Mon année d’échange universitaire au Canada

Université Bishop's Canada

En lisant le très bel article de Claire Gezillig, je me suis rendue compte que ce 31 août, j’allais fêter le dixième anniversaire de mon départ pour MA grande aventure !

Eh oui, il y a tout juste dix ans, à presque 20 ans, je préparais mes deux (ÉNORMES) valises pour vivre une expérience unique : une année universitaire loin de Papa-Maman au Canada, dans un campus anglophone.

Alors je me suis dit que, pour fêter dignement ce dixième anniversaire, j’allais te raconter cette magnifique année, et tout ce qu’elle m’a apporté !

Avant le départ

Depuis le lycée, je rêvais de faire une année d’études à l’étranger. C’est en deuxième année de licence LLCE Anglais, en discutant avec une de mes nouvelles amies (nous l’appellerons L.), que je me suis rendue compte qu’elle en rêvait également. Comme il est toujours plus rassurant de partir à deux, nous nous sommes lancées ensemble dans l’aventure.

Rapidement, nous nous sommes décidées pour le Canada.

Puis nous avons dû choisir l’université qui allait nous accueillir. Étudiant la langue anglaise, notre but était de partir dans une université anglophone. Notre fac avait des échanges avec trois universités anglophones au Québec :

  • l’université McGill, THE université hyper réputée de Montréal, où il fallait minimum 14 de moyenne pour être accepté,
  • l’université Concordia, également à Montréal,
  • l’université Bishop’s à Lennoxville, près de Sherbrooke (la ville de Garouuuu !!).

L. penchait pour McGill, en plein Montréal. Moi, en voyant les photos du campus de Bishop’s, je me disais que ce serait le rêve de vivre dans ce campus, car il est MAGNIFIQUE. Je te laisse juger par toi-même.

Université Bishop's Canada

L. vite convaincue, nous voilà à remplir le dossier pour Bishop’s (en anglais, of course !) : lettre de motivation, lettres de recommandations de nos professeurs, bulletins de notes…

Quel moment intense quand nous avons reçu chez nous la lettre d’acceptation ! C’était fait, nous allions passer notre troisième année de licence dans ce cadre idyllique !!

Les premiers jours

Après environ sept heures de vol, nous voilà à Montréal, où nous passons notre première nuit dans une auberge de jeunesse. Nous y rencontrons deux belges, qui se rendent également à Bishop’s.

Le lendemain, un car récupère tous les étudiants, direction Lennoxville. Après de loooongues minutes d’émerveillement devant ces beaux bâtiments rouges, nous sommes dirigées vers notre logement.

Là encore, il y avait plusieurs possibilités. Avec L., nous avons décidé de prendre une chambre individuelle, avec douche et toilettes communes entre nos deux chambres.

Il y a beaucoup de parents sur le campus, aidant leurs jeunes à s’installer dans leur nouvelle demeure ! C’est ainsi que nous rencontrons nos premiers vrais canadiens anglophones : nos voisins de palier !

À l’université, il y a un club d’étudiants internationaux. Il est en charge de l’accueil des nouveaux (nous !), et nous a organisé un weekend de bienvenue avec visite du coin en bus scolaire (tu sais, les bus jaunes !!). Il y a plusieurs bus, car nous sommes beaucoup d’étrangers. La vie en communauté internationale commence…

Les premiers jours, il y a aussi ce qu’on appelle la Frosh Week. C’est une sorte de semaine d’intégration. Nous sommes dispatchés dans des équipes sur le thème des Hippies (team Flower Power pour nous !), et toute la semaine, il y a des épreuves pour faire gagner des points à son équipe. Il faut notamment apprendre l’hymne officiel de l’université : « Raise a Toast ».

Nous assistons également à notre premier match de football américain, et hurlons le nom de l’équipe du campus pour l’encourager (« Go Gaiters !! »).

