Dans la peau d’une dermatillomane

Dans la peau d'une dermatillomane

ATTENTION : cette chronique contient des éléments déclencheurs pour les dermatillomanes.

C’est le soir. Elle est fatiguée, sur les nerfs. Un mot de trop d’une collègue. Une dispute avec sa moitié. Un film déprimant. Un relou dans le métro ou le gratin qui a brûlé, peut-être. Une sensation de colère, d’énervement, d’agacement. Ou peut-être simplement l’ennui. La solitude, aussi.

C’est le soir, elle est seule avec son miroir, avec sa colère, sa pince à épiler, ses ongles, son défouloir. Des fois, elle le veut, se délecte, attend avec impatience le moment où elle pourra enfin relâcher toute sa tension et commencer.

D’autres fois, elle ne l’avait pas prévu, ça lui est tombé dessus, mais le miroir était là, si grand, si tentant, qu’elle aurait pu y plonger pour s’oublier.

Dans la peau d'une dermatillomane

Crédits photo (creative commons) : Robert Bejil

Et ça commence.

  • S’arracher les cheveux méthodiquement.
  • Faire sortir ses points noirs un à un.
  • S’épiler à la pince en allant chercher les poils incarnés.
  • Se ronger les ongles jusqu’au sang.
  • Empêcher ses croûtes de cicatriser.
  • Se gratter compulsivement, partout, tout ce qui dépasse.
  • Se nettoyer les oreilles jusqu’à en avoir mal.
  • S’arracher les petites peaux autour de l’ongle.
  • Se gratter le cuir chevelu jusqu’à perdre ses cheveux.

Une liste macabre aussi répugnante à lire qu’à faire.

Une torture à la fois, rarement plusieurs d’affilée. Dix minutes ou une heure, quelle importance ? Seule au monde, dans une bulle de souffrance qui occulte tout le reste. Plus rien n’existe dans ces moments, son univers se réduit à peau de chagrin, celle de ses doigts et de son visage, loin des ennuis, des soucis, de toute sensation hormis la souffrance.

Une pulsion qui peut aller jusqu’à la transe, l’horloge qui tourne à une vitesse folle, l’oubli de soi. Revenue de son voyage de l’autre côté du miroir, elle n’est qu’à peine soulagée de la tension qui l’habitait, hébétée du temps qui vient de s’écouler. La colère est toujours là, retournée contre elle. Peut-être était-ce le but de tout cela, retourner sa colère contre elle, ne blesser personne, ne pas faire de vagues. Quand on s’en prend à soi-même, personne ne peut vous en vouloir, pense-t-elle.

Elle enfile un pyjama pour dissimuler ses jambes en sang, fait un masque pour cacher son visage rougi. File se coucher en envoyant un bisou de loin à sa moitié, les cheveux sur les joues, en espérant que demain, on ne verra plus rien.

Elle s’endort les joues en feu, les oreilles brûlantes, en se jurant qu’on ne l’y reprendra plus. Et tient deux jours, toujours plus déprimée par son incapacité à contrôler ses pulsions, passant les nerfs de son impuissance sur sa peau. Combien de fois a-t-elle souhaité ne plus avoir de peau, pour ne plus avoir de problèmes ?

Aux gens, elle explique son acné tardive par un changement de contraception, l’arrivée de ses règles, une nouvelle crème hydratante trop riche. Prétend avoir eu une acné sévère à l’adolescence, qui lui a laissé des marques. Elle cherche en même temps des fonds de teint toujours plus couvrants. Fuit le regard de sa moitié, qui sait sans comprendre, sans mesurer la profondeur de ses cicatrices.

Comment expliquer qu’elle continue de s’arracher la peau à 25 ans sans passer pour une ado attardée ? Comment expliquer ce besoin irrépressible ? Elle commence à se douter qu’il faudra creuser plus profond qu’à fleur de peau.

Même sans miroir, son corps (ou son esprit ?) lui joue des tours, grattant inconsciemment son front alors qu’elle est en pleine réflexion, triturant ses cheveux devant la télé, sans s’en rendre compte. Elle se méfie de ses doigts, porte des pansements, tente de rester vigilante.

Un soir de trop, elle cherche ses symptômes en ligne. Elle trouve des blogs, recoupe des symptômes, fait le Skin Picking Test. Met un nom sur sa souffrance : la dermatillomanie. Apprend qu’il ne s’agit pas d’un TOC mais d’un TCI (trouble du contrôle des impulsions). Elle est soulagée de lire qu’elle n’est pas atteinte à un degré pathologique qui l’empêcherait de sortir. De lire qu’elle ne s’auto-mutile pas, malgré le sang. De lire que des solutions existent, qui vont de simples trucs physiques à un suivi psychologique. Qu’il s’agit d’une maladie, qui peut être soignée.

