Une vie sans connaître mon père…

petite fille en tricycle

Au commencement, mes parents se sont aimés durant plusieurs années. Un jour ma mère a appris qu’elle était enceinte. Mais mon père ne se sentait pas capable d’enfiler le costume de papa, et il s’en alla donc, abandonnant ma mère alors enceinte de quelques mois.

Ma mère a donc endossé le rôle de maman, mais aussi celui de papa, en m’élevant seule. Dans son malheur d’avoir été abandonnée par un homme qu’elle pensait mieux connaître, elle a eu le soutien de toute sa famille, et en particulier celui de mes grands-parents, qui l’ont beaucoup aidée et soutenue durant sa grossesse.

Une enfance sans père

Quand je suis née, ma mère a du faire face aux dires des voisins, car dans les années 80, être « fille mère », comme les mauvaises langues aiment à dire, ça commençait à devenir plus courant, mais c’était encore rare. Malgré ça, mes grands-parents ont aidé ma mère comme ils pouvaient. Ils me gardaient quand ma mère allait au travail, car, chance, elle habitait dans le même quartier qu’eux.

J’ai ensuite commencée mon parcours scolaire, et c’est là que j’ai commencée à poser des questions à ma mère en demandant pourquoi je n’avais pas de papa. Elle m’a toujours dit la vérité sur le fait qu’il ne voulait pas d’enfants. Ce n’était pas facile à comprendre, mais je m’en accommodais. Et puis j’ai eu la chance de grandir avec une figure paternelle, celle de mon grand-père, qui m’a élevé comme si j’étais sa fille.

Durant mon enfance, ce qui a été dur, c’était de voir mes petits camarades parler de leur père comme un super héros, alors que le mien… était plutôt un super zéro ! Ce n’était pas évident non plus, lors de la fête des pères, d’être obligée de confectionner un cadeau pour un homme qui n’a jamais voulu de moi, « la petite bâtarde » comme certaines personnes de mon entourage aimaient à le dire. Mais là encore, mon grand-père prenait le cadeau pour lui, et ça lui faisait plaisir.

petite fille en tricycle

Crédits photo (creative commons) : Maeka Alexis Mc Knoell

L’adolescence et ses surprises

Arrivée à l’adolescence, j’eu une drôle de surprise : ma grand-mère paternelle a voulut reprendre contact avec moi, alors qu’avant elle n’avait jamais fait le premier pas pour prendre de mes nouvelles auprès de ma mère.

Ironie du sort, mon père était le parrain de la fille de l’une des cousines de ma mère. Eh oui, ce père qui ne m’a jamais reconnu était par ailleurs un très bon parrain pour cette petite fille. Je la côtoyais parfois lors de réunions de famille, et elle, qui avait ses deux parents pour l’élever, s’amusait à me dire que j’étais une bâtarde (ça se finissait souvent en bagarre !).

Bien entendu, cette grand-mère paternelle qui resurgit m’a échaudée, car durant toutes ces années, je m’étais construit une armure… J’ai répondu très froidement à cette vieille femme que pour moi, elle n’était pas une grand-mère, que je n’en avais qu’une, ma grand-mère maternelle, malheureusement décédée quelques mois auparavant.

Hormis cette histoire, le reste de mon adolescence s’est passé sans trop de soucis. Malgré le fait que je n’ai pas eu la présence de mon père à mes côtés, je n’ai fait aucune crise d’adolescence. J’ai menée mes études de front pour obtenir mes diplômes sans problème.

Quand mes amis me demandait pourquoi je ne parlais pas trop de mon père, je racontait que je voyais très peu ce dernier car il était très occupé par son métier, et cette réponse suffisait.

Devenir adulte et se marier

J’ai entamé ma vie de jeune adulte calmement, en finissant mes études en alternance, puis en décrochant mes premiers emplois dans ma branche de métier, et enfin en obtenant un CDI. Quant à ma relation avec les hommes, j’ai eu plusieurs petits copains, pour finir par croiser celui qui est aujourd’hui mon mari tout neuf, depuis quelques mois.

