré dans un petit espace 🙂

  • Ars Maëlle

    16 janvier 2017

    Merci pour ton article 🙂
    La Belgique me touche beaucoup, car mon papa est né belge (grands-parents liégeois, quand je vois ses cousins restés là-bas, en effet, c’est marrant !), du coup on a quelques belgicismes à la maison, mon préféré étant « rawette », le petit morceau de gâteau en plus (ou le dernier bébé né 10 ans après les autres 😉 )
    Juste une remarque sur l’antagonisme flamand/wallon. Si je ne me trompe pas, il y a eu, une inversion de domination socioéconomique d’une communauté sur l’autre, qui nourrit le désamour : avant, les Flamands étaient les domestiques, dominés par une bourgeoisie wallonne élitiste, maintenant la Flandre réussit mieux et les Flamands prennent leur revanche sur la violence symbolique passée – par une violence symbolique présente :/
    Au point qu’en Flandre, quand on est francophone, on est mieux accepté si on est français que wallon !
    Enfin, je suis sciée d’apprendre que l’appartenance communautaire est officialisée et que les partis politiques sont différents ! Ça me rappelle le Liban, où on vote selon sa religion pour son quota de députés de la même religion… Autant la richesse culturelle me plaît, autant ces clivages communautaires institutionnalisés me rebutent !

    • Miss Chat

      16 janvier 2017

      Oh je ne savais pas que tu avais des origines belges ! Hihihi je suis moi-même liégeoise d’origine donc ça me parle d’autant plus 😉 Ah la rawette… J’utilise aussi parfois ce mot ! Je n’ai pas parlé de cela dans l’article car ce n’est pas juste un belgicisme : c’est carrément une autre langue, le wallon 😉
      Tu mentionnes très justement l’inversion de la position dominante lors du siècle passé entre les communautés. J’ai essayé de limiter mon article à l’aspect linguistique mais c’est clair que l’aspect sociologie et politique est indissociable.
      Je ne connaissais pas cette particularité libanaise mais c’est impressionnant ! Ou en fait, pas plus que les partis politiques belges mais comme j’y suis habituée… Le communautarisme poussé à l’extrême ne me plaît pas non plus (je n’aurais aucun problème à voir une Belgique unie). Il faut bien se rendre compte que cela va très loin chez nous : on ne paye pas les mêmes taxes et on ne reçoit pas les mêmes avantages sociaux dans toutes les communautés…

    • Pimprenelle

      16 janvier 2017

      Bonjour, Goeiemorgen 😉
      Je suis une Bruxelloise francophone qui a emménagé en Flandre (Province d’Anvers) il y a plus de 5 ans. Mon compagnon est flamand, mais on parle anglais à la maison (à l’époque c’était plus facile pour nous). Je travaille à Bruxelles, dans un département bilingue mais à majorité flamande. Merci pour ce clair et court résumé de notre pays.
      Je voulais revenir sur ce que Ars Maëlle disait sur les « flamands domestiques et la bourgeoisie wallonne ». Si mes souvenirs d’école sont bons, en fait les bourgeois flamands parlaient français eux aussi. A l’époque le Français était la langue de la diplomatie et de la bourgeoisie; et les moins nantis parlaient leur dialecte (flamand ou wallon). Les nationalistes reprennent cette histoire pour attiser les tensions quand ça les arrange. La politique chez nous, c’est un peu « tous les coups sont permis ».

      • Ars Maëlle

        16 janvier 2017

        Merci pour cette précision, je me basais sur de forts vieux souvenirs de récits de ma grand-mère, que je n’ai pas vérifiés, du coup j’ai dû réinterpréter à la sauce propagande…
        C’est agréable de savoir qu’il y a quand même des couples transcommunautaires dans cette histoire, et du coup 3 langues à la maison, quelle richesse pour vous (et vos enfants si vous en avez un jour) !

  • Mademoiselle Bulle

    16 janvier 2017

    Merci pour ces explications, très claires et très complètes !!

