Je vais commencer par t’expliquer un truc à mon sujet. Un truc pas super glorieux, mais qui me caractérise assez bien : je suis une éternelle insatisfaite. Le genre de nana qui, devant un super cadeau de Noël/une super fête d’anniversaire, déclare : « Mouais… c’est dommage que… » ou sa variante : « Ça aurait été mieux si… ».
Je vois souvent le verre à moitié vide, j’ai du mal à me réjouir des bons moments. Le pire étant que je m’en rends compte et que je culpabilise de ne pas savoir profiter à fond, ce qui me pourrit encore un peu plus la vie (moi, névrosée ? Si peu !!).
Je me suis mariée à mon amoureux il y a quelques jours de cela, et en sus des angoisses de toute jeune mariée (météo/contentement des invités/qualité du repas/qualité des vins/harmonie de la déco/kilos en trop… liste non exhaustive), je me suis mis la rate au court-bouillon parce que je n’étais pas capable de gérer mes émotions et que je ne voyais QUE les couacs de cette journée qui passait déjà super vite !
Un enchaînement d’événements m’a permis de me détacher un peu de cette vision assez négative de la vie.
Crédits photo (creative commons) : Luciano Brito
Mon amoureux a fêté son anniversaire l’année dernière, et un de ses amis d’école est venu de Paris.
Ce mec a une situation en or, un boulot qui fait rêver avec un salaire royal, il voyage beaucoup, est en couple avec une nana qui a (aussi) un job de rêve, vit dans un bel appartement parisien, ne regarde jamais à la dépense…
Bref, je suivais sa vie avec envie sur les réseaux (les photos de ses vacances en mode plages paradisiaques, le petit film sur son tour d’hélico lors d’un périple sur une île lointaine…). Pour moi, il avait la vie de château, comparé à ma vie de plouc en province (coucou mon égo fantastique et ma haute estime personnelle !).
Nous ne le voyons pas souvent (lui sur Paris, nous en Province, avec mon boulot qui me mange mes weekends), MAIS il s’est amouraché de ma copine et… Bref, le reste ne concerne qu’eux. Je dirai juste qu’il lui a offert la vie de château à elle aussi lors de leurs rendez-vous secrets épisodiques (mots doux et romantiques, super hôtels de luxe, etc.).
J’ai découvert l’envers du décor de sa vie (oui, ma copine et moi, on se raconte pas mal de choses) : le rêve a aussi ses revers de médaille… et ce n’est pas toujours très glamour !
Qui dit boulot de rêve, dit responsabilités de malade et horaires de dingue. Gloups !
Les vacances de luxe avec sa compagne sont certes paradisiaques, mais leur couple battant de l’aile, ils n’en profitent pas (s’engueuler sur une plage paradisiaque, bof). Re-gloups !
Le pompon est arrivé quand, à l’occasion de l’enterrement de vie de célibataire de Monsieur, il s’est livré à quelques confidences avec moi. Il m’a avoué qu’avec ma copine, il était bien, mais qu’il lui était compliqué de prendre la décision de tout planter pour elle… Puis il a enchaîné en me disant qu’il enviait le couple que je formais avec Monsieur. Il enviait notre stabilité, notre entente, notre qualité de vie.
J’en suis tombée sur le derrière ! Ma vie toute simple, un peu plan-plan par moments, qui me gonflait par son manque d’exotisme, elle lui faisait envie ? Impossible, il devait se moquer de moi ! Je lui ai pointé du doigt tout ce qui me faisait envie dans sa vie à lui : le luxe (ouais, j’suis futile, parfois), les voyages, le quotidien trépidant…
Et là, j’ai eu la plaidoirie la plus convaincante qui soit sur les avantages de ma vie. J’ai pris conscience que certes, ma vie n’était pas une vie de rêve, mais qu’elle me convenait tout de même bien !
J’ai un job qui me plaît et qui me motive à me lever le matin (et heureusement, vu l’heure indécemment matinale à laquelle mon réveil sonne !). Idem pour Monsieur. Nos salaires sont plutôt confortables (ils nous ont permis de nous marier sans trop regarder à la dépense, sans emprunt et sans aide parentale), nous sommes en bonne santé, nous avons des projets (certes, sur du moyen/long terme, mais tout de même). Mon Monsieur ne me fait pas de déclarations enflammées, mais il m’est fidèle (du moins, aux dernières nouvelles – humour pourri, bonjour !).