Entre-temps, mon grand-père adoré est mort. Aujourd’hui encore, il me manque.

Les préparatifs de mon mariage ont été un peu difficiles sur l’aspect administratif : quand il a fallut remplir le dossier pour la mairie, ne rien mettre dans la case « père » a été douloureux, car ça m’a ramené à mon enfance.

On m’avait communiqué le numéro de téléphone de mon père. Ma mère m’avait dit que j’étais libre de le contacter ou non au sujet de mon mariage. Je lui ai envoyé un SMS pour lui dire que j’allais me marier, je pensai naïvement qu’il allait peut-être daigner à me répondre… Mais bien entendu, mon message est resté sans réponse de sa part.

L’autre phase qui a été difficile dans les préparatifs, c’était que je n’avais personne qui pouvait m’accompagner devant l’autel de l’église. Je n’avais plus beaucoup de famille et je ne voulais pas imposer à ma mère de venir avec moi vers l’autel. Du coup, c’est un bon ami qui a endossé ce rôle, bien que je m’étais préparée psychologiquement à y aller seule, comme une grande fille. Mon mari m’avait proposé qu’on avance ensemble, mais je ne voulais pas ôter le plaisir à ma belle-mère d’accompagner son fils dans l’allée centrale… Oui, je suis traditionaliste sur certains aspects.

Lire sur les blogs et les forums de mariage des témoignages de futures mariées, parlant tendrement de leur père, c’était un peu difficile. Je ne connaîtrai jamais le fait d’ouvrir le bal avec mon papa ou remonter l’allée de l’église à son bras, comme en parlent avec émotion certaines mariées.

Le mariage a été une période qui a fait remonter des mauvais souvenirs, et je redoutais beaucoup les qu’en-dira-t’on, car tous mes amis et même ma belle-famille ne connaissaient pas ma situation vis-à-vis de mon père. J’ai toujours peur d’être vue comme une bâtarde, même que je sais que cette situation est bien plus courante que je ne l’imagine.

Lorsque j’évoque le fait que pour moi, mon père n’est qu’un simple géniteur et ne représente rien à mes yeux, on me répond parfois qu’il « ne faut pas dire du mal d’un père ». Je constate donc que certaines personnes sont encore très archaïques dans leur conception de la famille. Ne pas avoir de père est considéré comme une tare aux yeux de ces personnes, qui ne peuvent pas comprendre la tristesse d’être considéré comme différent et surtout de grandir sans le soutien d’un papa. Malheureusement, on ne choisit pas sa famille, et je n’ai pas choisi de n’être pas reconnue par mon géniteur !

Ma mère n’a jamais refait sa vie avec un autre homme, car cette histoire l’a beaucoup peinée. Mais je ne désespère pas qu’elle fasse la connaissance d’un homme avec qui elle pourra finir le reste de sa vie, car elle le mérite amplement. Elle a été très courageuse et a surmonté beaucoup de choses.

Je me dis que dans mon malheur, j’ai eu la chance d’avoir un grand-père qui a été là pour me donner l’amour que mon père n’a pas su me donner. Et aujourd’hui, j’ai un adorable mari qui est là pour me soutenir et en qui j’ai confiance pour l’avenir. L’absence de mon grand-père pour mon mariage m’a beaucoup attristée, car il aurait adoré l’homme qui partage ma vie aujourd’hui. J’ai eu une grosse pensée pour lui le jour du mariage (alors que pour mon géniteur, rien du tout !).

Même si je n’ai pas eu la chance d’avoir un père, j’ai pu m’en sortir car j’ai été bien soutenue, ce qui m’a permis de devenir celle que je suis aujourd’hui. Certes, ce n’est pas facile tous les jours avec certaines remarques peu sympathiques… Et j’appréhende un peu, quand je deviendrai maman, les questions de mes enfants sur le fait qu’ils n’aient pas de grand-père de mon côté (heureusement, ils auront un super grand-père paternel pour compenser !), mais je tenterais de leur expliquer mon histoire.