Les avantages de la vie sur le campus

Nous aurions pu prendre une colocation à l’extérieur, mais la vie sur le campus a quand même de sacrés avantages. Nous pouvions profiter de toutes les infrastructures :

  • À commencer par la patinoire !! Juste en face de notre chambre, nous y passions tous nos dimanches matins, et nous y avons aussi assisté à un match de hockey sur glace.
  • Le gymnase. Je me suis inscrite dans l’équipe de volley du campus, mais vu le niveau, j’ai vite abandonné ! À la place, j’allais à la piscine avant d’aller en cours, et j’ai même mis les pieds quelques fois à la salle de sport !
  • La bibliothèque pour étudier !
  • Et les salles de classe, évidemment.

En plus, très souvent, les internationaux organisaient des soirées dans leurs chambres (certains en avaient des grandes), donc c’était très rapide d’y aller, même au dernier moment (merci les téléphones avec appels internes !).

En dehors du campus, il y avait quand même le pub, qui était un endroit très prisé des étudiants. Notamment le mardi soir, car n’importe qui pouvait monter sur scène interpréter quelques titres, accompagné de son instrument. Dans la communauté internationale, on avait pas mal de vedettes, donc on allait les applaudir régulièrement !

Les cours (bah oui, parce que quand même, on y allait pour étudier !)

Ce qui est chouette au Canada, c’est que tu choisis les cours que tu veux selon le diplôme que tu veux valider.

Nous avions un choix assez large, puisque nous dépendions du diplôme ESL (English as a Second Language, qui était pour les québécois francophones, entre autres). Alors nous avons pris les traditionnels cours de grammaire anglaise et de civilisation, qui correspondaient plus ou moins à ce que nous aurions fait en France. Et nous avons pris des cours « plaisir ».

Par exemple, je me suis lancée dans un cours de littérature pour enfants. Il fallait acheter pour ce cours la Bible des histoires pour enfants : l’anthologie de littérature enfantine ! 2512 pages, rien que ça ! Des abécédaires aux nursery rhymes, en passant par les contes ! Tout ça en anglais !

J’ai adoré ce cours. Il a même fallu que nous écrivions une histoire pour enfant (ou un abécédaire, ou ce qu’on voulait !). J’ai écrit un conte. Un vrai, commençant par : « Once upon a Time, in a Far Away Land… » Ma maman l’a d’ailleurs utilisé dans son discours pour notre cérémonie laïque, à notre mariage. Bref, c’est une autre histoire.

Il y avait aussi un cours sur l’art et la culture canadienne. J’y ai rencontré un professeur passionnant, gentil, drôle ! Il animait aussi le « Conversation Club » deux fois par semaine. Je ne loupais jamais ce club, qui me permettait d’échanger en anglais avec ce professeur, mais aussi avec des internationaux venus de tous les pays.

Les moments forts de mon séjour

Toute cette année a été formidable (de par toutes les fabuleuses rencontres que j’ai faites), mais certains moments restent gravés dans ma mémoire :

  • Le jour de mes 20 ans, quand mes amies m’ont organisé une sortie en boîte à Sherbrooke. Ce que je ne savais pas, c’est que c’était une soirée spéciale strip-teasers !!
  • Les sorties avec le club des internationaux : une journée à Montréal, une journée au Carnaval d’hiver de Québec avec le Bonhomme Carnaval.

Bonhomme Carnaval Québec

  • Les séjours organisés entre copines. Partir en bus, dormir en auberge de jeunesse pour visiter Québec, puis les trois villes américaines : Boston, New-York et Washington.

Boston New York Washington

  • Mon retour surprise à Noël alors que tout le monde pensait que j’allais voyager aux USA ! *larmes de tout le monde*
  • La journée chez mon professeur et sa femme, qui habitaient dans une petite ville près d’un lac, qui a accueilli le tournage de La neuvième porte avec Johnny Depp. Une petite ville trop mignonne que mon professeur s’est fait une joie de nous faire découvrir, à travers l’auberge qui appartenait à son papa. (Je rêve d’ailleurs d’y retourner un jour pour y séjourner !!) Cette journée s’est terminée par une invitation à dîner des voisins de mon professeur. Il faut pourtant savoir que les français n’ont pas bonne presse… Mais apparemment, L. et moi étions différentes !

