Les premiers jours de notre aventure

Découverte du Chili

C’était le 1er mars dernier : après de longs préparatifs, on s’envolait avec mon amoureux vers notre destination numéro 1 : le Chili. On s’apprêtait à y passer plus de quatre mois, dont trois mois de comme ouvrier de chai. Eh oui, comme je te l’ai expliqué dans mon premier billet, on est tous les deux dans le monde du vin. L’un des (nombreux) avantages de notre filière, c’est qu’on peut être « flying winemakers », comprendre « vignerons volants », partout dans le monde !

Arriver dans un pays nouveau, c’est toujours un vrai plongeon dans l’inconnu. Très souvent, l’arrivée est un peu brutale, entre le choc du décalage horaire et les formalités de l’aéroport. Et dans la majeure partie des cas, les aéroports sont excentrés, ce qui ajoute une dose de transport avant de finalement arriver à bon port.

Après avoir dépassé le choc des températures (nous avons vite rangé nos manteaux et nos polaires face aux 25° ambiants), nous avons effectué les formalités nécessaires pour nos visas de travail etc., puis nous avons pris un bus vers Santiago.

Très vite, nous nous sommes aperçus que le temps passait différemment au Chili : tout est plus lent. On prend son temps pour tout. D’ailleurs, nos premières heures au Chili se sont passées dans des files d’attente immenses. Même si nos allures de gringos nous trahissaient de toute façon à chaque instant, il était clair que les deux seuls à trouver le temps long étaient français : personne ne semblait s’offusquer de devoir patienter.

L’attente, c’est une activité à part entière dans un . C’est aussi elle qui permet aux journées de défiler avec une certaine indolence : elle relativise la notion du temps, car on n’a plus, comme en France, cette impression de « perdre son temps ». On en profite pour penser, pour faire du « people watching », un passe-temps très prenant ici où tout est tellement nouveau, qui consiste simplement à regarder comment les gens vivent dans une ville si différente de la nôtre.

Découverte du Chili

Crédits photo : Photo personnelle

Santiago, donc, c’est tout de suite le grand bain : la chaleur, la pollution, le bruit, le désordre, et nos sacs à dos. C’est le début de l’aventure. Mais Santiago, c’est aussi de la musique, des couleurs… Et puis, dès qu’on a un peu repris nos esprits, de nouvelles spécialités culinaires à découvrir : le « pastel de choclo », une sorte de hachis parmentier à base de purée de maïs, des poissons grillés délicieux, le fameux pisco (un alcool d’eau de vie), le « terremoto », un cocktail à base de pisc, de sucre glace et de blanc d’œuf !

Nous ne sommes pas restés longtemps à Santiago, mais nous sommes allés en haut du Cerros de Bellavista (le quartier un peu bohème de la ville, coloré et festif) pour avoir un aperçu de la ville. Santiago est cernée par les montagnes de la Cordillère, ce qui est assez impressionnant à voir.

Nous n’avions pas beaucoup de temps devant nous, et nous rêvions de voir Valparaiso aussi, donc nous avons vite repris nos sacs à dos en direction de cette ville portuaire, à environ deux heures de bus de Santiago. Au Chili, les transports se font majoritairement en bus, qui est très bon marché.

Nous sommes arrivés à Valparaiso sous un magnifique soleil : cette ville est ouverte sur l’océan Pacifique par son immense port, et partout, l’océan nous rappelle à lui : les cris des mouettes, les peintures murales qui lui rendent hommage, la vue des « Cerros » qui donnent sur l’océan… Mais ce qui est étrange à Valparaiso, c’est qu’il n’y a finalement pas d’accès à l’océan. On bute sur la zone portuaire assez laide, qui nous empêche d’y accéder.

Néanmoins, la ville est étonnante et attachante : encore une fois, les couleurs sont omniprésentes, les peintures murales splendides et partout flotte un climat un peu bohème. La nuit, la ville est encore plus mystérieuse : c’est comme si tous les événements de la journée se taisaient pour laisser place à une réalité parallèle. Les bruits sont adoucis, on entend de la musique sortir de partout, les gens font la fête, et le côté un peu industriel du port s’estompe, pour ne laisser voir que les vagues qui viennent s’écraser sur les immenses cargos.