Et toi, tu as vécu sans avoir de père ? Est-ce qu’on te disait que ce n’était « pas normal » ? Comment as-tu vécu cette absence et les remarques ? Viens m’en parler !

Toi aussi, tu veux témoigner ? C’est par ici !

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16 Comments

  • Steph

    16 juin 2014

    Ton témoignage ne touche tellement… En ce qui me concerne mon père ne m’a pas reconnu et aujourd’hui je n’ai plus de contact avec ma mère qui malgré tout son amour m’a détruite.
    Personnellement j’ai une peur viscérale de l’abandon… Je veux être parfaite pour ne pas laisser la place aux gens de me détester, au fond de moi je dois me dire que je n’étais pas assez parfaite pour que mon père me reconnaisse… Et je me marie cette année je n’ai pas de père ni de mère a mon mariage et c’est difficile de savoir qu’à cette fête de famille je serai sans famille même si je créerai la mienne…

    Alors je te comprends et merci 🙂

  • Anonyme

    19 octobre 2015

    Allô ! Ton histoire m’a profondément touché, car je me retrouve dans la même situation que ta mère, soit enceinte d’un homme narcissique qui évidemment à pris ses jambes à son cou et refusant de reconnaître sa paternité. Je vis donc ma grossesse seule, bébé sera là dans quelques mois. Mes parents seront là pour moi, pour prendre ses responsabilités à lui, donc m’aider.

    Ironie du sors il a déjà des enfants, lui et son ex font garde partagée. Mais il ne voulait pas de ce bébé à naître donc il nous a rejeter tous les 2 et ce même si ce n’était pas un accident. En ce moment je crois qu’il a deja une nouvelle blonde. Mon frère sera là pour le  »remplacer » dans la vie de cet enfant.

    Ses parents à lui font de l’ignorance volontaire, ce n’est surtout pas la faute de leur fils si je suis enceinte de lui ! Je n’ai plus aucun contact avec eux. Je me pose beaucoup de questions et j’ai peur de créer un sentiment d’abandon à cet enfant indépendant de mon bien vouloir. Jamais j’aurais imaginé vivre une telle situation. Malgré tout, je suis contente de voir que tu t’en ai bien sortie, cela m’encourage et me rassure.

    Qui sait, peut-être qu’un jour un gentil homme sera prêt à adopter cet enfant….

    Merci infiniment pour ton témoignage

    Anonyme

  • Alice Prz

    25 novembre 2015

    Ma belle, si tu savais comment je me reconnais à travers ton si touchant témoignage.. Dès que ma mère a appris qu’elle était enceinte, il s’est barré : belle preuve de maturité. Il ne m’a donc pas reconnu et c’est mon fabuleux grand père qui l’a fait.

    Je vivais à Nice à l’époque, et lui aussi et souvent, à ce qu’il parait, on se voyait mais j’en avais pas trop conscience vu que j’étais petite donc je ne m’en souviens plus. Puis, j’ai déménagé en Haute Savoie, et c’est là où j’ai commencé à me poser des questions et j’ai pris contact avec lui pour qu’il réponde à ttes mes questions. J’ai découvert que j’avais une demie-soeur qui avait à l’époque 25ans et qu’il n’avait pas reconnu non plus, sauf qu’elle, il la voit souvent, il est proche d’elle, alors j’ai voulu qu’il me mette en relation avec elle, parce que je me suis dit : elle a du ressentir pareil que moi au début ! Et il n’a pas voulu, il voulait qu’on se voit, or c’était la dernière chose que je voulais faire : le voir. Je le déteste au plus haut point alors je ne cédais pas. Le truc qui à eu le don de m’énerver davantage c’est qu’elle connaissait sa famille paternelle, or, mon père n’a jamais parlé de moi à mes grands parents paternels et ils ne savent même pas mon existence, alors qu’il la connaisse elle !

    Enfin, bref, l’histoire est très longue et maintenant, il souhaite reprendre contact avec la fille qu’il ne voulait pas avoir il y a désormais 18ans mais je n’ai pas l’intention de céder. Je souhaite qu’il dise à ma demie soeur que j’existe ainsi qu’à ses parents pour que je les connaisse mais sans lui.