Elle se sent forte en lisant les témoignages d’autres dermatillomanes sévères, oublie les cicatrices sur ses joues. La dermatillomanie, symptôme d’anxiété, de stress, de troubles psychologiques, symptôme d’un traumatisme ancien ? Elle ne s’y reconnaît pas, elle, la battante, celle qui réalise ses projets, celle qui obtient ce qu’elle veut, quand elle veut. Elle saute les passages qui expliquent que les personnes qui réussissent y sont plus souvent sujettes. Oublie son enfance saumâtre, son adolescence poisseuse. Tente de se désengluer.

Elle arrête quelques jours, quelques semaines. Met du vernis sur ses ongles ne pas les ronger, ou s’en prendre à son visage, épile toutes les tentations. Met des pansements sur ses blessures. Surveille ses mains au travail. Son visage n’a plus besoin de fond de teint, ses jambes cicatrisent.

Et un soir, elle revient du boulot, irritée, fatiguée. Le miroir l’attend.

Cette chronique est dure mais la réalité des dermatillomanes aussi. Et toi, tu te reconnais dans ces symptômes ? Tu t’en es sortie ? Tu cherches toujours des solutions ? Raconte !

Toi aussi, tu veux témoigner ? C’est par ici !

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21 Comments

  • Dja

    27 janvier 2015

    Wow. Je n’avais jamais entendu parler de cette maladie… Et pourtant, elle résonne en moi….

  • Cécile

    27 janvier 2015

    Ouh … Alors j’aurai une dermatomanie légère ! Assez déstabilisant de lire et de se dire  » mais je fais ça moi … » je dis légère car je n’ai pas l’impression de me mutiler …. Mes mains sont présentables ! Avec l’âge je me contrôle beaucoup plus quant à mes cheveux ou à mes ongles ( les pieds c’est pratique on les cache 8 mois de l’année dans des chaussures fermées). Le stress a un grand rôle dans tout ça, mais parfois même après deux semaines de « contrôle de soi » c’est comme une récompense … Maintenant que le diagnostique est posé il va falloir sûrement agir !

  • Chat-mille

    27 janvier 2015

    Je me retrouve un peu dans ce que tu décris. Bon, je suis plus soft niveau grattage, boutons et poils incarnés, généralement je limite mon obsession à un seul endroit à la fois et même si j’y reste une heure et que je vais jusqu’au sang, ça reste discret. Pour les mains, par contre, j’avoue qu’il m’arrive régulièrement de me sentir complètement stupide car je peux à peine m’en servir tellement elles me font mal. Je sais que c’est de l’angoisse mais c’est vrai que je n’avais jamais vu ça comme une maladie. Si je ne pense pas que ça va changer grand chose pour moi (car ça ne m’handicape pas plus que ça donc je ne vais pas entamer une thérapie), merci de mettre des mots sur mes petites manies un peu effrayantes 🙂

  • Mlle Moizelle

    27 janvier 2015

    Oui, merci très sincèrement pour ce témoignage. Je ne savais pas que « ça » avait un nom. Me faire engueuler par mon chéri parce que je suis encore à torturer ma peau, guetter l’heure où il part pour courir au miroir, avoir tellement honte que l’on passe à l’improviste lorsque j’ai le visage très rouge, trouver des prétextes absurdes pour croiser les miroirs de la maison, faire un gommage « après » alors qu’il aurait été plus utile « à la place », aller chez ma psy pour tout autre chose, penser à lui en parler, mais non, trop honte… Merci de me dire que je ne suis ni seule ni folle!!!! Et courage à toutes celles qui partagent un peu de cette maladie…

