Au moment de décorer le salon, nous nous sommes retrouvé avec un grand mur vide au-dessus du canapé. Comme souvent ça arrive. Il paraît même que lorsqu’IKEA a fait des études sur la déco intérieure des gens, ils se sont rendu compte qu’il y a beaucoup beaucoup de murs vides. Et que c’est pour ça qu’ils vendent autant de « fausses » oeuvres d’art dans leurs magasins.
Parce que l’art, le « vrai », ça coûte une fortune et on n’en croise quand même pas tous les jours. Moi, par exemple, la dernière fois que je suis rentrée dans une galerie d’art, j’avais 19 ans et j’étais dans ma phase poético-artistico-bohème. Entends par là que je me baladais avec un foulard hippie dans les cheveux et un carnet d’esquisses dans mon sac en bandoulière, que je m’arrêtais dans les lieux les plus inspirants de Paris pour composer des poèmes d’un air emprunté ou croquer les gens que j’épiais depuis la terrasse d’un café parisien en buvant du café noir (alors que je déteste ça), et que j’adorais entrer dans les galeries d’art pour scruter les oeuvres en faisant semblant que j’y comprenais quelque chose.
J’étais une artiste. Oui madame.
(Enfin, j’étais surtout une ado perdue un peu prétentieuse.)
M’enfin je m’égare… J’en étais à mon grand mur vide et gris au-dessus de mon canapé noir. Une chose s’imposait : il fallait de la couleur, pour relever un peu tout ça. Et comme le salon est grand, je voulais quelque chose de grand.
J’avais déjà fait un essai à Halloween avec des chauves-souris en papier découpé (collés au scotch de peintre, au cas où tu te poses la question).
Ca donnait un beau mouvement à la pièce, et j’ai envisagé de les garder. Mais la chauve-souris, c’est tout de même un peu glauque… Et puis c’est noir… Et puis ça ne cachait pas les fils qui sortaient du mur (ce sont des fils qui pourraient servir pour installer des appliques. Mais comme je n’aime pas les appliques…)
Nous devions donc trouver autre chose.
Le « vrai art » étant exclu, M. Dentelle et moi avons passé plusieurs soirées online à feuilleter des catalogues virtuels d’affiches, de posters et de reproductions en tous genres. Sauf qu’on cherchait quelque chose de bien particulier : des tons roses ou rouges pour aller avec le reste de la déco, un grand format, et personnellement, je voulais absolument un triptyque. Ou au moins un diptyque…
Autant te dire que nous n’avons pas trouvé chaussure à notre pied.
Et que fait Mme Dentelle quand elle ne trouve pas chaussure à son pied ?
Elle crée sa propre chaussure, pardi !
(Quoi, ça fait prétentieux si je me mets à parler de moi à la 3ème personne ?)
Ni une ni deux, un petit tour à casto et voilà toute la famille devant 3 toiles pour nous créer l’Oeuvre d’art qu’il nous fallait. Avec un grand O, s’il te plaît. (J’ai quand même un peu canalisé les ardeurs en n’achetant que 3 couleurs. Non, je ne suis pas folle.)
Chacun a pris un côté.
Ca avait l’air de plaire plutôt pas mal.
Il est possible que les carambars que j’ai sorti en même temps aient plu davantage encore à certains. Je ne citerai pas de nom…
Il est possible aussi qu’à un moment ça ne ressemblait pas à grand chose et que j’ai eu un peu peur. (Pas trop. Je savais qu’au pire, je pouvais toujours repeindre tout en blanc…)
Une fois que tout les membres de la famille avaient fini d’exprimer leur créativité (même ma fille de 18 mois a collé ses doigts dessus à un moment), je me suis attelée à l’homogénéisation de l’ensemble. C’est à dire, en gros, j’ai gribouillé partout où il restait du blanc.
Et le résultat, ma foi, n’est pas mal du tout. Ca remplit tous nos critères : grand, rose et rouge, triptyque. Et en plus c’est unique.
A 19 ans, j’étais une artiste. Maintenant, j’ai carrément une famille d’artistes.
Oui madame.
Coût total : 53 € pour les 3 toiles, 3 tubes de peinture acrylique, 2 pinceaux et un couteau à peinture
Temps total : 2 heures + séchage
Verdict : Facile, pas cher, unique. Juste un peu risqué…
Célestine
26 avril 2014Super ! j’aime l’idée du triptyque, et de créer ensemble. Le résultat est top.