  • Stephanie

    8 mars 2016

    Bonsoir, quel bien fou de lire ce témoignage. . à la fois tristre mais rempli de courage et de force pour avancer ! J’ai 26 ans et moi aussi mon père ne m’a pas reconnue, il a quitté ma mère à 8 mois de grossesse. Nous avons déménager en France à mes 3 ans car ma mère avait rencontré mon beau père militaire, qui lui pris la décision de me reconnaître. Du coup j’ai grandit jusqu’à mes 10 ans en croyant qu’il était mon père, jusqu’au jour où ma mère m’ annonça qu’ il n’est pas mon « vrai père » . . cette révélation a été un véritable tournent ds mon adolescence. J’avais l’impression de vivre ds le mensonge, j’avais peur qur l’on m’apprene d’autres choses de ce genre qur j’ignore. . puis je demandais à ma mère s’il sait comment je m’appelle, s’il a déjà vu une photo de moi . . mais malheureusement ma mère déteste parler de tt ça, elle fond en larme dès que j’essaie d’en savoir plus. De ce fait, je connais seulement son prénom, souvent je me demande s’il se souvient qu’il a eu une fille. . je ne raconte mon histoire à personne, en général je dis que mes parents sont séparés et qu’il vit ds un autre pays. Cela me manque parfois d’avoir un père, j’aurai aimé le connaître mais la vie est ainsi, il n’a jms cherché à me contacter et moi non plus car je ne souhaite en aucun cas semé la pagaille dans sa vie. Aujourd’hui je suis heureuse auprès de mon mari et ma fille, et ma mère devenue mamie est comblée.

  • Alice Prz

    9 mars 2016

    C’est dingue que tu me parles de ton témoignage maintenant.. Le tien me touche énormément et ça me fais  » plaisir  » de savoir que je ne suis pas seule.. Hier j’ai revu mon pere mais en express, puisque l’on sait pris la tete : qu’il ne s’est jamais excusé etc et que je voulais avoir le contact avec ma demie soeur qui ne sait même pas que j’existe.. Resultat rien de concluant MAIS, voyant que j’étais déçue et mal, une de mes amies est venue chez moi et elle m’a dit: tqt on va trouver un moyen de la joindre ta demie soeur et après des heures passées sur facebook entre les profils de sa famile,etc. On l’a trouvé ! Mon amie m’a donné le courage et la force de lui envoyer un message via son facebook (je n’ai pas de compte) et hier soir à minuit elle a repondu et elle n’était pas au courant ‘la pauvre, je me suis imaginée à sa place.. Elle a aujourd’hui 32 ans et moi 18.. Le temps perdu nous agaçent.. Elle est attristée, surprise mais veut que l’on s’appelle et se voit. Je suis dans le sud pour mes études, c’est là où elle est née.. Et hier de minuit à 2h du matin on a parlé, de nos deux familles etc! Alors une journée qui était très mal partie au début, s’est très bien finie et j’en suis la plus heureuse ! <3 je vous souhaite à tous du courage, ceux qui nous ont abandonné ne valent pas la peine d'être sollicités 🙂 Ils sauront ce qu'ils ont perdu lorsque l'on deviendra grand et qu'ils se rendront compte du bijou que l'on était 🙂 bisous !

  • PAT

    8 mai 2016

    ma fille a 8 ans son pere ne l as pas reconnu et ne la voit pas non plus ; mes parents s occupent beaucoup d elle ; elle est tres epanouie et ne semble pas manquer de son pere ; je lui ai toujours beaucoup parle montre des photos et j essaye de ne pas non plus trop la braquer contre son geniteur car je ne veux pas non plus qu apres elle en veuille a tout les hommes ; nous habitont le meme village donc on a l occasion de se croiser souvent nous n avons par contre plus aucun contact mais aujourd hui il a une fille de deux ans et hier justement elles se sont retrouve a cote et du coup je me demande si je dois lui dire ou pas qu elle a une demi soeur dans un sens je me dis que c est trop tot j ai peur aussi que ca la perturbe de savoir qu il s occupe de sa soeur et pas d elle mais a cote de ca je trouve ca dommage qu elle passe a cote de la relation qu elle pourrai avoir avec cette soeur et j ai aussi tres peur qu un jour elle l apprenne a l ecole et qu elle m en veuille de pas lui avoir dis ; j aimerai avoir des avis peut etre que ca m aiderai :merci