  • Mme Beebop

    29 janvier 2015

    merci pour ce témoignage émouvant…

  • Marly

    20 juin 2015

    Ce témoignage, c’est l’histoire de ma vie. D’aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours rongé, arraché. Petite, c’était mes ongles des mains… et des pieds. Oui, des pieds. Ma mère me disputait gentiment, en me disant que c’était sale de mettre ses pieds à la bouche. Plus tard, elle en rigolera, en disant que j’étais quand même sacrément souple. Puis l’adolescence. Très tôt. Trop tôt. L’acné qui arrive sans prévenir vers 10 ans. Et ne repartira plus. Ma jolie peau de pêche definitivement abîmée. Un bouton blanc, c’est tellement moche. Ça ne fait pas propre. Pas sain. Ça ne peut pas rester là. A la vue de tous. A ma vue surtout. Il faut être parfaite tout le temps. Et ce n’est pas simple, car comme je l’ai souvent dit : « je n’ai pas été gâtée par la nature ». Petite. Ronde, malgré les régimes infligés par des médecins dès mon plus jeune âge, puis relayés par ma mère, avec une pesée quotidienne. Boutonneuse. Alors, atteindre la perfection, tenter de devenir plus présentable, plus acceptable par la société, c’était devenu mon combat. Le combat d’une vie. Un combat perdu d’avance. Mes kilos en trop (pas si réel que ça à la base, si j’en crois les médecins, 30 ans plus tard) ont été entretenus par les rituels de privation infligés par les autres. Mes problèmes de peau l’ont été par moi. Inlassablement. Années après années. A mesure que mon image de moi était peu à peu sapée. Combien d’heures passées devant un miroir ? A scruter. A gratter. A arracher tout ce qui se présentait sous mes doigts. Sur mon visage, sur mon crane, sur mes bras, sur mes jambes et sur mes pieds. Boutons, croutes, corne. Tout y passe, depuis si longtemps. Et la satisfaction suprême sur le moment : manger les croutes. « C’est grotesque », « c’est degueu », « t’es nulle ma pauvre fille »… Voilà ce que je me suis longtemps répété. Et le temps passé à camoufler. Fonds de teint, en tous genres. Toujours plus perfectionnés. Toujours plus couteux. Pensements sur les mains. Sur les talons, quand j’ai arraché si profond que je ne peux plus poser le talon sur le sol. Tout cela était devenu ma normalité. C’était là. C’est toujours là. Mais je n’avais jamais imaginé que ça pouvait être une maladie. J’avais évalué la place que ça prenait dans mon quotidien. Et un jour, il y a quelques semaines, par curiosité une recherche sur le net. Je voulais savoir si j’étais finalement complètement folle, ou si d’autres personnes mangeaient leurs croutes. Et là, en 1/4 de seconde, je comprends. Plutôt, j’ouvre les yeux. Je réalise que ma vie c’est au fil du temps organisée autour de ma dermatillomanie. Que j’occultais une grosse partie de mon mal être. Celui auquel j’essaie pourtant d’échapper grâce à une belle philosophie de vie. Je vois enfin toute l’étendue du problème. Alors, je ne suis pas guérie, mais je sais aujourd’hui que c’est possible. Et surtout, je sais désormais que je ne suis pas dérangée, mais malade. Ça me soulage un peu de le savoir. D’avoir mis un mot.

  • Annie

    7 juin 2016

    Le 21 juin ça fera 3 ans qu’on nous annoncé que mon fils de 16 ans a un cancer. Le mot que personne ne veut entendre. ..depuis 1 an, je me gratte les jambes dès que je peux. Une bonne nouvelle des médecins, j’arrive à me contrôler et mes jambes cicatricent. La 2e année commence mal, l’autre chimio ne marche pas. Il faut recommencer alors je stress et je gratte, j’angoisse et je gratte. Juin 2015 il n’y a plus rien à faire pour lui.je GRATTE!!! Juillet 2015 il décède. Je peux vous dire que depuis, je gratte encore plus. J’avais un tattoo à la cheville, le derrière serait à refaire? depuis juin 2013, fini les jupes courtes, shorts et maillots de bain…lumières fermées avec mon chum, trop honte. J’ai tout essayé: couper les ongles, rouler des bandages autour de mes jambes, mettre plein de pansements, crème suggéré par dermato, antihistaminiques, crème antibiotiques juste au cas ça s’ infecterait. Huile essentielle de lavande pour la cicatrisation. Je sais que c’est le stress vécu par la maladie et le décès de mon fils mais là, je sais plus comment m’en débarrasser. Je me sens lâche de ne pas être capable de retenir mes mains. Mon chum me réveille certaine nuit pour que j’arrête de me gratter donc même inconsciemment, je le fais… vos meilleures trucs svp..je braille ma vie, en plus certaines plaies me font mal ?

    • Sophie

      11 mai 2017

      La bonne nouvelle: je ne suis pas folle! Tout à débuter à la mort de ma mère en 2011: elle était ma collègue, mon associée, ma colloc et surtout, mon amie…Après sa mort, il n’y avait que ma tête que je ne couvrais pas, TOUT le reste de mon corps n’était qu’une plaie sanglante. Aujourd’hui, je sais que je suis fragile et que le stress augmente mon niveau de grattage! Malheureusement, j’ai apprivoisé mon corps meurtris et j’ai moins honte de le montrer tel qu’il est!

