Papy vieillit, comment l’aider ?

Vieillissement grands-parents

Jeune femme de 23 ans, je me retrouve confrontée au vieillissement de mes grands-parents et aux soucis qui vont avec.

En effet, on peut se dire que tout va bien pour eux. Qu’il est logique que Mamie ne sorte plus beaucoup de chez elle vu son âge, et que Papy me pose régulièrement les mêmes questions sur mes études, car il n’est pas allé à la fac et ne sait pas très bien comment ça fonctionne.

Mais voilà, depuis quelque temps maintenant, dans le cadre de mes études, je vois des personnes âgées tous les jours, et je sais que tout ça n’est pas si normal. Certes, le vieillissement peut expliquer un certain nombre de choses, mais aujourd’hui, à travers ma petite expérience, je voudrais partager avec toi des choses plus ou moins simples à mettre en place pour essayer d’améliorer la vie de nos aînés.

Vieillissement grands-parents

Crédits photo (creative commons) : Ben Smith

Commençons par la mobilité et le risque de chute :

  • adopter une aide technique : canne, rollator, déambulateur (les kinésithérapeutes ou ergothérapeutes pourront te conseiller pour trouver l’aide la plus adaptée),
  • enlever les tapis (ou fixer correctement les bords ),
  • choisir des chaussons fermés, maintenant bien le pied,
  • faire attention aux fils électriques/rallonges qui traînent au sol,
  • avoir un bon éclairage,
  • installer un rehausseur sur les WC/des barres d’appui,
  • privilégier une douche à une baignoire,
  • mettre à hauteur les objets utiles au quotidien (ne pas avoir besoin de monter sur une chaise, escabeau ou autre),
  • opter pour une téléalarme, qui permettra de prévenir les secours si la chute ne peut être évitée.

Puis, pour lutter contre l’isolement :

  • vérifier l’audition et la vue : privé de l’un de ses sens, ton proche peut se renfermer sur lui-même, alors qu’aujourd’hui, on a les moyens de remédier à ça,
  • maintenir ses activités favorites dans la mesure du possible, et lui en proposer de nouvelles (club de scrabble, de tricot, préparer un gâteau tous les mercredis après-midi pour Jean, le dernier des petits-enfants…),
  • et bien évidemment, optimiser les visites et les appels téléphoniques (je sais que tu es sans doute débordée, mais peut-être que si Tata Renée l’appelle le lundi, que la Cousine Bénédicte passe avec le petit Arthur lui faire un coucou le mercredi après-midi, que la voisine lui apporte son pain le jeudi, et que toi, tu l’appelles le samedi matin avant de partir faire ton footing, finalement, ça n’aura demandé que quelques minutes à chacun d’entre vous).

Et quand tout ça ne suffit plus, que la dépendance s’installe :

  • réaliser des demandes d’EHPAD (Établissement d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes), au moins par précaution : en effet, même si ton proche souhaite rester chez lui et que pour le moment, c’est encore possible, il y a un délai d’attente de trois ans pour avoir une place dans certaines structures…
  • se rapprocher du CLIC (Centre Local d’Information et de Coordination) de son secteur, qui pourra te renseigner sur les aides financières et techniques auxquelles ton proche ou toi-même pouvez bénéficier,
  • penser au lit médicalisé, à la chaise garde-robe…
  • le portage des repas,
  • les aides humaines : préparation des repas, ménage, toilette, soins infirmiers…

Bien évidemment, cette liste est loin d’être exhaustive, et je te conseille de te rapprocher d’un professionnel de santé, qui pourra évaluer ta situation personnelle, car chaque situation est différente et nécessite une approche adaptée.

Un dernière petite chose que je tiens à te confier : quand il s’agit de nos proches, il est souvent beaucoup plus difficile d’aborder ces sujets, de peur de les vexer, ou tout simplement par refus de s’avouer à soi-même que Papy vieillit. Prends le temps d’y réfléchir, et peut-être que si tes proches sont encore en pleine forme, il sera justement plus simple de leur en parler dès maintenant. Ça te permettra de connaître globalement leurs souhaits, même s’ils évolueront sûrement un peu avec le temps.

Et toi ? Tu as des grands-parents ou des parents de plus en plus dépendants ? Comment fais-tu pour les aider ? Viens en parler avec nous…

Toi aussi, tu veux témoigner ? C’est par ici !