  • Jade

    29 septembre 2017

    C’est assez impressionnant de voir que je me reconnais dans ton texte… Alors que ma situation n’est pas exactement la même.
    Je vis seule avec ma mère depuis toujours, mais contrairement à toi, elle n’a pas eu le temps de lui annoncer sa grossesse. Ce qui fait qu’il ne sait même pas que j’existe. De plus, ma mère ne veut pas me raconter ds choses sur lui, je ne sais que son prénom (Stéphane, ou Stefan, ou Stephen, etc…), elle n’arrête pas de dire qu’elle ne s’en souvient plus… Malheureusement on ne peut rien y faire, mais merci, merci d’en parler, merci pour tous les enfants qui grandissent sans un de leur parent…

    • OliMaxi

      3 octobre 2017

      Bonjour Madame Winnie, Jade, et les autres internautes.

      Je me reconnais dans vos témoignages, surtout celui de Jade.

      Je n’ai jamais connu mon père et je pense qu’il ne connait pas mon existence.

      En fait je ne sais rien du tout….. C’est un sujet hyper tabou entre ma mère et moi. Je me souviens à l’âge de 6/7 ans, avoir demandé à ma mère pourquoi je n’avais pas de papa, mais je ne me souviens absolument pas de sa réponse!!
      Et depuis, je ne lui ai jamais redemandé car il est impossible pour moi d’aborder le sujet (je fais un blocage).
      Pourtant je n’ai pas souffert de l’absence de ce père dans mon enfance, ni aujourd’hui d’ailleurs.
      J’ai grandi avec ma mère, et mes grands-parents maternels (ma grand-mère toujours vivante est comme une 2ème maman et mon grand-père décédé l’année dernière fut un papy formidable ! ).
      J’ai été aimé par ma maman et mes grands-parents et ça me suffisait amplement.
      Ma mère n’a jamais voulu refaire sa vie avec un autre homme, elle a tenté une fois lorsque j’avais 3/4 ans mais ça n’a pas duré car elle ne supportait pas qu’un homme puisse lever la voix sur moi, elle a toujours voulu me protéger et me garder pour elle seule….
      J’aurais tellement aimé qu’elle refasse sa vie avec un homme, qu’elle puisse connaître le bonheur de l’amour mais elle a appris à vivre sans.

  • Lucie

    28 janvier 2018

    bonsoir,
    il y a un an je mettais au monde une petite fille qui va bientôt parler.
    Son père ne l ‘a pas reconnu, il n’en a pas parler a sa famille (un fils de 8 ans) et pas non plus a sa nouvelle compagne a qui il s ‘est fiancer lorsque j ‘ai accoucher.
    Je lui en veux beaucoup, car malgré les quelques contacts que j’ai essayer d’avoir avec lui il me dit ne pas vouloir de photos d’elle ne pas vouloir la voir, etc il nie complètement son existence.
    Elle me demandera bientôt ou est son père et je ne veux pas lui en dire de mal, mais comment enjoliver quelqu’un d’aussi dégueulasse? comment lui dire du bien d’un homme qui refuse de reconnaitre un bébé innocent et le sacrifie sur l’autel de son égoïsme? j’essaie de me préparé mais j’apprende de ne pas trouver les mots…le silence pour moi n’est pas une option non plus…il est plus terrible encore que les mots.
    Si vous pouvez me conseillez, femme, fille ayant vécu cette situation cela m’aiderait beaucoup.

  • Madame Colombe

    29 janvier 2018

    Votre témoignage me touche énormément et votre parcours ressemble beaucoup à celui de mon père.
    Né de père inconnu, selon la formule consacrée, il a eu la chance d’avoir son grand-père qui a été un véritable modèle pour lui.