  • Saunier

    10 juillet 2016

    J’ai 30 ans je suis un garçon. Dès lenfance chaque piqure de moustique se transformait en croûte qui mettait des mois à cicatriser puis l’adolescence à laisser place à la compulsion par nourriture et la jeunesse avec amis et succès physique à la moindre contrariété grate grate phase calme une croûte phase compliquée 5 6 croûtes et 6 mois à guérir .arracher un peu puis tout puis saigner laver desinfecter secher cremer hydrater guerir 2 3 jours et un soir juste une puis deux et toute le meilleur moment sentir la croûte s’arracher complètement et pff la contempler ça saigne on jette on nettoie et on hydrate on y touchera plu jusque quand…

  • SAUNIER

    15 mai 2017

    Bonjour suite à mon commentaire du 10 juillet 2016.j’aimerais savoir si il y a d’autres garçons que moi touché par cette maladie. Et leurs impressions

  • Sophie

    17 mai 2017

    Un problème demeure un « problème » alors une femme ou une homme, cela n’a pas de différence! Cependant, mon gars a tendance à arracher, tout comme moi, tous les bobos!

  • SAUNIER

    17 mai 2017

    Cela me rassure Sophie car cette « manie » est plus rare chez les garçons. Quel âge as votre compagnon ? .Comment cela se manifeste il?

  • Sophie

    17 mai 2017

    Mon gars, je voulais dire mon fils! Il vient d’avoir 21 ans. Nous avons tous les deux un syndrome Gilles de la Tourette et l’incendie qui a ravagé notre demeure n’a fait qu’empiré tous nos autres syndomes (apparant ou non). Un jour, mon fils a vu malgré moi toutes les « galles » enlever et aligner devant moi: « Hey, je vais la même chose! » Moi j’en ai honte mais pour lui, c’était presque normal!

  • Sophie

    17 mai 2017

    Comme mentionné précédemment, c’est mon FILS qui a 21 ans.
    POUR MOI, cela a débuter à la mort de mère en 2011. POUR mon fils, je viens de le découvrir! Et je ne pense pas que cela soit encore un problème pour lui sinon il ne se permettrait pas de me donner une « claque » à chaque fois que je me gratte!!!

  • Laura

    7 septembre 2018

    Pour moi ce n’est pas une souffrance, même si ça me gêne parfois, dans mon quotidien et même si je me rends compte que ce comportement n’est pas « normal ».
    Je n’attaque jamais ma peau quand elle est lisse et nette ; ce sont les « aspérités », les irrégularités qui me titillent et que je souhaite faire disparaitre en grattant, perçant …. mais ça crée bien souvent des égratignures ; égratignures que j’entretiens et qui gagnent du terrain !
    Le pire, c’est sur le crâne-camouflé par une chevelure abondante-où j’ai entretenu des plaies jusqu’à des années ! ! ! J’arrive un peu à me contenir lorsque c’est visible mais sinon ….
    Je n’ai pas remarqué si le stress et ce comportement était lié !

  • Annonyme

    16 septembre 2018

    Alors je crois aussi etre atteinte de ca, mais de facon légère! par contre j’ai presque toutes les manies listées, ronger les ongles (mais pas jusuq’au sang), arracher des cheveux (ceux qui sont au touché irreguliers et pas lisses), arracher les croutes, manger les peaux mortes, chasser les point noirs, les poils, arracher les crouttes… Par contre je rejoins Laura sur le fait que je ne ressens pas de mal etre en faisant ca, je trouve ca juste bizarre… Et je pensais pas que toutes ses choses avaient un lien en fait! Pour ma part ca peut surement revenir a un traumatisme de l’enfance mais je n’en ai aucune idee… c’est tout de même bien de pouvoir mettre des mots sur ce qu’on fait et ce qu’on est au final…

  • Je Suis

    15 mars 2019

    Merci. Merci du fond du cœur j’ai enfin un petit espoir, je ne suis pas seule. Merci.