North Hatley

  • Cette journée où un ami québécois nous a initiées au hockey sur glace, puis nous a invitées chez lui pour découvrir un film québécois.
  • Ces soirées dans nos chambres à inviter nos amis pour leur faire découvrir à notre tour films cultes français et chansons à la mode.

L’impact de ce séjour sur ma vie actuelle

Ce séjour, personne ne peut le comprendre, à part ceux qui l’ont vécu. Il est difficile de se figurer cette vie hors du temps, cette liberté loin des parents, ces rencontres qui nous enrichissent, c’est juste une expérience inoubliable et extraordinaire.

Ce que j’en garde aujourd’hui :

Le plus important : un mari !

Eh oui, j’ai rencontré plein d’internationaux : des brésiliens, des allemands, des anglais, des mexicains, des japonais… mais c’est bel et bien un français que j’ai ramené dans mes valises ! Nous n’habitions qu’à vingt minutes l’un de l’autre en France, mais il a fallu le Canada pour nous rencontrer ! Neuf ans que nous sommes ensemble, un an de mariage (merci Mademoiselle Dentelle !!) et deux princesses… je pense que tu comprends mieux à quel point ce séjour a changé ma vie !

Des amis à travers le monde

Il n’est pas évident de garder contact avec tout le monde, mais il y a certains internationaux que nous avons revus en dix ans : un ami québécois, une amie brésilienne, un ami mexicain et une amie japonaise. Et je ne compte pas les français, qui sont plus faciles à revoir !

Pour notre mariage, L. a contacté tous nos amis internationaux, et chacun a fait une petite vidéo avec quelques mots en anglais. Quelle joie de revoir leurs visages. Je pensais que certains nous avaient oubliés, mais non ! Quelle émotion de les voir presque dix ans après ! Ils ont même fait en plus des vidéos personnalisées avec des petites anecdotes spéciales. Que de larmes ont coulé !!

Ce lien particulier tissé avec mon professeur et sa merveilleuse femme

Des gens adorables, qui doivent avoir 65 ans maintenant. Ils nous ont invitées à leur rendre visite durant leur séjour en Irlande. C’était fabuleux ! L. habite maintenant en Suède et les a vus lorsqu’ils sont passés à Stockholm. Je les ai vus durant leur passage à Paris, en début d’année.

Chaque moment passé avec eux me rappelle la chance que j’ai eue de vivre cette aventure. Je ne désespère pas de leur rendre visite dans leur petite ville paisible au Canada, avec ma petite famille.

Et bien sûr, l’anglais !

Je garde un amour inconditionnel pour la langue de Shakespeare ! J’ai beaucoup perdu, mais c’est toujours avec plaisir que j’utilise cette langue dès que j’en ai l’occasion. Et c’est bien sûr la matière que je préfère enseigner à mes petits élèves, en espérant leur transmettre le goût pour cette langue.

Je conseille à tous ceux et celles qui en ont l’occasion de partir vivre cette expérience hors du temps, une année dans une bulle, qui change le cours de notre existence !! Dix ans après, c’est comme si c’était hier !

Toutes photos : Photos personnelles

Et toi ? Tu as vécu un qui a changé ta vie ? Tu es allée étudier à l’étranger ? Qu’est-ce que tu en retires aujourd’hui ? Viens nous dire !

Toi aussi, tu veux témoigner ? C’est par ici !

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16 Comments

  • Claire Gezillig

    31 août 2015

    ça a vraiment l’air d’avoir été une super aventure 🙂
    Vous pensez y retourner un jour pour montrer à vos enfants où vous vous êtes rencontrés ? 😉

    • Naninette

      31 août 2015

      Oui c’est un projet dont on a déjà parlé. Surtout que mon prof a refait le haut de sa maison pour en faire un appartement indépendant dans lequel on pourrait loger ! On attend que les filles soient plus grandes !

  • Dja

    31 août 2015

    J’ai une amie qui a été à Bishops aussi 🙂
    J’etais au Canada, université anglophone aussi, ca me rappelle de bons souvenirs <3 j'ai hâte d'y retourner!

