Tout d’abord, petite présentation : Chéri et moi habitons en Angleterre, à Cambridge. Nous sommes tous deux français, mais nous nous sommes rencontrés dans cette magnifique ville cosmopolite. Nous nous sommes mariés en Angleterre l’année dernière.
Travaillant chacun à temps plein, nous avons des salaires plutôt confortables et un apport raisonnable. Nous décidons donc d’acheter une maison et de fonder une famille. Qui a dit « plus cliché tu meurs » ?! Bon, ok, j’assume ! Ayant bien dépassé la trentaine (arrgh !), je pense que ma fertilité est en chute libre (avec raison d’après les docteurs). Il ne faut donc pas trop tarder pour suivre les étapes du plan maison puis enfants (psycho-rigide, moi ?).
Cependant, rentrent aussi en ligne de compte des éléments perturbateurs, tels que le prix de l’immobilier à Cambridge et ses environs (on n’est pas loin des prix vertigineux de Londres), et des expériences de logement qui nous ont rendus plus exigeants. Nous savons ce que nous voulons et ce que nous ne voulons pas.
Nos expériences de location malheureuses
Nous avons habité dans diverses locations où les proprios ne cherchaient qu’à empocher l’argent du loyer, sans investir un kopeck dans la maintenance de la maison.
Par exemple… Des salles de bains sans VMC (« Chéri, c’est quoi ces petites étoiles noires au plafond ? Je préfère les étoiles blanches et brillantes sur fond noir que les noires sur fond blanc, moi ! »). Ou des cuisines sans hotte ou aération digne de ce nom (ce soir, c’est pâtes et hammam, deux en un !), dans lesquelles le conduit de cheminée (datant de l’époque géorgienne) avait été bouché avec des feuilles de papier journal jaunies par le temps, qui descendaient inexorablement et finissaient leur course sur la moquette. (Dans les vieilles maisons anglaises, la moquette est PARTOUT, parfois même dans les cuisines et les salles de bain, si si !)
Un jour, il y a un an ou deux, nous avons eu la visite d’un agent du gouvernement qui faisait la promotion d’une aide financière aux propriétaires pour améliorer l’isolation de leur bien foncier. Chez nous, ça signifiait colmater les trous de ciment dans les murs en briques rouge. Nous lui avons donné les coordonnées de l’agence de location ainsi que l’adresse du proprio. Et depuis, rien.
Le début de nos recherches pour devenir propriétaires
Nous commençons nos recherches de maison neuve dans les environs de Cambridge sur Internet.
Pourquoi neuve ? Parce que les maisons plus vieilles sont moins bien isolées et coûtent plus cher en chauffage. Et pourquoi dans les environs, et pas en plein centre-ville ? Parce que dans Cambridge, on peut se permettre… roulements de tambour… un appartement d’une pièce ! Un peu petit si on envisage une famille de quatre personnes !
Nous visitons des maisons témoins, avec des papiers peints noir et argent (il en faut pour tous les goûts). Des maisons à la super déco digne de magazines top tendance. Des salles à manger contenant une table et six chaises, mais avec seulement vingt centimètres pour circuler sur les côtés (ça nous a bien fait rire… l’hôtesse de maison un peu moins !). Des chambres ayant de la place pour un lit parfois double, mais pas de placard (pour vêtements auto-nettoyants : on les pose le soir sur un dos de chaise, le lendemain ils sont nettoyés, secs, repassés et ils sentent bon) ! Des jardins de la taille d’un mouchoir de poche.
Les allées communes des nouveaux lotissements sont recouvertes de tarmac pas plat (les bouches d’égouts dépassent). Les maisons ont des pièces riquiqui et sont toutes alignées, collées les unes aux autres comme des clapiers de lapin… Nous sommes moyennement tentés.
Sur Internet, on écarte aussi les maisons de la banlieue sud de Cambridge, où les prix avoisinent le million… C’est toujours rageant de voir les publicités qui les vendent à coup de « Seulement £700 000 ! ».
Nous augmentons encore notre périmètre de recherche. À l’ouest de la ville, à 20-25 minutes de voiture, il y a une ville nouvelle qui a poussé comme un champignon. On se dit qu’on peut toujours aller voir pour se faire une idée.
En effet, les maisons et les pièces sont plus grandes, mais le village a tout du village-dortoir : moche, sans âme et sans vieux pub ! Il n’y a pas de vie en semaine, tout le monde prend sa voiture pour se rendre à Cambridge et travailler. Quelques malheureux bus font la liaison avec Cambridge, en 50 minutes… Mauvaise idée. Retour à la case départ.
Nouvelle visite… et si c’était la bonne ?
Nous continuons nos recherches. On visite une adorable maison jaune, neuve, en-dessous de notre budget maximum, dans un petit village plutôt mignon. Les pièces sont grandes, lumineuses, il y a une vue sur un petit parc, et le jardin a une bonne taille. La cuisine donne envie de se mettre à cuisiner. Il y a même un coin derrière la cuisine pour la buanderie. Que demander de plus ? La maison nous tente bien.
Nous nous renseignons au bureau des maisons en développement. La dame nous accueille avec du thé et des petits biscuits au gingembre. Elle nous renseigne sur les emprunts : nous sommes peu après au téléphone avec un comptable spécialisé qui nous confirme que tout va bien, compte tenu de nos ressources. On se renseigne sur les modalités pour réserver la maison.