  • Wenter

    14 juillet 2019

    Et bien moi je gratte, arrache mon cuir chevelu pour faire apparaître des peaux’ des croutes
    Alors savoir que cela avait un nom c est positif de savoir qu on n est pas seule
    J ai du commencé vers 8 ans et je n’ai jamais arrêté j en ai presque 50…

  • Duraton

    26 mai 2020

    J’ai cette maladie, donc, dermatillomanie à un stade avancé puisque j’ai une plaie derrière l’épaule gauche d’une grosseur de 1/2 paquet de clopes… et plein de moins larges et plus petites, environ… 1vingtaine de plaies.
    Dès que je sens une aspérité sur mon corps il faut que je gratte … c pas cool. 🙂

  • Laurine

    9 février 2021

    Bonjour à tous , Je vais commencer par te dire merci .. Merci car avant de lire ça je ne savais pas ( ou bien ne voulait pas savoir que j’étais malade). Je ne sais pas exactement quand es ce que cela a commencé mais j’étais jeune peu être 12 ou 13 ans.
    J’ai commencer par gratter des boutons d’acné légère, puis c’était des croutes qui passer par là et puis un jour je me suis rendu compte que me gratter me provoquer du plaisir, un plaisir malsain car j’avais mal mais Ques que c’était bon et frénétique ( impossible pour moi d’arrêter tant que la croûte n’est pas arraché). Puis ensuite sa m’a pris dans la nuit inconsciemment à me gratter les parties génital à m’en faite des petites plaies sur les grandes lèvres par si par la et c’était un pure bonheur de pouvoir les arracher les gratter.. Aujourd’hui j’ai 26 ans et rien n’a changé.. Je m’arrache toujours autant les boutons du visage dès que l’un veut bien sortir le bout de son nez ! C’est un plaisir mais le plus grand des plaisirs c’est quand j’ai une croûte surtout dans les région génitale alors là je suis prise de frénésie et si je suis en public je vais aller au toilette pour pouvoir me gratter jusqu’au sang et enfin de serait satisfaite .. Je suis tomber enceinte il y a maintenant plus d’un an et mon bébé a presque 10 mois . Dès que je suis tombé enceinte , j’ai commencé à le gratteur une nouvelles partie du corps ( les oreilles, autour derrière et surtout dedans ) me provoquant dés infections à répétition jusqu’à me provoquer des contractions, à 27SA le verdict tombe je suis hospitalisé car j’ai une infection mais il ne trouve pas ou ça .. et moi j’ai trop honte de leur montrer mes oreilles toute infectées ( tellement infectées que je n’entendais presque plus rien ). Ils me donnent des antibiotique et je me dis que je dois arrêter et j’arrête vraiment .. jusqu’à la naissance de mon fils .. et la c’est le drame les cris les pleure et nuit blanche une poussé de stresse tellement intense que j’en vient à m’arracher chaque partie de mon corps sans pouvoir m’arrêter.. c’est une vrai maladie et merci de m’avoir ouvert les yeux je ne suis pas folle enfin je pense .. enfin j’espère . Et j’espère trouver un moyen d’arrêter un jour si j’en trouve la force et l’envie .

  • Anne

    4 juin 2021

    waouh… Je commençais à en avoir de me dire « mais pourquoi il faut toujours que je revienne à mes peaux de doigts ! c’est dingue ! »
    J’ai 28 ans et je m’arrache, me ronge la peau des doigts, comme une ado (Je suis restée l’ado que j’étais en fait). Et ca m’épuise. Je m’efforce de ne pas les toucher, parce que premièrement, parfois, ça fait mal (j’en viens régulièrement au sang…), c’est pas hygiénique (encore moins en période covid, et l’hydroalcoolique sur les bobos de doigts… OUTCH ça pique fort), et puis mince qu’on se le dise : C’EST LAID. J’aime porter des bagues et quand mes doigts sont en sang ou couvert de pansement pour limiter les saignements, c’est moche. Parfois j’arrive a ne plus y toucher pendant une semaine, peut-être 2 tout au max, et rebelotte. Et, comme tu l’expliques, j’ai l’impression de tomber dans une sorte d’auto hypnose parfois : j’ai un petit bout de peau qui dépasse, je me dis « aller je n’enlève que celui là ». Puis c’est partit… Je gratte, je tire avec les dents, j’en viens à aller chercher un ciseau, un coupe ongle, pour en enlever encore et encore et, oh tiens ce doigt aussi en à besoin et, oh mince, 3 doigts en sang, 35min se sont écoulés en une fraction de seconde. Et tous mes efforts pour ne pas toucher mes doigts sont réunis à néant. Et rebelotte, ça guérit, je suis fière, je suis vigilante, je recommence.
    Et purée aujourd’hui à 28 ans je découvre que cette obsession possède un nom, et qu’en plus c’est une maladie ! Je me sens soulagée, parce que je me pensais folle. Et maintenant que je sais, peut-être que je vais réussir à trouver une solution et porter fièrement mes bagues et les exhiber sans avoir peur qu’on juge mes bobos de doigts.
    Alors, merci du fond du cœur

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