    • Naninette

      31 août 2015

      Le Canada c’est à la mode mais c’est parce que c’est tellement bien !!!! Tu étais où toi ?

  • Nya

    31 août 2015

    Je ne sais pas si ce voyage a changé ma vie, mais j’ai passé un an en Nouvelle-Zélande en 2006. Comme toi, je comptais en parler pour fêter les dix ans de cette aventure (en février prochain). Une belle expérience, pas toujours facile puisque je laissais derrière moi mon homme (actuel mari) pour partir seule, mais alors, que de découvertes !
    Êtes-vous retournés au Canada depuis (en voyage de noces peut-être ?) 🙂

    • Naninette

      31 août 2015

      La nouvelle Zélande j’ai vu les photos de mes parents c’est beauuuuu mais pas sûre d’avoir le courage d’y aller (je ne suis pas une fan d’avion! ) Je suis retournée au Canada 1 an après pour visiter avec mes parents cette fois ! Mais pas pour le voyage de noces non !

  • Mademoiselle Licorne

    31 août 2015

    Pour moi c était un semestre a Laval ! Mon plus grand regret c est de ne pas avoir fini mes études là-bas ?! Mais un expérience qui m a transformé ! Et je retourne voir mes amis québécois avec grand plaisir !!!! Je connais Sherbrooke c est très sympa comme ville et les alentours sont très chouette !

    • Naninette

      31 août 2015

      Ah oui Laval j’y suis passée une fois en bus. Ça avait l’air joli aussi ! Sherbrooke il n’y avait pas grand chose à voir, on y allait surtout pour le shopping au « mole » 😉

  • Sarah

    31 août 2015

    J’ai passé un trimestre à Montréal et c’est bien la plus belle expérience qu’il m’ait été donné de faire! C’était la première fois ou j’étais libre avec un grand L. ca a vraiment été une étape dans ma vie, au niveau personnel et aussi professionnel.

    • Naninette

      31 août 2015

      Oui je crois que c’est vraiment une chance de pouvoir partir ! C’est quelque chose qui marque notre vie, forcément !!

  • Bibichu

    31 août 2015

    À l’université de Montréal depuis 4 ans maintenant (ça passe vite!!!). Le bonhomme carnaval n’a pas changé!!!!
    Ici aussi ça nous marquera toute notre vie puisque c’est ici que Monsieur a commencé à travailler, et que moi j’y fini mes études. Mais nous prévoyons notre retour en Europe pour l’hiver 2016/2017. Qui sait, peut-être que nous reviendrons!

    • Naninette

      31 août 2015

      Oui j’ai suivi ton parcours sur mademoiselle dentelle 😉 4 ans je n’aurais pas pu… c’est trop long loin des amis et de la famille… quoi que… si on sait qu’on revient… pourquoi pas ! Mais c’est vraiment loin ! J’aurais préféré faire ça à Londres avec des allers retours en eurostar 😉 ça doit surtout être dur autour des fêtes de fin d’année non ?

  • SwissGirl

    1 septembre 2015

    Et pendant un instant je ferme les yeux et je me retrouve à Québec, lors de ce semestre d’hiver 2008 à l’université Laval… La vie à deux pour la première fois (ça a marché, on vient de se marier !)… Et le goût des poutines, les courses au Jardin Mobile, les Halles Sainte Foy, le Carnaval du 400ème, les 500 cm de neige, la tire à l’érable… Merci !

    • Naninette

      2 septembre 2015

      Comme quoi on fait de belles rencontres au Canada 😉 la tire ! Miam ! Les queues de castor (remiam ! Mais très bof pour la ligne !) La poutine j’étais moins fan mais c’est tellement typique !
      Vive le Canada !

  • MlleMora

    1 septembre 2015

    Belle expérience !

  • Ella Sert

    10 janvier 2021

    Bonjour, je ne pense pas que tu vas me répondre, car l’article est assez ancient, mais je tente ma chance! Dans quelle université française est-tu allé pour avoir un erasmus au Canada? Parce que je veux faire une license LLCER en anglais mais j’aimerais beaucoup faire ERASMUS en Amérique du Nord et non en Angleterre …

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