Bon, avoir un projet de micro-ferme c’est bien, encore faut-il trouver le terrain sur lequel le concrétiser !
Après t’avoir expliqué nos recherches infructueuses en Belgique, je vais maintenant t’expliquer comment nous avons trouvé notre bonheur en France.
Recherches sur papier
En reprenant nos critères non négociables (le prix, le budget et la distance par rapport à la frontière), j’ai donc fait un magnifique tableau excel, que tu peux voir ci-dessous, reprenant toutes les annonces trouvées sur 6 sites immobiliers français (histoire de pas louper THE bonne affaire). J’en étais arrivée à 90 lignes environ en reprenant :
- le code postal et la commune
- la région (ça tournait essentiellement autour du Centre-Val-de-Loire, Normandie et Pays de la Loire)
- la distance par rapport à notre référence (pour rappel, 500 km de la frontière franco-belge)
- le prix de vente indiqué
- la surface du terrain (idéalement au moins un hectare, mais je suis descendue à 8000 m² pour mes critères de recherche)
- le ratio prix/m² de terrain (oui, ce n’était pas essentiel mais moi ça m’aide à y voir plus clair)
- la surface habitable de la maison (plus indicatif que décisif, surtout s’il y avait des dépendances, m’enfin si l’info était dispo, autant la noter)
- une colonne commentaires, pour y ajouter nos remarques
- et enfin le lien de l’annonce, pour la retrouver facilement
Crédit : mon magnifique tableau coloré
Et donc à partir de ces 90 lignes, Chéri et moi avons parcouru chaque annonce et avons opéré un tri par code couleur.
- rouge : la maison est une ruine complète qu’il faudra probablement raser et/ou le terrain est un marécage en pente, ne nous attardons pas
- jaune : pas mal mais pas de coup de cœur
- vert : ça mérite qu’on se renseigne un peu plus
Chéri prend alors son courage à deux mains et téléphone à toutes les annonces vertes (environ une vingtaine) pour obtenir des informations supplémentaires sur l’état de la maison, le terrain, etc, afin de faire un premier grand tri. Entre les agents qui ne rappellent pas (peur du +32 devant le n° de téléphone ?), ceux qui sont en congé (nous sommes début septembre), et les maisons qui sont en moins bon état que ce que l’on pensait, Chéri en ressort triomphalement 3 finalistes, qu’il faut donc aller visiter.
Sauf que bon, y’en a une en Normandie, une dans le Pays de la Loire et une en Centre-Val-de-Loire… C’est loin de chez nous tout ça, et on ne peut pas se permettre de poser à chaque fois une journée de congé. Qu’à cela ne tienne, on n’a qu’à tout mettre sur 2 jours ! Oui oui, tu as bien lu, nous avons calé toutes nos visites sur 2 jours, le jeudi et le vendredi, soit environ 2000 km parcourus en 48 h. Autant te dire qu’on en avait vraiment marre de cette voiture… On ne s’arrêtait que pour manger un sandwich vite fait sur une aire d’autoroute, et pour dormir. Enfin, on a dormi 5 h quoi, puis on est repartis… Ah, c’était l’aventure !
Naïvement, on recherchait quelque chose dans ce goût-là
Visites sur le terrain
Et d’une…
Mais bref, nous voilà partis pour 6h30 de route afin d’être à 10h00 à notre premier rdv (je te laisse calculer à quelle heure nous avons du nous lever…). J’avoue que je ne me souviens pas de tout (c’était il y a 2 ans tout de même), mais la maison n’était pas hyper grande (dans mon tableau c’est noté 80 m² de surface habitable), y’avait moyen d’aménager un peu le grenier mais c’était hyper mansardé, la structure était saine mais il fallait refaire la plomberie, l’électricité et l’eau.
Par contre je me souviens qu’il y avait des grottes privées, creusées à même la roche de la falaise juste derrière la maison, où tu pouvais stocker tes aliments. Dans la plus grande grotte, il y avait encore un pressoir, pas en état de fonctionnement mais on aurait pu le restaurer. Il y avait également une source qui coulait juste à côté de la grotte, c’était chouette : un apport en eau pure pour nous, nos animaux et nos cultures ! Et concernant le terrain, c’était un beau rectangle de culture d’1,5 ha, situé entre la maison et la route, donc très facile d’accès et facilement aménageable. Je crois me souvenir qu’il n’y avait pas d’arbre.
Bref, nous prenons le dossier présenté par l’agent immobilier, agrémenté de nos notes et photos, puis nous repartons pour le deuxième rdv. Nous débriefons dans la voiture, et c’est assez positif dans l’ensemble. De mémoire, les points noirs étaient surtout l’ampleur des travaux à effectuer, la petitesse de la maison et le fait qu’elle soit assez éloignée d’une « ville ».
Ce n’est pas la maison visitée, mais elle ressemblait un peu à ça
Et de deux…
Deuxième maison, coup de cœur pour Chéri. Nous sommes littéralement dans un village de vacances. Nos voisins sont au choix des retraités, ou des personnes qui ont une résidence secondaire (et donc qui ne sont là que durant les vacances), et en plus nous sommes la dernière maison de la rue, après ce sont les champs, donc à part les agriculteurs personne ne passe par là. En un mot : c’est calme. Le terrain est un peu plus petit (0,8 ha), découpé en plusieurs parties dont une aménagée en verger (avec donc déjà tous les arbres dessus), en pente descendante vers un ruisseau. Encore un endroit où puiser de l’eau, c’est super !
