Une soirée à l’opéra

Aujourd'hui, je t'emmène à l'opéra !

Pourquoi ? Pour passer une belle soirée, pardi !

Si je suis tombée dans la marmite musicale quand j'étais petite, l'opéra n'a pas été du tout une évidence.

Je jouais du violon, j'avais donc des disques de violonistes et d'orchestres célèbres. On avait bien tenté de m'en offrir un ou deux avec des œuvres vocales mais je n'aimais pas ça : impossible de comprendre les paroles !

Puis au lycée, la a pris encore plus d'importance dans mon emploi du temps. En plus des cours en école de musique, j'avais choisi l'option de spécialité musique. Et la prof de ma classe de 2nde nous a emmenés à l'opéra…

Je croyais que l'opéra n'était que pour les gens riches, qu'il fallait être très bien habillée, et que j'allais m'ennuyer pendant les 2 ou 3 heures de l'œuvre.

Alors qu'en fait, pas du tout !

Suis-moi, nous allons à l'opéra !

Si tu veux aller à l'opéra aujourd'hui, tu n'as pas besoin d'un manteau de fourrure et d'une rivière de diamants. Bien sûr, c'est une , donc il n'est pas interdit de vouloir bien s'habiller pour se faire plaisir, mais une fois dans la salle, ce sera comme au cinéma, dans le noir !

Pas besoin non plus d'avoir fait du solfège pour comprendre la musique. Ou de parler russe ou italien ! L'émotion de la musique suffit à transporter l'auditeur et les paroles (ou leur traduction) seront données dans des sur-titres. J'aime bien lire un résumé de l'histoire avant d'aller voir l'opéra, parce que les sur-titres ne me suffisent pas toujours, mais si je n'ai pas eu le temps de le faire, ce n'est pas grave. Je lis soit sur Internet, soit dans un ouvrage spécialisé : le Kobé est « la » référence des amateurs d'opéra, comme un gros dictionnaire avec les plus grandes œuvres, et aussi beaucoup d'œuvres moins célèbres. Mais j'ai aussi deux petits volumes dans ma bibliothèque, écrits par François-René Tranchefort qui sont très pratiques à consulter.

Crédit photo (creative commons) : TravelCoffeeBook

Si tu veux aller à l'opéra aujourd'hui, il faudra passer à la billetterie, et c'est là qu'on te proposera de choisir une place au parterre, en galerie ou au paradis. Mais qu'est-ce que c'est ?

Outre les différences de tarif, il y aura des différences de visibilité de la scène, et beaucoup plus rarement des différences acoustiques. Où te placer donc ? Au parterre ou à l'orchestre, ce sont les places les plus chères, au même niveau que la scène. Un peu plus haut, des balcons et des galeries, parfois des loges de 2 ou 4 places sur les côtés de l'opéra, permettent de surplomber la scène, et de voir aussi les musiciens dans la fosse d'orchestre : qu'est-ce qu'ils sont sérieux, les hommes en queue de pie et les dames en robes noires ! Et tout en haut, les places les moins chères, au « poulailler » puisque c'étaient les places réservées au peuple (qui bavarde à l'entracte) mais on dit actuellement plutôt le paradis, parce qu'il est plus près du ciel ! Il ne faut pas avoir le vertige, les fauteuils sont un peu moins spacieux et on ne voit pas totalement la scène, mais on entend toujours aussi bien la musique, on admire de plus près l'architecture de l'opéra et la coupole qui recouvre la salle.

Crédit photo (creative commons) : Mariamichelle

Ici, le lustre et la coupole de l'Opéra Garnier à Paris. Peinte par Chagall, elle est à admirer !

Un opéra est divisé en actes, comme une pièce de théâtre, qui structurent l'action : souvent différents lieux ou moments sont représentés dans chaque acte. Ces actes sont eux-mêmes divisés en tableaux (pour les œuvres du XIXème siècle par exemple) ou en numéros (pour les œuvres des XVIIe et XVIIIe siècle). Ainsi vont se succéder sur scène différents chanteurs qui vont faire avancer l'action : les airs des personnages principaux, chantés en solo, des duos amoureux ou adversaires, des ensembles de trois ou quatre solistes, et parfois des scènes de foule, avec la présence d'un chœur, voire de danseurs. Dans les opéras célèbres, certains airs de solistes sont attendus avec impatience par le public. Le silence dans la salle est d'une qualité toute particulière au moment de l'air, et dès la dernière note, c'est l'ovation ! Point de cérémonie : on applaudit même si l'acte n'est pas terminé car le moment était magnifique.