    • Miss Chat

      16 janvier 2017

      Je t’en prie ! 😉

  • Madame Lavande

    16 janvier 2017

    Merci pour ces explications ! Ayant habité près d’un an en Belgique puis 1 an dans le nord avec mon mari que continuait de travailler en Belgique, c’est que j’avais été surprise de voir à quel point la frontière linguistique était importante. J’étais persuadée que les wallons parlaient flamand et inversement, alors que finalement la plupart des wallons que j’ai rencontré ne comprenais le flamand pas beaucoup mieux que moi ! Mais effectivement au delà des petits conflits, je pense que cette multiculturalité est d’une grande richesse. Il faut espérer que les clivages ne prendrons pas le pas sur le reste et ne remettrons pas en question l’unité du pays.

    • Miss Chat

      17 janvier 2017

      Je ne peux que souhaiter la même chose ! Parfois, il y a du mieux. Et parfois, on replonge dans nos vieux travers… 🙂

  • MlleMora

    16 janvier 2017

    Elles sont super tes explications, merci ! J’adore connaitre les spécificités d’un pays vues par un autochtone !
    J’avais été assez étonnée d’apprendre que les Flamands apprennent le Français et pas l’inverse, c’est dommage quand on vit dans le même pays de ne pas pouvoir communiquer avec une partie de la population… mais ce sont des décisions ancestrales j’imagine ! En tout cas, je trouve passionnante la multiculturalité de la Belgique, que je connais mieux que la Suisse d’ailleurs.

    • Miss Chat

      17 janvier 2017

      Je ne saurais te dire exactement d’où viennent ces décisions… Il y a probablement une part de pensée francophone qui veut que « le flamand ne sert à rien » car on a l’immense chance de faire partie de la francophonie (270 millions de personnes) alors pourquoi s’embarrasser de nos 6 millions de voisins (et « seulement » 28 millions dans le monde). Une part de rejet aussi, dû à 40 ans de fédéralisme et de séparation provoqués par les politiques flamands et que beaucoup de francophones rejettent 😉
      Mais je suis d’accord : c’est terriblement frustrant de ne pas toujours pouvoir communiquer avec un compatriote.

  • Die Franzoesin

    16 janvier 2017

    Merci pour ce super article ! Je n’ai jamais très bien compris l’organisation de la Belgique et maintenant je me sens mieux informée 🙂 .

    • Miss Chat

      17 janvier 2017

      A ton tour de nous détailler comment est organisée l’Allemagne ? 😀

  • Nya

    16 janvier 2017

    Super article ! Je vis dans la seule province officiellement bilingue du Canada, où 60 % d’anglophones côtoient 40 % de francophones… Joyeux fouillis ici aussi, avec beaucoup de ressentiment et de jalousie des deux côtés. Rares sont les anglophones à parler français, tandis que les francophones n’ont pas d’autre choix que d’apprendre l’anglais s’ils veulent travailler. Le débat dépassent bien évidemment la simple langue pour entrer dans les conflits historiques et politiques. Très intéressant d’avoir ton point de vue sur cette situation dans ton pays.

    • Miss Chat

      17 janvier 2017

      Je connais très mal la situation du Nouveau-Brunswick (d’ailleurs je ne savais pas que c’était la seule bilingue !) mais je me doute qu’il doit y avoir des points communs. Je trouve fou comme une langue peut cristalliser certaines tensions…

  • Madame Fleur

    16 janvier 2017

    Tu m’as appris de nombreuses choses et rien que pour cela, je t’en remercie.
    Je n’imaginais pas toutes ces différences et cette richesse. Cela doit être très enrichissant de vivre et travailler dans un pays comme celui-ci.

    • Miss Chat

      17 janvier 2017

      Merci 😉 C’est effectivement assez intéressant de pouvoir évoluer dans un tel environnement. J’ai en plus la chance de travailler notamment à Bruxelles dans les milieux internationaux et comme disait Flora, le nombre de langues et de cultures que tu peux voir et rencontrer en une seule journée est impressionnant !