J’ai reparlé de tout ça avec Monsieur, il est tombé des nues ! Pour lui, notre vie est top : il aime ce que nous sommes, la façon dont nous vivons (et il se pose nettement moins de questions métaphysiques que moi, il faut bien le dire).
Ça m’a fait un bien fou ! Je commence à prendre du recul sur ma tendance à voir le verre à moitié vide, j’arrive même parfois à être contente et à profiter du moment présent…
Comme le jour de notre mariage où je me suis épatée !! Zen attitude, j’étais sur un nuage rose à paillettes ! Et cet état perdure ! Truc de dingue !
Et toi ? Quel regard portes-tu sur ta vie ? As-tu tendance à voir le verre à moitié vide ? As-tu eu la même prise de conscience que moi ? Raconte !
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Toi aussi, tu veux témoigner ? C’est par ici !
Virginie
4 novembre 2015looooooooool excellent, écoute, je pense qu’on s’imagine toujours des choses sur la vie des autres et que chacun a quand même tendance à ne pas se satisfaire complètement de ce qu’il a mais n’est-ce pas ce qui nous pousse à avancer et à agir ? Pour avoir mieux ? Mener à bien ses projets, etc. ?
En revanche, l’Amoureux me fait de temps en temps quelques déprimes car il bosse beaucouuuuuuuuup et n’a pas l’impression de profiter de son salaire. Je lui remets donc régulièrement les pendules à l’heure : « tu te rends compte que, cette année, on a payé ça, ça, ça et ça ? Fais le compte et dis-moi que ce n’est pas bien. »
Du coup, je pense qu’il ne faut jamais se contenter de ce qu’on a, sinon on n’avance plus, tout en sachant reconnaître que, quand même, notre vie est loin d’être dégueulasse 🙂
Après, d’autres choses font parfois atterrir, décès, maladie, handicap d’un proche, ça remet sérieusement les pendules à l’heure aussi.
Madame Confettis
4 novembre 2015Je suis exactement comme toi! Sauf que je n’ai pas encore eu cette prise de conscience… Ton article fait du bien et rappelle qu’il est bon de prendre du recul.
Comme toi, j’envie souvent les autres (raison pour laquelle j’ai refusé d’aller sur les réseaux sociaux!) et je dis souvent à mon mari « ils ont de la chance machin et truc, ils sont déjà proprio! Quand viendra notre tour?! ». Et systématiquement il me répond « on sera fiers d’y être arrivés seuls, sans l’argent de nos parents. Prends patience ».
Alors, un grand merci pour ton article!
Madame Fleur
4 novembre 2015J’aime bien ton article et son ton.
Je sais que parfois j’ai aussi du mal à me raisonner et à ne m’as voir les choses de manière positive.
Mais j’aurais tendance à dire chaque chose arrive en son temps et on est pas dans la vie des autres.
Et ton exemple le montre bien. On ne sait pas ce qu’il se passe réellement pour les autres.
MlleMora
4 novembre 2015et oui, on croit toujours que l’herbe est plus verte chez le voisin… Il faut parfois prendre un peu de recul sur nos vies et se demander honnêtement qu’est-ce qui ne nous convient pas. Ensuite, on peut faire ce qu’il faut pour améliorer, mais surtout pas rester à se plaindre de ce qui ne va pas…
On peut aussi être très satisfait de la vie qu’on mène, car remis dans le contexte mondial, on peut dire qu’on a de la chance !
Louna
4 novembre 2015Merci pour cet article, Madame Poops !
Je me reconnais bien dans cette description d’éternelle insatisfaite. Et même si, tout comme toi d’après ce que tu nous racontes dans cet article, je suis consciente de la grande chance que j’ai, il m’arrive d’envier les autres, ceux qui ont choisi d’autres parcours de vie. Plusieurs personnes de mon entourage sont récemment parti faire le Tour du Monde, en prenant une année sabbatique et un sac à dos ! J’admire leur courage et aimerais tant avoir la possibilité de connaître ce genre d’aventures. Mais les choix que j’ai fait tout au long de ma vie ne m’ont pas mené dans cette direction….
J’ai aussi l’impression que dès qu’un de mes désirs est comblé, la vie me pousse à vouloir d’avantage : devenir propriétaire alors qu’on vient d’emménager dans un nouvel appartement plus grand (mais on est locataires) ; faire un deuxième enfant, alors que ma fille d’un an tout juste me comble de bonheur ; idem côté boulot, où malgré les grands avantages, je me prends à m’imaginer que l’herbe est plus verte ailleurs.