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16 Comments

  • Issabill

    24 février 2016

    Merci pour ces rappels, toujours bons à prendre.
    As-tu une astuce pour faire accepter les appareils auditifs? Ma grand-mère en a mais… ne veux pas les porter. Et pourtant, il me semble que les repas de famille seraient plus agréables pour elle si elle entendait convenablement…!

    • Mlle Râleuse

      24 février 2016

      En effet, ce n’est pas toujours simple.
      C’est la raison pour laquelle en parler avec eux est très important.
      Pour les appareillages, le seul petit conseil que je peux donner c’est d’essayer de les convaincre de les porter d’abord  » un peu » quand il n’y a pas « grand monde » et une fois qu’ils auront remarqué les bénéfices ils peuvent mieux accepter. Maintenant nous ne pouvons faire que les inciter car ils restent libre de leur choix…

    • Naamya

      24 février 2016

      Ayant travaillé pendant plus de trois ans auprès de personnes âgées, j’ai pu apprendre que certaines personnes ne supportent pas les appareils auditifs. Peut-être est-ce le cas pour ta grand mère issabill…

  • Miss Chat

    24 février 2016

    J’aime beaucoup tous tes conseils, je n’avais pas pensé à certains qui sont effectivement plein de bon sens !
    Malheureusement, comme issabill, ce que je constate chez nos grands-parents, c’est surtout un manque de volonté de leur part pour améliorer la situation, très certainement car EUX refusent de reconnaître qu’ils vieillissent… Ce que j’entends le plus, c’est « mais je n’en ai pas besoin ! »
    Un conseil pour lutter contre ça ? 🙂

    • Mlle Râleuse

      24 février 2016

      Et oui, je crois qu’on entend tous les mêmes…
      Comme pour issabill, le meilleur moyen qu’ils acceptent c’est qu’ils prennent conscience eux même de l’intérêt des choses.
      Autre point qui peut aussi jouer, si toute la famille a le même discours (sans forcement leur en parler à chaque visite) cela peut aider…
      Si d’autres ont des idées sur ce point je suis preneuse aussi 🙂

  • Madame Fleur

    24 février 2016

    Je vais répéter les commentaires précédents mais me concernant, ma grand mère ne respecte pas ce qui lui ait préconisé. Je ne sais pas si c’est l’esprit de contradiction mais cela l’a mise dans des situations pas possible. Si difficile de leur faire accepter les choses de la vie.
    Mais bon on sera peut être comme ça nous aussi à leur âge 🙂

    • Mlle Râleuse

      24 février 2016

      Tout à fait, j’ai l’impression que de génération en génération cela se répète 😉

  • Mathilde

    24 février 2016

    Je me permets de faire un commentaire, car je travaille avec des personnes âgées. Je ne comprends pas pourquoi tu dis que c’est pas vraiment normal… Vieillir me parait normal. C’est dans la suite logique du déroulement d’une vie. Notre société essais de lutter de toutes ses forces contre la vieillesse, je trouve cela très dommage. Lorsque notre génération sera à son tour vieille, cela risque de poser problème.
    Pour finir, je voudrais juste rappeler qu’une personne âgée fait le deuil de plein de chose (son ancienne vie, parfois sa maison, ses amis qui décèdent,…) et c’est légitime de vouloir les aider à traverser tout ça. Mais malgré tout ce sont des adultes qui peuvent voter et qu’on enverra en prison s’ils commettent des délits. Leur vie leur appartient, nous ne sommes pas là pour les en déposséder.

    • Mlle Râleuse

      24 février 2016

      Pour le côté « Normal », je voulais souligner le fait que l’on mets souvent de nombreux symptômes sous le coup du vieillissement qui finalement ne le sont pas. Par exemple, c’est normal d’observer une petite perte de mémoire ( toi aussi ça t’arrive d’oublier des choses), par contre ce n’est pas normal de ne plus se rappeler la date.
      En pratique la limite entre le physiologique et le pathologique est difficile dans de nombreux domaines, c’est pourquoi il est important de consulter un professionnel en cas d’hésitation.

      Pour le reste je suis tout à fait d’accord avec toi, et qu’ils restent des adultes et qu’il est inutile de les infantiliser.

      Fait nous partager ton expérience aussi, cela sera très intéressant!