    Je vous souhaite une bonne continuation à vous et à votre maman. J’espère qu’elle rencontrera quelqu’un de bien qui estompera l’image négative qu’elle doit avoir des hommes.

  • Sans Lui

    31 mai 2018

    Merci pour vos témoignages.
    Je suis moi-même une sans-père. C’est mieux que « batârde » mais dans l’intimité c’est pareil.
    Ma mère a toujours refusé de me dire qui était mon pére. Je me souviens lui avoir demandé à 5-6 ans s’il était américain et elle m’a dit oui. Aujourd’hui, je sais qu’elle mentait.
    J’ai été rejeté par ma famille. Car en plus de m’offrir le statut d’orpheline, mon père m’a offert une origine… une carnation.. une teinte… Enfin appeller cela comme vous voulez. Mais du coup, ça a fait de moi quelqu’un de rejetée. Ça n’a pas été facile et ça ne l’est toujours pas.
    D’oú venons-nous ? Qui sommes-nous ? Oú allons-nous ? Moi je repondrais bien à Gauguin que sur les trois questions, je ne peux en répondre qu’à une. La seule oú il faut spéculer… !
    Enfin, pour les futurs péres qui penseraient abandonner leurs futurs enfants, par pitié, ne le faîtes pas !

    Je crois que la vie peut être belle, j’espère qu’elle le sera un jour pour moi. Ou en tout cas que j’arreterais de me saboter. Un pére c’est beaucoup.

    P.s : J’ai 30 ans. Je ne sais toujours pas écrire le mot famille sans vérifier dans le dictionnaire. 🙂

    • Ali

      16 septembre 2019

      Tres touché par ton message .. j’ai une fille de 5 ans aujourdhui avec une russe qui me prive de tout contact avec elle makgré toute mon insistance …
      Pire encore , j’ai mené une bataille terrible ces 5 dernieres années pour pouvoir passer 595 jours avec ma fille sur 3 continents .. 3 voyages a bali , 2 au Maroc , France , 10 fois en Russie .. des moments inoublaibles avec ma fille qui m’aime autant que je l’aime .. et nous voilà séparés de nouveau depuis 3 mois maintenant … derniere carte va etre jouée devant les tribunaux russes pour enfin la reconnaitre car la mere me l’a toujours interdit sous la menace de disparaitre si je tentais quoi que ce soit .. Je ne dis pas que c est le cas de toutes les mères mais je penses qu il doit y en avoir parmi vous qui ont été privées de pères pour assouvir un désir de vengeance envers votre père .. N’hésitez jamais à reprendre contact et à demander la version de votre père .. il pourrait y avoir des surprises .. Regardez le reportage Erased dads ou erased family qui va sortir bientôt .. une véritable bombe à l’échelle mondiale tant ce fléau des pères effacés est courant … la version espagnole est sortie en argentine borrando a papa ..

  • Vovo

    8 juin 2018

    Bonjour, je me reconnais aussi dans vos témoignages. Même si j’ai vécu quelques années sous son toit et qu’il a payé des pensions alimentaires… Aujourd’hui, il vient de décéder il y a quelques semaines et je suis tiraillée entre pleins de sentiments contradictoires… la peine/le gâchis puisque qu’on s’est complètement passé à côté dans la vie, la colère puisqu’à l’enterrement, tous ceux qui ont parlé ont évoqué l’homme formidable qu’il était (chose dont j’ai été privée), l’illégitimité puisque je dois m’occuper d’un héritage (d’ailleurs certains membres de sa famille le perçoivent comme un appâts du gain de ma part, histoire de rajouter une couche à tout ça). Bref, une impression que tout le mauvais remonte… Mon mari me propose gentiment de chercher à savoir qui il était mais je ne sais même pas si ça m’intéresse surtout si ça doit me faire souffrir davantage. J’ai plutôt besoin/envie de rencontrer des personnes qui n’ont pas connu leur père et savoir si ce que je ressens est normal, puisque je ne suis ni une « bâtarde » ni une fille à papa… Et les gens ne comprennent pas pourquoi je ne me sens légitime pour rien…
    Je partage votre souffrance et vous souhaite beaucoup de bonheur. On a toutes cette blessure qui demeure…