  • Claire Gezillig

    17 janvier 2017

    Je n’ai pas appris grand chose car l’amoureux étant un geek de géographie, géopolitique et sociologie, j’avais déjà eu la leçon mais c’est un article très clair et très bien écrit.
    Pour le flamand qui est du néerlandais mais avec beaucoup de variations différentes, j’ajouterais que je le trouve bien plus mignon que le néerlandais des Pays-Bas même si la plupart du temps ma compréhension en pâtit énormément 😉

    • Miss Chat

      17 janvier 2017

      Ca ne m’étonne pas que tu dises ça, les gens ont souvent un « souci » avec le néerlandais des Pays-Bas ! Je dois être une des rares personnes à le préférer au flamand pour tout te dire… Je trouve le flamand plus compréhensible (enfin… on peut encore discuter de cela quand on écoute un gars d’Ostende parler :p ) mais tout est une question d’habitude 😉

  • Claire

    17 janvier 2017

    J’ai jamais trop chercher à comprendre car ça me semblais compliqué. Mais c’est que ça l’est en vrai compliqué 😉

    • Miss Chat

      19 janvier 2017

      Haha oui c’est un peu compliqué 😉 Même les Belges ne sont pas tous au point sur le sujet !

  • Freesia

    17 janvier 2017

    Merci pour cet article Miss chat ! Je trouve ça énormément intéressant, j’ai appris quelques trucs même. Je crois bien avoir fait la « gaffe » avec une de mes amies/collègues belge : je trouvais qu’elle n’avait pas « l’accent ».

    • Miss Chat

      19 janvier 2017

      Cool si j’ai pu t’apprendre des choses 😉
      Hmm erreur courante, on a l’habitude, tu sais ! J’espère que si un jour on se voit, tu ne me diras pas la même chose (je n’ai « pas d’accent » non plus) (dieu merci vu que je viens de Liège).

  • Justine

    19 janvier 2017

    C’est rigolo de lire un article sur son pays expliqué aux autres. 🙂
    Sinon, toutes les communes à facilités ne sont pas situées autour de Bruxelles et ne sont pas flamandes à facilité francophone. Il en existe des francophones à facilité flamande, des francophones à facilité germanophone et des germanophones à facilité francophone. Elles font seulement moins de « bruit » que les premières citées.

    • Miss Chat

      19 janvier 2017

      Non, en effet, j’ai volontairement omis les autres pour ne pas ajouter à la complexité du problème ! 😉 Comme tu dis, ce ne sont pas celles qui font le plus de bruits ni qui expérimentent les problèmes. Je connais bien les cantons germanophones notamment et je n’ai jamais entendu ni vu une polémique de leur côté. Pas plus qu’à Comines-Warneton ou Mouscron d’ailleurs !

  • Christine Collin

    1 octobre 2017

    bonsoir .ton explication est assez correcte si ce n’est pas exemple que la Flandre a fusionné la Région et la Communauté …Moi je suis wallonne et je travaille en Flandre et en Hollande..J’y trouve certaines qualités que j’apprécie et beaucoup d’enrichissement culturel

    • Miss Chat

      13 août 2018

      Ah non la région et la communauté n’ont pas fusionné ! Ils ont simplement passé les compétences de la région à la Communauté, c’est très différent 😉

  • Yana

    18 janvier 2019

    Ouf! Croyez-moi, vos « problemes » de langues ont l’air doux et amicaux, restez-en comme ca! j’y etais de passage quelques semaine, rien a voir avec la bouffonnerie choquante mais serieuse repandue au Quebec!!! Non seulement le Francais qui est parle ici est outrageusement mal prononce (ont ne parle pas d’expressions locales », mais bel et bien du fait que les voyelles ne ressemblent plus a rien… par example  » He la! toi le petit en noir! Viens ici quelques minutes! » devient (je tente de m’en raprocher): « Eille loa*, toue le p’tit en nouere! Viens ‘citte une coupe’ de menutes! »
    Je n’y arrive pas bien (et desolee de sauter l’ajout d’accent, long a faire sur mon clavier anglo), mais une des sonorites les pires, de loin, est comment le a est prenonce. « a »* Ci-haut j’ai mis « loa », mais il faut y penser comme si les deux lettres etaient simultanement avec SURTOUT du « o ».., j’y arrive mal, mais ca tient plus du « O » que du « a » a la fin… enfin ceux qui l’ont entendu comprennent!

    Le plus important est de ne jamais laisser une querelle se rendre au point de la notre, avec referendum tous les X ans, histoires de pointer les Federalistes (surtous Anglos) et les immigrants du doigts, de se rapeller de « bon vieux temps ou « toute eta franca » en se saoulant….

    La Belgique est encore bien sympatique peut importe la lanque! D’une cousine xxx

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