  • Marylin

    24 février 2016

    Plein de conseils pratiques bien utiles, merci ! 🙂

    Moi j’ai une petite voisine de 94 ans qui était amie avec ma grand-mère de son vivant… et dont je suis restée très proche.
    Elle est top !
    Mais c’est vrai qu’elle est beaucoup plus cool avec moi quand il s’agit d’envisager l’avenir sereinement. Avec ses enfants et petits-enfants, elle se montre très très tête de lard !

    Bref, je crois qu’il faut éviter – tant que faire se peut – de changer trop l’environnement des personnes âgées, même pour leur bien-être : ça les perturbe beaucoup et les prive de leurs repaires… et ça les tue en fait.
    Et tant pis si celle-ci lève un peu trop le coude à plus de 90 ans, tant pis si celui-là sort toujours son chien alors qu’il a beaucoup de mal à se déplacer… : c’est comme ça qu’ils se maintiennent en vie je crois bien 😉

    Bref, merci pour cet article 🙂

    • Nya

      24 février 2016

      « éviter – tant que faire se peut – de changer trop l’environnement des personnes âgées, même pour leur bien-être : ça les perturbe beaucoup et les prive de leurs repaires… et ça les tue en fait »
      C’est un excellent point que tu soulèves, qui peut mener à de gros dilemmes : laisser les grands-parents dans la maison qu’ils ont fait construire voilà 60 ans, mais en montagne, qui les empêche de se déplacer seuls (ils ne conduisent plus) et les rend totalement dépendants envers ma mère (que ça épuise), ou les « déraciner » pour les rapprocher du village voisin afin qu’ils puissent aller chercher leur pain et leur journal seuls et voir des gens…
      Eux refusent évidemment de déménager, mais je me demande vraiment si c’est dans leur intérêt… Même si je comprends l’attachement aux lieux et aux situations.

      • Naamya

        24 février 2016

        Nya, accepteraient-ils une aide a domicile ? Cela permettrait de soulager ta mère. En effet, elles pourraient accompagner tes grands parents a l’exterieur pour aller faire les courses par exemple. Ce n’est certes pas la solution pour sortir tous les jours mais cela peut etre une amorce de transition…

    • Mlle Râleuse

      24 février 2016

      Et oui, comme le dit Nya c’est souvent difficile de prendre ce genre de décision.
      En effet, le changement déstabilise, maintenant il faut faire attention à leur confort car comme évoqué dans la plupart des commentaires, ils ne se considèrent pas comme « vieux » et ne prennent pas toujours conscience du danger ou des complications que cela implique….

      • Marylin

        24 février 2016

        Oui, pour vous répondre à toutes les 2, je pense vraiment que si ça ne vient pas d’eux, ça ne fonctionne pas.

        Du genre, si tu veux qu’il y ait un changement, une modification, quelle qu’elle soit, il faut qu’ils en soient les initiateurs.
        Même si par ailleurs, l’idée leur a été un peu soufflée…

        Je pense que, au-delà de tout ça, le plus dur est sans doute de voir les autres prendre des décisions à leur place.
        Et j’ai l’impression que Mathilde dit un petit peu la même chose aussi dans son « leur vie leur appartient » .

        Bref, c’est un sujet très fort ça, si j’ai le courage d’ouvrir les vannes un jour, j’en parlerais aussi chez moi 😉

  • Dubmel

    25 février 2016

    Sujet très intéressant. C’est toujours difficile, et ça se repète avec chaque génération. J’aimerais vraiment qu’en plus de réfléchir à ce qu’on fait par rapport à nos grands-parents ou parents on réfléchisse à ce qu’on fera nous-mêmes pour éviter de mettre nos proches dans des situations difficiles.
    Quand je vois les parents de copains emménager dans une maison avec des marches partout et au milieu de nul part au début de leur retraite j’apprécie d’autant plus que mes parents aient choisi de revendre leur grande maison pour un chouette appartement au même âge…
    C’est pas quand on commence à aller mal qu’on aura envie de déménager… Alors à mon avis il faut y penser avant, et ne pas se dire que ça n’arrive qu’aux autres !

    • Mlle Râleuse

      25 février 2016

      Tout à fait d’accord avec toi sur ce principe d’anticipation.
      Plus les choses sont faites tôt et moins cela posera problème.

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