Et question transport ? « Oh, pour le moment il y a des bus et dans deux ou trois ans, la voie ferrée va être prolongée. Il y aura une gare. » Et les écoles ? « Oh, il y a deux bonnes écoles dans le village ». Ça a l’air trop beau pour être vrai. On est enthousiastes, mais on décide de rentrer réfléchir à tout ça à tête reposée. Le soir, nous fouillons sur Internet.
Bon, les bus, oui, il y en a. Mais correspondant à mes horaires de boulot, il y en a UN le matin et UN le soir (avec une correspondance pour le train). Je réalise que si le bus est en retard, je rate le train, et j’arrive super en retard au boulot. Pas une bonne idée. Et puis le soir, il m’arrive de faire des heures supplémentaires. Le bus n’est donc pas une bonne option.
L’alternative, c’est la voiture. Mais depuis mon expatriation à Cambridge, j’utilise le vélo quasi tous les jours. Je double les voitures coincées dans les bouchons, et j’entends mes collègues se plaindre de la circulation bouchée de manière récurrente. Bref, je suis moyennement tentée, d’autant plus que mon employeur décourage l’usage de la voiture en ayant très peu de places de parking disponibles.
Et le projet de gare dont la dame nous a parlé ? Eh bien il existe, oui, mais depuis… une vingtaine d’années ! Il s’agira de transport de fret dans un premier temps, et peut-être de transport de passagers dans un second temps. En plus, ce projet ne verra le jour que si le gouvernement et la région le financent. Rien n’est moins sûr.
Quant aux écoles, je jette un coup d’œil aux rapports de l’OFSTED (organisme gouvernemental chargé de noter la qualité de l’enseignement dans les écoles primaires et secondaires). Et ce n’est pas bien glorieux. On est bien loin des « bonnes écoles ».
Nous sommes super déçus. On a l’impression d’avoir été trompés sur la marchandise. La maison est géniale, mais la situation géographique n’est pas pratique du tout. Mon chéri se remet rapidement de cette déception, moi non.
Trois jours plus tard, la dame accueillante nous rappelle. Dans son infinie bonté, elle nous propose la maison avec une ristourne. « Euh… thanks, but no thanks ! » est notre réponse. Nous réalisons qu’elle a un mal fou à se débarrasser de cette maison mal située. D’ailleurs, la maison est toujours en vente, plusieurs mois après notre visite.
Et toi, as-tu eu de gros soucis dans ton habitation en location ? Ou au contraire, es-tu super contente parce que ton proprio est aux petits oignons ? Habites-tu une ville nouvelle ? As-tu laissé tomber une belle maison à cause de sa distance avec ton lieu de travail ? Raconte !
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Toi aussi, tu veux témoigner ? C’est par ici !
Croco
3 juin 2015Tes commentaires sur les logements neufs aux pièces ridiculement petites m’ont bien fait rigoler. Nous étions récemment à la recherche d’un nouvel appartement (en location pour nous) et j’ai été ébahie en constatant les surfaces de certains T3 tout neuf, BBC et tout et tout, pas plus grand que mon premier studio post étude (bon OK, les studios de 50m², ça ne court pas les rues, mais pour un T3 en province, ça me semble petit, surtout à presque 1000€/mois).
Finalement nous avons pris un T4 de 90m² pas neuf, mais pas dans de l’ancien non plus (années 70/80), le loyer est bien moins cher, et je crois que pour les propriétaires, on est tombé sur la perle rare : le lave-linge séchant de la cuisine équipée est tombé en panne une semaine après notre entrée dans les lieux, ils n’ont fait aucune difficulté pour le remplacer et ils ne se sont pas moqué de nous : lave-linge séchant Bosch, classe d’énergie A, qui fait tellement peu de bruit qu’on ne sait pas s’il tourne ou pas sans le regarder. Mais avant, nous avons aussi eu droit à notre lot d’apparts où les propriétaires ne faisaient aucun effort, et je trouve ça vraiment dommage…
Muscadine
3 juin 2015Merci pour vos commentaires Croco et MlleMora! Croco, tu as de la chance en effet d’avoir un proprio humain. Malheureusement pour Chéri et moi, ça ne nous est jamais arrivé… Par contre on a des amis qui louent la maison d’une connaissance. Ils ont un loyer tout à fait raisonnable, et le proprio est super sympa avec eux. Parfois les relations ça peut aider!
Je suis bien d’accord avec vous, il faut se rendre à l’évidence, les dimensions des pièces des maisons ont tendance à diminuer depuis les 20 dernières années! Mais l’isolation est souvent bien meilleure…
MlleMora, oui, il y a une suite… je n’en dis pas plus pour le moment!
MlleMora
3 juin 2015Ca m’a bien fait rire tes remarques sur les maisons neuves avec les petites pièces. C’est vrai que c’est le problème du neuf aujourd’hui, si tu veux de la place, il faut mettre vraiment cher, sinon, tu as le droit de rester debout sans bouger dans ton salon… 😉
C’est la partie 1 de ton récit, donc j’imagine qu’on aura le droit à la suite, et que vous avez trouvé la maison qui vous convient ?!