Côté habitation, elle est beaucoup plus petite (58 m²) et nécessite d’importants travaux de rénovation. Par contre il existe à quelques mètres une dépendance qui peut aussi être transformée en petite maison. Chéri se voit bien habiter ici, et c’est vrai que l’aménagement du terrain est déjà bien avancé avec le verger. Il ne reste qu’à aménager la partie « plate » entre les 2 maisons en potager et on n’est pas mal ! Mais bon, on est quand même très isolés ici, et la maison est vraiment petite, sans possibilité d’agrandir… Y’a de belles choses mais à mes yeux ce n’est pas encore parfait.
Et de trois… Ou presque
En reprenant la route après ce rdv, Chéri veut annuler la visite de demain car il en a marre de la route (et moi aussi j’avoue) et qu’il a déjà trouvé son bonheur. Sauf que la maison restante est, sur photo du moins, celle qui moi me plaisait le plus. Je lui propose donc un compromis : on fait un petit détour ce soir avant d’aller à l’hôtel pour y jeter un œil de l’extérieur, et si on juge que ça n’en vaut pas la peine, on rentre chez nous dès qu’on se réveille le lendemain.
Nous arrivons donc devant la maison n°3, et pour moi c’est directement le coup de cœur de l’extérieur. Le terrain est grand et à peu près plat, sans espace « perdu » entre 2 habitations. Il y a déjà quelques arbres plantés, dont 2 énormes noyers. La maison est entourée de prairies (avec des chevaux et ânes), et juste derrière nous il y a un énorme champ de cultures céréalières (en conventionnel malheureusement, pas en bio). Et concernant la maison, et bien elle semble grande (vue de l’extérieur) et surtout elle n’est pas seule : on compte 4 remises (remplies de foin), une étable et un bâtiment à 2 étages, dont le RDC est aussi une étable (encore remplie de paille et d’excréments d’animaux, soit-dit en passant).
Bon, ben de la place il y en a… A noter que les différentes remises et étables n’étaient pas du tout fermés à clef (et donc nous avons pu rentrer y jeter un coup d’œil), par contre l’habitation principale oui. D’une certaine manière, on peut dire que nous sommes entrés par effraction dans notre potentielle future maison ^_^. Je suis sous le charme, mais Chéri pas très convaincu, néanmoins il trouve cela suffisamment encourageant pour prendre la peine d’aller visiter officiellement le lendemain.
Et le lendemain matin… Et bien je te le raconte dans la prochaine chronique !
Et toi, as-tu eu des difficultés à trouver la maison de tes rêves ? As-tu cherché loin de ton village natal ? Es-tu partie à l’étranger ? Raconte-moi tout !
Jess
10 octobre 2018J’adore les histoires de changement de vie et j’ai hâte de suivre vos aventures … J’ai lu tous les articles et j’ai du mal à me situer au niveau sur l’echelle temps, en quelle année avez vous commencé à chercher en france ?
Moi j’ai quitté ma banlieue parisienne pour londres en 2005. j’y ai rencontré mon copain et nous avons emménagé à berlin en 2009 (et on avait aussi un tableau excel quand on a commencé à vouloir acheter un appart :)) du coup à côté de ton changement radical de mode vie, mon expatriation fait figure de toute petite aventure 🙂
Madame Ophrys
10 octobre 2018Salut Jess,
Alors pour te re-situer la chronologie, nous avons visité ces quelques maisons (et terrains, très important !) en septembre 2016.
Nous avions commencé la recherche active en Belgique déjà en 2015, mais nous n’avions rien trouvé qui nous corresponde.
Et non pas du tout, ton changement radical est super, on parle tout de même d’un changement de pays, de langue et tout ça !
De notre côté, à part quelques différences culturelles, la langue ne pose pas trop de soucis donc ça va ^^
Pippa
10 octobre 2018Aaaargh, quel suspens T_T
Madame Ophrys
10 octobre 2018Spoiler : on a trouvé une maison ^_^
Madame Givrée
10 octobre 2018Comme Jess, j’aime énormément lire des histoires de changement de vie et j’ai hâte de lire la suite !
Aucune difficulté à trouver la maison de mes rêves de mon côté puisque nous l’avons construite nous même ^^ (je l’ai raconté sur ce même blog il y a quelques temps, si ça t’intéresse).
J’ai vraiment hâte d’avoir la suiiiiiiiite !!
Madame Ophrys
10 octobre 2018Oui, j’avais lu tes articles sur la construction d’une maison en bois « en kit », et en Normandie si je ne me trompe pas donc pas trop loin de chez nous ^_^
J’ai aussi suivi les articles de Doupiou et Madame D concernant leurs maisons (à la pêche aux infos !)
Doupiou
10 octobre 2018Chapeau de faire autant de visites en si peu de temps ! Ça devait être intense ! Aller vite, la suite !
Madame Ophrys
11 octobre 2018Oui, 3 visites ça peut sembler peu, mais il y avait beaucoup de route entre chaque (+ le trajet de notre domicile).
C’était l’aventure, en tout cas c’est comme ça qu’on l’a vécu ^_^
Colombine
12 octobre 2018Je ne suis pas la seule à être une maniaque du tableau Excel !
Je me demande si cette 3eme maison a été la bonne ou si vous en avez visité d’autres après…
Madame Ophrys
23 octobre 2018Réponse très bientôt ?