Vendredi, 17h. En sortant du travail, tu croises un léopard. Suivi de Monsieur de Vicomte et sa vache violette. Il serait de bon ton de prendre quelques jours de congé… pour fêter Carnaval !
Le Carnaval, à Maastricht, c’est un événement. Un événement qui court sur trois jours, ou plutôt dont l’apogée dure trois jours. Car en réalité, la saison de Carnaval commence bien plus tôt.
L’ouverture de Carnaval
Elle a lieu le 11 novembre. À 11h11, très précisément. Ce jour n’est pas férié là-bas (comme aucun jour de Carnaval), mais de nombreux néerlandais prennent leur journée pour festoyer (uniquement dans le sud des Pays-Bas, car le Carnaval est une fête de tradition chrétienne).
Si le 11 novembre donne lieu à une grosse fête et à des concerts sur le Vrijthof (il y a deux places importantes à Maastricht : la place du marché, et le Vrijthof où ont lieu toutes les festivités) et que tout le monde se déguise pour marquer le coup, il ne s’agit en réalité que du début des préparatifs.
De nombreux comités vont œuvrer tout l’hiver pour préparer Carnaval. Un comité de Carnaval comporte 11 fous (le « conseil des 11 ») qui élisent un prince. Ces comités sont bien évidemment plus larges, et peuvent correspondre à tout un quartier. Si chaque comité a ainsi son prince, un prince est élu pour la ville entière : le Stadsprins (Prince de la Ville), dont l’identité est révélée 4 semaines avant le Carnaval.
Le Carnaval à Maastricht est de tradition rhénane, mais si le calendrier est resté le même, et les couleurs sont bien vert, jaune et rouge, en revanche dans les costumes on voit apparaître de tout, avec parfois des costumes typiquement vénitiens ou des groupes de samba.
Photos personnelles
Le « vrai » Carnaval
La véritable fête commence en février, quelques jours avant le mercredi des Cendres (marquant le début de Carême… cela dit, bien que les deux événements soient associés, ceux qui fêtent le plus Carnaval ne sont pas ceux qui fêtent le plus Carême… Comme c’est surprenant !). Je dis « quelques » en restant volontairement vague, car certains commencent à faire la fête bien deux semaines avant. Mais on va raisonnablement rester sur 6 jours, ce qui nous mène au jeudi précédent le mercredi des Cendres.
Jusqu’au samedi, les festivités ne sont guère encadrées.
Le samedi, le Stadsprins défile de la gare jusqu’à la place du marché en compagnie des comités (et en musique !). Sur la place du marché se situe la Mairie, où le maire remet les clefs au Prince lors d’une cérémonie. Les politiques locaux et nationaux y assistent !
C’est du dimanche au mardi que la fête atteint son point culminant.
Le dimanche
Le dimanche matin, à 11h11 encore, des coups de feu sont tirés par le Momuskanon (un petit canon datant du XIXe siècle), et la Mooswief (statue d’une vieille femme, symbole du Carnaval de Maastricht) est hissée en haut d’un mât sur la place du Vrijthof. L’après-midi a lieu la Grande Parade de Carnaval.
Le lundi
Le lendemain a lieu la parade des familles. Bien que, comme je l’ai déjà dit aucun jour de Carnaval ne soit férié, les écoles ont un programme allégé ces jours-ci pour permettre aux enfants de participer. Cela dit, contrairement à la très soft version française, ici, ce n’est pas une fête des enfants ! La parade du lundi leur accorde une place plus importante, mais le reste du temps, c’est très bruyant et alcoolisé !
Le mardi
Enfin, le dernier jour, le Mardi Gras donc, alors que la parade se poursuit, a lieu le Zaate Hermeniekeconcours, qui est un concours d’orchestres de rue. Ces orchestres jouent principalement de la musique de Carnaval. Bien que parfois on puisse reconnaître des morceaux plus « internationaux » remis à la sauce maastrichtienne, pour la plupart, je n’avais jamais entendu ces musiques auparavant. (Si tu veux avoir une idée du style, cherche « diech kins miech tralala » sur ton hébergeur de vidéos préféré…)
En dehors de ces événements qui jalonnent les trois jours, les rues fourmillent de fêtards jusqu’à tard dans la nuit.
Le mardi à minuit, une courte cérémonie où la Mooswief est descendue de son mât marque la fin des réjouissances… pour ceux qui ont eu l’endurance d’aller jusque là !
—
Toi aussi, tu veux témoigner ? C’est par ici !
Madame Nounours
24 février 2015Article intéressant. Je ne savais pas qu’il existait un carnaval à Maastricht mais il semble bien sympathique aussi.
Nya
24 février 2015J’adore le carnaval ! J’ai grandi juste à côté de la Suisse romande, où le carnaval est une véritable institution : ma ville d’origine organise un carnaval qui boucle toutes les rues et rassemble des milliers de personnes. J’adore l’ambiance ! En arrivant à Lyon pour mes études, j’étais cruellement déçue de ne pas retrouver le carnaval…
Merci pour cette chronique culturelle, ça donne envie d’assister à un carnaval du nord 🙂
Madame Trilingue
24 février 2015Marrant ça, je reviens de quelques jours à Granville en. Normandie et le rituel du carnaval ressemble peu ou prou au rituel hollandais 🙂
J ai même assisté à la Bataille de confettis où pas moins de 8 tonnes de confettis sont lancés sur la place principale,
Après pendant 2 heures tout le monde s envoie des confettis à la tête et se marre, remède anti crise garanti:-)
Merci pour cet article sur la tradition hollandaise
Mam Agrume
25 février 2015Limbourgeoise, pas hollandaise 😉
Justement, les deux hollandes ne fêtent pas Carnaval, étant en majorité de confession réformée.
Si je m’y étais pris plus tôt pour cet article, j’aurais fait un vrai photo-reportage, mais là j’ai regardé ce que j’avais… après coup.
Je suis déçue de ne pas avoir de photo du Momuskanon, ou même de ma propre harmonie (on était tous en sombrero et poncho !)
MlleMora
25 février 2015Super intéressant, je ne connaissais pas du tout cette tradition de carnaval ! Ca a l’air bien festif en tout cas !