Le rideau retombe à l'entracte. Pendant que les artistes changent de costume dans leur loge, que les techniciens mettent en place un nouveau décor, le public peut déambuler dans le grand foyer, y admirer une exposition, ou boire un verre au foyer bar. Une sonnerie retentit à la fin de l'entracte pour rappeler tout le monde à sa place, et tandis que la lumière baisse, on replonge doucement dans l'œuvre grâce à l'orchestre qui joue le prélude du deuxième acte.

Crédit photo (creative commons) : 12019

À la fin de l'opéra, les artistes viennent saluer un par un, les personnages principaux arrivant généralement en dernier. L'héroïne mourante s'est relevée, tous les chanteurs, même les soupirants rivaux, se donnent la main et saluent leur public d'un soir !

Enfin le rideau tombe définitivement, la salle se rallume, les musiciens quittent la fosse et le public anime la salle de son brouhaha.

Alors, qu'as-tu pensé de cette soirée ?

Es-tu déjà allée à l'opéra ? Est-ce que ça t'a plu ? Pour découvrir un classique ou une œuvre nouvelle ? Raconte-moi ta dernière soirée à l'opéra !

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7 Comments

  • Madame Givrée

    23 janvier 2019

    Merci pour cette chouette soirée ! ?

    • Rusalka

      24 janvier 2019

      Avec plaisir !
      Merci à toutes pour l’accueil de mon premier article 😉

  • Croco

    23 janvier 2019

    Pour le moment, j’ai été écouter deux opéras, dans des styles et des salles très différents. D’abord un classique : le Barbier de Séville, opéra-bouffe de Rossini, au Quartz à Brest, salle très moderne. Ensuite Porgy and Bess, opéra jazz de Gershwin à la Scala de Milan (cadeau pour mes 30 ans). J’ai vraiment adoré ces deux expériences, et je n’hésiterai pas à recommencer. Juste une petite remarque à propos de la tenue : autant tu peux te pointer en jean-basket à Paris, autant ce n’est pas vrai dans tous les pays. Pour la Scala, il est écrit sur le site qu’une tenue corecte est éxigé par respect pour le théatre et les autres spectateurs et que les peronnes en short ou débardeur ne seront pas admises (bon, ça ne dit pas que le jean-basket est exclus, mais pas recommandé en tout cas). Et d’après ce que j’ai entendu, c’est pire à Vienne ou à Prague (mais je n’ai pas encore testé, même si ce sont deux villes qui me tenterait bien !)

    • Rusalka

      24 janvier 2019

      Vienne c’est extraordinaire ! Par contre, pour la tenue, on était habillés en pantalon de ville et pull (c’était fin décembre) et on n’a pas eu de remarques ni au Volksoper, ni au Musikverein (où j’avais même été obligée d’aller avec mes chaussures de marche n’ayant pas eu le temps de repasser à l’hôtel avant le concert !). Le seul truc qui m’a chiffonnée à Vienne, c’est que le vestiaire est obligatoire et payant de surcroît, et que ce n’est pas précisé à l’avance, tu le découvres en arrivant dans la salle.
      Mais tu as raison de souligner que les usages peuvent varier en fonction des pays. La Scala ça devait être un superbe moment !

      • Croco

        24 janvier 2019

        La Scala, c’était formidable, d’autant qu’on avait pris de bonnes places dans une loge presque face à la scène, en principe au deuxième rang mais comme un des spectateurs n’est pas venu, j’ai pu être au premier rang. Le vestiaire est également obligatoire, mais je ne me souviens pas que l’on ait payé quelque chose.

  • Nathalie

    23 janvier 2019

    Aller à l’Opéra, c’est dans ma liste des trucs à faire pour moi, pour me remettre aux commandes de ma vie. En jolie robe, j’y tiens ! Je vais regarder ce qu’il y a ces prochains weekends… ?

    • Rusalka

      24 janvier 2019

      Beau projet ! Tu viendras nous raconter ce que tu es allée voir ?

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