C’est un peu comme une espèce de boulimie de bonheur, et ça épuise à force, tu ne trouves pas ?
Madame Poops
4 novembre 2015ouh bah dites moi! j’en ai des réactions de lectrices! Merci de vos retours!
Quant à ma prise de conscience… elle m’a fait du bien, mais m’a aussi questionnée énormément. Je mesure davantage la chance que j’ai et ça me fait du bien.
Mon métier a aussi participé à cette prise de conscience (mais c’est un autre article (teaser!!!!))
Lorelei
4 novembre 2015on est jamais contents complétement de ce qu’on a de toute façon hein 😉
bisous!!!
Madame Vélo
4 novembre 2015N’oublions pas que ce qui rend heureux certaines personnes ne nous correspondrait pas, et inversement. Par exemple ma soeur est contente de vivre à Paris et s’y sent bien (pour l’instant en tout cas) alors que moi j’y serais malheureuse comme les pierres ! et inversement, je suis très bien dans ma campagne, mais elle s’y sentirait mal et trouverait ça ennuyant. Alors parfois ça ne sert à rien de comparer 🙂
C’est drôle parce que je suis justement en train de lire un bouquin sur un mec qui cherche la définition du bonheur ! Pour moi il est dû en partie au fait de savoir apprécier ce qu’on a et vivre le moment présent 🙂
Mme Alenvers
4 novembre 2015Pour ma part j’ai eu comme une épiphanie quand j’étais plus jeune, lors d’un stage de 3 mois à l’étranger. C’était la première fois ou je me retrouvais à devoir me débrouiller seule et ca a été une révélation. je me suis apperçue que la ou j’enviais les autres avant, en fait si je me bougeais le popotin moi aussi je pouvais faire la même chose si ca me chantait. Parfois on s’imagine que c’est super compliqué alors on ne se lance jamais, alors qu’en fait parfois ce n’est pas si compliqué, il faut juste être motivé (comme pour le tour du monde). Et je me dis aussi que finalement si je ne suis pas prête à faire les efforts que ca demande c’est que je n’en ai pas tant envie que ca donc je n’ai pas de raison d’être jalouse 😉
Mademoiselle Surbookée
4 novembre 2015J’ai l’impression que j’aurais pu écrire cette article. Bienheureuse les faits changent mais le fond reste le même.
Malheureusement même si j’ai déjà eu des discussions avec des amis, qui pour moi, avaient une vie « parfaite » et qui au final envient la mienne, je n’ai pas eu ce déclic.
Je crois que c’est peut-être parce que j’ai l’impression qu’il faut que j’accomplisse quelque chose dans ma vie, et que je n’ai pas encore trouvé quoi. J’essaye de me dire que c’est parce que je suis jeune.
Enfin ton article est un rayon de soleil dans ma journée, et résonne avec celui que j’ai lu il y a deux jours http://www.cachemireetsoie.fr/2015/11/02/avec-des-si-seulement/ (Merci Claire Gezillig pour le partage)
Sophie
8 novembre 2015très chouette article!
C’est marrant, ça me fait penser à une question que j’avais posé à mon parrain, au début de mon adolescence (j’étais très proche de lui, il a été mon mentor pendant très longtemps, une sorte de guide, il m’a beaucoup inspiré), je lui ai demandé: « quand est ce qu’on sait qu’on est heureux? »
Il m’a demandé: « c’est quoi, pour toi, le bonheur? »
Du haut de mes 13 ans, le bonheur était pour moi être amoureuse et le rester, avoir des enfants, une maison et un boulot plutôt pas mal, un truc assez basique :p
Presque 20 ans ont passées depuis… et ce qu’il ma demandé me guide beaucoup encore dans ma vie 🙂
je pense surtout que les choses dans la vie ne sont pas figées: ce qui me rend heureuse aujourd’hui pourrait ne plus me convenir demain.
C’est drôle voire bizarre, je n’ai jamais envié ce que mon voisin, mes copines avaient dans leur vie en « plus » que moi.
Peut être parce que je sais déjà que de l’intérieur les choses ne sont pas aussi roses. C’est comme un profil facebook: on cherche à ne montrer que les jolies choses, les voyages, les fêtes entre amis… On cherche à se valoriser de l’extérieur, inconsciemment ou non.
Tout ce qui compte pour moi est que je suis bien dans ma petite vie à moi 🙂