Nous avons passé trois nuits à Valparaiso, dans une auberge de jeunesse, un « hostal », surmontée d’une magnifique peinture de pêcheur. Comme dans la plupart des auberges de jeunesse, on y dort et on y prend le petit-déjeuner. Il y a beaucoup de jeunes qui voyagent comme nous, et c’est l’occasion de faire des rencontres. Nous y avons aussi dîné pour ménager un peu nos portefeuilles après l’euphorie de la découverte de la ville.

Valparaiso a aussi été le lieu de nos premières dégustations de vin. Le carménère, cépage souvent mis à l’honneur au Chili, est vraiment très agréable : il a des notes torréfiées et chocolatées, qui me plaisent énormément.

Avant de partir de Valpariso pour Santa Cruz, lieu où nous allions travailler pendant trois mois, nous avons visité la maison de Pablo Neruda (il y en a trois au Chili, dont une dans le centre de Valparaiso).

Cette maison sur cinq étages m’a paru être complètement dans le style de la ville : tournée sur l’océan, un peu bohème et décalée, elle ne ressemble à aucun autre endroit où je suis allée auparavant. C’est une maison de poète, dans une ville très poétique. Elle a été meublée avec beaucoup de soin, et chaque meuble a un rôle et une signification particulière. Elle m’a rappelé la maison de Gaudi à Barcelone, bien qu’elle soit beaucoup moins excentrique : c’est une maison au service de l’art de son propriétaire.

Ces quelques jours de vacances ont été bienvenus avant de travailler dur les trois prochains mois. S’habituer au climat et à la langue a été essentiel, bien que nous soyons encore perdus et que parfois, les explications qu’on nous donne sont plutôt nébuleuses. Mais ce flou fait aussi le charme de nos débuts, et très vite, nous aurons plus de clefs pour comprendre les us et coutumes des Chiliens.

Bientôt, le travail dans les bodegas du groupe français Lapostolle commencera pour tous les deux : une nouvelle vie débutera…

Comme on dit ici : « ¡Nos vemos! »

Et toi, tu as déjà voyagé tout en travaillant ? Comment se sont passés tes premiers jours ? As-tu eu besoin d’un petit temps d’adaptation ? Raconte !

Toi aussi, tu veux partager un récit de voyage ? C’est par ici !

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4 Comments

  • Flora

    4 août 2016

    J’adore le carménère aussi, vraiment intense ! Pour tout dire je suis vraiment fan de bon vins et de voyages ! Pour l’instant je me vois dans un vignoble de l’hémisphère sud pendant ma retraite 😉
    Autant te dire que je vais suivre vos aventures avec beaucoup d’attention !

  • MlleMora

    4 août 2016

    J’avais adoré la maison de Pablo Neruda aussi ! 🙂
    C’est marrant que tu aies trouvé Santiago tranquille, parce que lorsque nous y sommes arrivés, on venait de coins plus tranquilles du Chili, du coup on avait l’impression que tout allait beaucoup plus vite, que c’était plus « stressant ». Comme tu le dis très bien, l’attente fait partie intégrante du voyage et nous permet de relativiser le temps et de nous rendre compte qu’on a le temps, justement…

  • Mzlle Ponygraphe

    5 août 2016

    Aaaahhh le Chili !! Je rêve d’y aller pour les paysages, la culture et surtout les VINS ! En grande amatrice de vins, cherchant à travailler dans le milieu, j’aimerai savoir quels vins vous a tapé dans l’oeil (dans le gosier plutôt ^^) ?
    Ton récit donne vraiment envie de vous suivre et de partir visiter le Chili 🙂

  • Mzlle Ponygraphe

    5 août 2016

    Je n’ai pas la chance d’avoir visiter le Chili mais ça a l’air top : la culture, les paysages… En tant qu’amatrice de vins (et cherchant à trouver un emploi là dedans), j’aimerai bien connaître les vins que vous avez dégusté, aimé ou pas ? Ca peut être sympa de donner votre avis 🙂
    En tout cas je vais suivre tes aventures !!!!

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