  • Claude

    30 août 2018

    Bonjour. Mon père m’a reconnu, mais il ne m’a jamais vu. Quand j’avais douze ans, il est décédé. Ma mère ne s’est jamais remis avec quelqu’un, j’ai retrouvé mon demi frère et ma demi soeur il y à quelques années maintenant et je sais que haï une autre demi soeur plus vieille que moi qui n’a pas été retrouvé. Je pense à elle souvent. Surtout en ce moment car ça fait 20 ans dans 2 mois que mon pere est mort.

    Comme vous, j’ai connu pleins de sentiments qui font mal. Avec le temps, on arrive à se construire, mais avec mes deux demi, la relation est loin d’être celle de frère et soeur normaux.

    Bref. J’avoue que je fais le tour des pages et sites en espérant peut être arriver à retrouver cette grande soeur qui a du vivre un calvaire psychologique aussi.

    Je vous souhaite de construire une vie meilleure que celle que l’on nous a laissé.

    • Philippe Steffen

      17 novembre 2020

      de Phil

      Bonjour, Je passe largement les 50 ans et je vous confirme que quand on à pas connu son géniteur, notre approche de la vie n’est pas semblable des personne qui ont connu leurs parents. Ils ont aussi leur problème. Pour ma part mon père m’a pas reconnu et j’ai vécu chez différentes famille. Pour ma part j’ai vite appris que peut ou pas de personne étaient capables de comprendre les effets de cette situation. Une image me viens. Celle d’un unijambiste a qui on demande de marcher et courir comme les autres. C’est possible , mais plus compliqué…. . La solution que j’ai trouvé est de comprendre les différentes phase du processus que j’ai vécu. De l’ignorance, en passant par la découverte de la situation, et de la découverte d’un demi-frère du côte de mon géniteur etc . Emotion garantie (sourire) . Pendant toute cette période j’ai pensé que j’étais seul a vivre ces moments . Puis internet comme rend les recherches d’informations plus facile . Actuellement j’ai l’opportunité ( plus d’activité) de lancer mon projet. Je part du principe que si je peut aider rien qu’une personne a traverser une situation comparable, mon parcours de vie aura au moins été utile pour quelqu’un. Donc j’ai décidé de créer un lieu ou les personnes intéressées pourront un se rendre compte qu’elles ne sont pas toute seules a vivre une situation et leur donner un début de solution pour leurs permettre de trouver le meilleur des équilibre possible. Selon les disponibilités de ce lieu, je recommuniquerai mes activités. Pour finir je remercie toutes les personnes qui ont laissé un témoignage qui me démontre que le sujet est pas toujours facile à vivre

  • Luciole

    3 janvier 2021

    Je me retrouve dans votre histoire.
    J’ai quelques souvenirs de mon père à différents âges. Mais si peu. A 3 ans, à 10 ans, 12 ou 13 ans… Etc
    Aucune visite, aucun appel, même pas une carte pour Noël ou un anniversaire…
    Moi aussi, je me suis retrouvée confrontée à cette grand mère qui n’en est pas une et moi aussi j’ai réagi avec toute la froideur et la colère qu’elle m’inspirait.
    Puis, un jour, j’ai reçu un appel. Je l’ai vu à l’hôpital. Je suis venue accompagnée et à vrai dire, je n’ai même pas discuté avec lui. Je l’ai regardé, observé, échanger avec mon ami. Nous nous sommes appelés deux fois ensuite et il est mort.
    Je ne sais pas comment l’expliquer mais j’ai toujours été curieuse de lui et jamais en colère contre lui. Comme vous, j’ai pourtant eu un super zéro. Mais je n’ai pas eu de substitut. Je n’ai eu qu’une mère. Et mon père m’a toujours manqué.
    Aujourd’hui, je ressens encore les stigmates de son absence. Je ressens aussi une paix que je n’avais pas avant.
    Je vous souhaite de parvenir à tourner cette page, pour vous.

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